CLEGANE – White Of The Eye

Pour les amateurs de Game Of Throne, le nom de Clegane dit forcément quelque chose. Douleur, violence, brutalité et mutilations (et j’en passe).  Les Frères Clegane ne sont pas un exemple de joie, de beauté et de douceur mais on peut avoir un peu d’attachement et de d’empathie pour l’un d’entre eux comme l’aurait fait Arya et apercevoir un filet de lumière derrière l’obscurité.

Pourquoi je vous parle de tout ça ?

Et bien en fait c’est un peu la même ambiance avec les Parisiens de Clegane (tu vois enfin le rapprochement ?). Le trio de Doom/Sludge vient de récemment sortir son troisième album intitulé White Of The Eye pour t’annoncer que l’hiver sera rude. En tant qu’amateur de la même saison musicale, je me devais d’écouter tout ça d’une oreille attentive.

Tels des marcheurs blancs et tout en « sobriété », le groupe ouvre la marche sur des guitares bien lourdes. Un doom des familles parfaitement exécuté, lourd, lent, à l’impact assuré.  Avec un tel démarrage on peut s’attendre à la même proposition tout au long de l’album comme la majorité des albums français dans le même genre, mais en résonnant comme ça on faisait clairement fausse route. La surprise arrivera rapidement sur « Cara Muerte », qui dévoile quelque chose de plus aérien tournant vers un post metal aux accents étonnement grunge. Surprenant à la première écoute, mais au fur et à mesure le titre nous emmène dans son monde froid aux paysages lunaires dans une beauté froide. Déprimant pour certains, chaleureux pour d’autres.

« White Of The Eye » titre éponyme et grosse claque (en ce qui me concerne). On retrouve en feat Sam de Point Mort . Ces guitares aux riffs rocheux mais non dénués de mélodies, détruisent tout espoir de bonheur mais se marient parfaitement avec le chant de Sam entre sa douleur viscérale et cette mélancolie apaisante. Un titre qui marque comme des lames de rasoirs. On navigue au fil de ces cinq titres dans divers états musicaux entre colère, douleur et dépression physique comme on peut l’être au fil de nos vies.

« Water & Stone » continue sur la même ligne en proposant de l’inattendu. Démarrant dans un ton plus aérien et minéral dans une influence plus proche du post metal et tout en gardant cette assise de gros riffs et tempo lourd, le titre va nous emporter dans un ambiance froide tout en continuant à nous faire sombrer dans cet hiver de l’esprit. Le chant sort du diktat habituel pour proposer lui aussi de la nuance entre chant clair aérien, éthéré, lourd et profond. Nous sommes loin des habitudes du genre et pour ça le groupe a du mérite. Une vraie proposition d’ouverture musicale qui se fait rare dans certains genres musicaux.

Nous ne sommes pas dans le lourd pour le lourd avec Clegane qui expérimente et ne reste pas figé dans un genre codifié, c’est ce qui les démarque du reste du commun du doom.

La conclusion sera sur le parfaitement post  « Healed In Vain » qui impose définitivement cette volonté de liberté, un fort accent grunge se retrouve là aussi avec le chant de

Toujours de la douleur et du désespoir comme après un passage des frères Clegane dans un village. Mais c’est surtout cinq titres tout en nuances de gris qui gravent dans la pierre cette nouvelle étape pour le groupe. Une évolution musicale forte avec une identité propre qui fait son chemin doucement et sûrement.

Continuons de suivre la progression de ces marcheurs blancs car ils risquent fortement de faire parler d’eux.

 

CLEGANE, White Of The Eye, Almost Famous Label, disponible.

 

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire