MELVINS – Working With God

C’est avec la très prometteuse mention « the Melvins  1983 line-up » que la bande de Buzz revenaient aux affaires avec Working With God après un  Pinkus Abortion Technician en demi-teinte en 2018. Pourquoi 1983 ? Et bien tout simplement parce que c’est la version originale du line-up… Les 3 caballeros d’origine sont bien sur Buzz Osborne, Dale Crover reprend sa basse et le retour de Mike Dillard derrière la batterie. C’est la troisième fois que le groupe joue sous son line up de 1983 après l’album Tres Cabrones de 2013.

L’adage dit toujours que la version originale est toujours la meilleure… Même si les Melvins ont toujours rassemblées une flopée de potes tout aussi talentueux pour ses nombreux albums. A l’écoute de ses premières extraits, ce 34eme album qu’est  Working With God risque fort de confirmer l’adage…

Il est clair que leur sens de l’humour ne s’est pas émoussé avec leurs 38 ans de carrière. L’intro sur une reprise effrontée des Beach Boys à travers un « I Fuck Around » qui annonce la couleur est de bonne augure ! L’humour et la décontraction vont être poussés avec entrain sur cet album. Même si le son Melvins  va être rapidement reconnaissable  à travers son habituel groove bien dense et  les intonations dans le chant de Buzz, le groupe poussera le fun et le décalé sur un album qui amène de la vitamine D au sein de la grisaille du moment.

Les lourds et tout aussi bons “Negative No No” et “Caddy Daddy”  se feront rapidement éclipsés par le groove ambiant et le rythme qui entrainent allègrement les hochements de tête sur la majorité de l’album.  On savoure les riffs de Buzz sur un « Bouncing Rick » efficace  pendant que le double ovni « Brian, The Horse Faced Goon » ne veut plus sortir de nos têtes.

« Boy Mike » dans du pur Melvins balance une grosse rythmique bourdonnante et impose une cadence qui s’effilochera dans une déliquescence exquise. La touche poétique de ce disque viendra à travers le binôme d’anthologie qu’est le double titre  « 1 Fuck You ». Une ballade électrique pleine d’amour et d’ironie  qui se conclura sur un cri “nawak” de 25 secondes qui confirme que le groupe en a clairement plus rien à  foutre…  Mais attention, ce n’est pas pour ça qu’ils nous font des titres de merde.

Loin de ça !

« The Great Good Place » le confirme, on sent le plaisir que le groupe a eu à composer ces titres. Ça groove avec de l’entrain et ça accroche direct l’oreille. La dynamique, l’ironie et le punch dans les riffs donnent envie de se lever le matin et affronter la connerie qui nous envahit dans cette merde qu’on appelle société moderne.

« Hot Fish et « Hund » continuent à dérouler tout en rythme avec l’efficacité d’un rouleau compresseur avant la dernier cadeau du groupe. Le magnifique final avec la berceuse décalée « Good Night Sweetheart » qui confirme le parfum désinvolte qui embaume cet album.

Le plaisir à écouter ce Working With God reflète l’état d’esprit du groupe pendant la composition et l’enregistrement du disque. ! Un Melvins décontracté en mode “balec” avec un album composé au cours d’une année de merde, et bien ça donne une vraie réussite ! L’esprit frondeur qui anime le groupe depuis 38 ans est encore plus enflammé aujourd’hui.

S’il fallait un remède à la déprime pour cette année 2021 il est tout simplement là. Au lieu de regarder les éventuelles gueules de cons à la télé mercredi soir, je vous conseille un petit « Working With God » avec les enceintes à fond. C’est le minimum que je puisse faire.

Melvins, Working With God, Ipecac Recordings, sortie 26 février 2021

 

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