ACID MAMMOTH – Caravan

Formé en 2015, un premier album en 2017 et un Under Acid Hoof en 2020 qui impose son empreinte massive, les grecs d’Acid Mammoth reviennent en 2021 pour nous déboucher les oreilles. Le père et le fils Babalis, épine dorsale du groupe dans la pure tradition du Heavy classique sabbathien ( et non la fade copie), déboulent dans le doom comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Avec de l’éclat.

Le groupe qui vient de signer récemment avec Heavy Psych Sounds Records arrive donc avec un troisième opus, nommé Caravan. Une suite logique à Under Acid Hoof ou une nouvelle étape dans son ascension ?

Sans tergiverser je peux vous dire tout de suite que c’est un peu les deux a la fois. Le premier titre qui ouvre cet album, magnifiquement illustré par Branca Studio, va mettre tout le monde d’accord d’entrée de jeu. A ceux qui redoutaient le bis repetita, “Berserker” dissipe toutes les craintes et impose dès ses premières notes. On retrouve la patte pachydermique du groupe qui se présente ici plus massive et mélodique à la fois dans ce nouvel opus.

“Berserker” s’impose avec ce riff hypnotique tandis “Psychedic Wasteland” vient ralentir le rythme cardiaque et s’étendre sur 8 minutes efficaces et pesantes dans ce doom acide et brumeux . Vous l’aurez compris les Babalis composent des titres solides autour de fondations massives que sont les guitares. Du riff fat en acier  qui s’impose au fil des titres et restent ensuite à l’esprit. C’est percutant et hypnotique sans faire dans la surenchère, pendant que la voix de Chris finit le boulot. Une machine à riffs percutants qui se permet aussi de s’échapper dans quelques solos bien sentis, fait assez rare dans ce genre très monolithique qu’est le doom.

« Ivory Towers » confirme mon propos, à chaque note de guitare c’est un coup de massue. Lourd et dense dans son riff et dans son rythme, ça pèse avec une ambiance plus lugubre.

Le titre éponyme et ses 11 minutes est une ballade plus Acid que Mammoth avec une partie rythmique qui œuvre comme un orfèvre dans l’ombre. “Black Dust” qui s’occupe de clôturer l’album  suit le chemin creusé, avec un final plus lourd et sa touche d’acidité d’une grande maitrise.

Tout en restant fidèle à un genre très codifié, le groupe propose un album plus diversifié qui sort du cliché du rythme et du riff unique.  Les plus aigris diront qu’ils ne réinventent rien, mais en fait ce n’est pas ce qu’on leur demande. Acid Mammoth se démarque en distillant avec intelligence un bagage musical alors que d’autres réchauffent et répètent fadement sans corps et âme. L’essentiel est là, et c’est ce qui fait toute la différence.  Ce Caravan est pour moi la confirmation que les grecs sont bel et bien le groupe à suivre au sein de cette scène doom qui faisait du surplace depuis un bail.

Le chien aboie et la caravane passe.

 

Acid Mammoth, Caravan, Heavy Psych Sounds Records, sortie 5 mars 2021

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Heavy Psych Sounds Records

 

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