
C’est en ce jour reconnu des amateurs de “weed” qu’est le 20 avril, 4/20 pour être plus précis, que Bongzilla partageait sa dernière récolte qui a mis 16 bonnes années à pousser. Après avoir passé tout ce temps à fumer, plutôt que composer, le groupe natif d’un bled paumé du Wisconsin revenait donc avec le bien nommé Weedsconsin ce dernier album fraichement signé au sein du label averti Heavy Psych Sounds était attendu des amateurs de sludge enfumé. C’est de la bonne ou pas ?
Je vais vous le dire tout de suite.
On reprend un peu là où ils s’étaient arrêtés avec Amerijuanican. « Sundae Driver » ouvre en faisant gronder la sono et rassure tout de suite sur le contenu. “Free The Weed ” libère et faire vibrer la baraque avec son groove bien crade qui se laisse aller dans quelques trips solos. Mais la marque de fabrique reste ce riff massif accompagnant la voix de Muleboy (ou le contraire) qui a gagné quelques nodules au passage. Elle est toujours plus grailleuse que jamais et pas tout le temps compréhensible mais ceci n’est pas le plus important car on vient avant tout pour le trip général : la musique. En parlant de trip, « Space Rock » nous y embarque clairement dans ses 10 minutes complètement stoned qui tournent au ralenti. Tout de même quelques accélérations te sortant de la torpeur avant d’y retourner à ce mouvement presque métronomique comme dans un jam bien high.
La face B avec le triptyque” Earth Bong, Smoked, Mags Bags” reprendra un peu de lucidité faisant grésiller les amplis comme il savent bien faire. On débute sur un riff hypnotique et central qui poutre l’ensemble avant de partir sur un solo plus fuzzy avec la partie “Smoked” qui tourne au jam moins chargé. Progressivement la boue verte reprendra en fond sur la troisième partie qui terminera dans un ensemble quand même plus stoner que sludgy. Un titre qui s’étire sur 15 minutes dans ce triptyque aux différents effets et qui s’écoute facilement quand est déjà bien chargé, sinon on aura vite tendance à se faire chier.. Mais on sait bien qu’il y a tout de même une façon bien particulière pour s’écouter un album de Bongzilla.
C’est le “Gummies” qui donnera le dernier coup derrière la nuque dans son riff lent et lourd pour finir sur un doom enfumé dans une boucle simple et efficace. .
Avec du riff fuzzed out avant tout, de la “réverb” et un son qui sonne et gronde assez bien sans trop pousser dans les extrêmes. Juste cet inconditionnel amour de la weed au son des guitares et des volutes sonores qui nous emmènent avec 6 titres sans forcer. On se laisse aller au trip en pensant surtout au plaisir qu’on aura à entendre ce nouveau matos dans la moiteur d’un Glazart noyé dans une lumière verte.
Cette variété est moins frontale dans la coulée de boue ou la chape de plomb vert. Emportant plutôt dans de bonnes vagues planantes et moins agressives mais tout en restant concises sans nous perdre dans une certaine somnolence. Un bon petit joint décontracté et sans prétention pour un disque de bonne facture qui fait un peu dans l’attendu. Après 16 ans, Bongzilla s’est calmé sur le matos bien costaud et propose une variété plus bong que zilla. Rien de bien nouveau, certes, mais finalement on s’en roulerait bien un autre.
BONGZILLA, Weedsconsin, Heavy Psych Sounds, sortie 20/04/2021 et disponible ici
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