
Ça fait plusieurs semaines que je voulais vous parler de ce groupe qui tourne sur ma platine depuis un petit moment. Après le concert entre les cuves à bières de la géniale Brasserie d’Orville il y a plusieurs jours (au moment où j’écris ces lignes), je me suis dit qu’il était enfin temps de livrer ma chronique du dernier album de Tremor Ama.
Domicilié non loin de Paris, le quintette que certains qualifieraient de Stoner Prog livrait début juin un premier album intitulé Beneath. C’est en toute simplicité un disque qui dépasse les étiquettes.
Dès son introduction c’est voyage au centre de la terre sur “Ab Initio”, un périple au cœur de la matière. Dans les profondeurs de la Terre que même les nains du Seigneur des Anneaux n’auraient pas imaginés. Les profondeurs certes mais aussi l’espace qu’on côtoie dès “Green Fire” et son intro aérienne et crescendo dans l’implication de ses instruments. On est emportés en orbite dans cet intelligent dosage entre puissance et psychédélisme qui n’abuse pas des raccourcis trop faciles propres aux genres pendant que d’autres auraient le fuzz qui démangerait à outrance
C’est d’une fluidité qui nous étonne en premier lieu et nous saisit assez rapidement. Les structures sont singulières, travaillées et riches en influences, mais le groupe ne perd pas l’auditeur et arrive à nous conduire là où il faut. . La justesse d’un titre comme « Eclipse »,nous confirme que Tremor Ama maitrise son sujet et ne laisse rien au hasard. Des ondes telluriques aux vibrations psychédéliques et rayonnantes, le tout se propage en symbiose au cœur de la matière. Et ça fonctionne parfaitement. L’envolée sur « Mirrors » en est le parfait exemple.
Un premier album maitrisé sur plusieurs points, et en particulier en ce qui concerne le chant de Raphaël qui allie à la fois puissance et profondeur. Quand à la richesse musicale, elle est magnifié par le rendu sonore d’une autoprod’ efficace et qui n’a rien à envier de certaine plus grosses productions. Le groupe a su apporter la finesse qui donne cette touche épurée avec ces choix éclairés sans rajouts ou surmixage de certains instruments que certains abusent quand il est question de stoner et autres. Le plus “riffesquement”lourd des titres, « Grey », arrive-lui aussi à amener avec brio cette touche évanescente.
Avec raffinement et doigté, le groupe alterne les ambiances qui peuvent être à la fois imposantes dans un doom lourd, s’évaporant avec facilité dans des ondulations de guitares qui nous plongent dans une rivière souterraine sous les voûtes du monde enfoui. En 5 titres maitrisés, le groupe dévoile une belle richesse et maitrise musicale, ce qui m’a immédiatement conquis. Vous l’aurez compris, Beneath est une réussite et la force de l’onde Tremor Ama pourrait bien faire bouger la tectonique avec justesse et cette identité sans étiquettes. Enfin.
TREMOR AMA, Beneath, Salade Tomate Orion, disponible depuis le 11 juin 2021.
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