
Pour tous les amoureux du chaos musical (le bon), General Lee n’est pas un nom inconnu. Un bande de salopards des terres du Nord ( le nôtre, pas au-delà de la frontière franco-belge) qui nous avait sortie en 2015 son dernier album Knives Out, Everybody, une réelle tuerie, avant de tirer sa révérence.
Et bien en manque de musique après quelques années dans le silence, General Lee laisse sa place à Junon. Un nouveau nom pour un nouveau groupe ? En fait non. Un line up inchangé, une vraie bande de potes qui se retrouve avec tout simplement de nouvelles envies de musique. Une renaissance donc, mais dans la continuité et l’héritage des cendres du général. Le coup est marqué avec un premier EP The Shadow Lenghten qui annonce déjà la couleur à travers son magnifique artwork.
Un premier titre qui se présente comme une aube nouvelle, “Sorcerer” est comme une passerelle entre l’héritage de General Lee et l’introduction de ce nouveau chapitre qu’est Junon. Un crescendo et l’explosion qui est ici plus nuancée. Un puissance mélodique qui n’est plus dans la brutalité pure mais dans une nuance de tons à travers ces nappes de guitares et le chant d’Arnaud qui reste hurlé.
On rentrera dans le vif avec “Carcosa”, premier titre dévoilé, qui dégaine puissance et explosivité et une réelle évolution dans la palette mélodique et la construction rhythmique. Jeu de variations en harmonie avec le chant d’Arnaud qui amène du clair entrecoupé d’hurlements rageux. “Carcosa” dévoile le visage de Junon, tout en nuance, jouant entre la lumière et l’ombre. “Flood Preachers” marquera une pause mélancolique sans perdre en intensité pour fusionner les éléments.
Alors que General Lee était dans la brutalité pure, Junon malmène l’ascenseur émotionnel dans ses variations et réduit la frontière qui sépare l’espoir et ses ténèbres. “The Bleeding” s’ouvre dans une rythmique lourde pour évoluer au fur et à mesure que le titre se dévoile. On superpose les guitares, la colère monte, on attend l’explosion et tout dévie. L’apaisement, une mer de tranquillité pour partir dans un océan progressif qui nous emmène vers de nouvelles terres à explorer dans un post hardcore qui balaie les frontières. Un titre bluffant qui nous propulse au plus près du soleil pour nous brûler les ailes.
Pour ainsi dire, Junon ne renie pas son A.D.N. tout en ayant une volonté de découvrir de nouveaux territoires. The Shadow Lenghten est comme un préambule à un nouveau chapitre. Le disque a tout simplement pour seul défaut d’être trop court. Il est vrai que c’est un E.P mais je reste sur ma faim avec l’envie d’en avoir plus car on a tout juste frôlé et la frustration est là.
On pourra tout simplement conclure sur une citation d’Harvey Dent dans The Dark Knight pour résumer The Shadow Lenghten.
Je vous laisse là-dessus.
JUNON, The Shadow Lenghten, sortie depuis le 9 février 2021
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