
Damien Karras est un personnage très bien connu pour tous les amateurs des grands classiques du cinéma d’horreur. Mais le prêtre de l’Exorciste donne aussi son nom ( et son image ) à une jeune formation parisienne qui n’a de jeune que son existence car ses membres ne sont pas anonymes pour le cercle du Metal français. Emmené par Diego (ex Sickbag), Etienne ( Deliverance) et Yann ( Mass Hysteria), c’est sous forme de power trio à la recherche de power violence pure que Karras est né. Un passe temps ? Je ne crois pas et je t’explique pourquoi !
Car avec la sortie récente de son premier album, None More Heretic, le groupe annonce la couleur. Elle va être assurément très sombre, nerveuse et crasseuse. . Même si le talent est là, il fallait donner dans le concret avec un album et c’est clairement le style du trio. Je te préviens, c’est la bande son parfaite pour la colère qui t’envahit face à l’état actuel de la connerie humaine.
Pour le sujet, c’est le monde d’après pour Damien Karras… Pour la petite histoire on s’arrêtera au premier Exorciste ( le reste c’est de la merde) et pour les honteux qui n’ont pas vu le film on ne spoilera pas. Je vous conseille juste un premier visionnage avant d’aller écouter cette merveille. Pour les autres, le revoir sans le son avec l’album en fond ça donne un truc !
13 titres pour moins de 30 minutes, c’est tout en efficacité que s’annonce la galette. Car nous ne sommes pas sur du doom poisseux bien lent mais un death grind primitif et rentre dedans. Du format court, instinctif avec un son crust pour une production qui cherche avant tout la matière sonore.
Faut que ça sonne, faut que ça se sente, faut que ça se vive. On est dans le viscéral et suintant pour du son qui gronde à en faire trembler les murs. Ambiance clairement Exorciste si tu matérialises le film et le premier extrait du groupe qu’est « Afterlife » peut t’aider à comprendre
Le chant de Diego est la première note qui accroche sur ce None More Heretic. On est plutôt dans le réel instinct primitif de l’homme avec une voix à la Tom Araya. C’est à dire chant rauque, nerveux, éraillé. La sauvagerie quand à elle se trouve dans la musique qui s’annonce sous format uppercut direct à la Nails, Trap Them sur « Pazuzu Chord», « Deathcrusher ». Les amateurs du genre l’auront bien compris, c’est passage à tabac en format court et intense. Car on tape pour faire mal, même très mal. Le groupe va puiser dans le meilleur du son extrême (de mon propre avis) avec les productions européennes des années 90 mais aussi l’underground d’aujourd’hui. On frappe fort et on le sent clairement. Entre un grind orienté Napalm Death avec « Lifegrinder » et du death européen plutôt orienté suédois où on retrouve clairement du Entombed et ce son plus raw.
« Litany For The Lost » Souls » et « A Tribes Of Neuroleptics » bien lourds t’engouffrent dans les profondeurs avant de t’en remettre une pour te faire comprendre que le cauchemar n’est pas fini.
Karras cherche avant tout à te remuer la carcasse et retrouver ce son cendreux qui donne du caractère à ce que tu écoutes. Et de caractère cet album n’en manque pas. Ni surproduction, ni lissage ou d’effets. Que du cru, de la chair, du viscérale. On balance en sortis d’amplis et faut que ça gronde. On est entre oppression et carnage sanglant et on ne finit intacte. Le tympan en sang pour certains, la pleine réjouissance pour d’autres.
Quand au final poisseux et oppressant sur « The End Of All Happy Ending » c’est le chant d’une âme tourmentée aux enfers mélangeant riffs lourd et extraits du film pour “un to be continued” qu’on a hâte d’entendre au plus vite.
Cet album est un réel défouloir libérateur pour ses membres. Créatifs et productifs ils balancent dans Karras une énergie dévastatrice qui nous confirme juste une chose. Que le groupe est taillé pour déchainer les enfers. La démarche est instinctive cherchant à capter avant tout l’essence de la violence musicale.
L’essentiel est là.
De la vraie brutalité primitive.
Juste ce qu’il me fallait.
Karras, None More Heretic, Verycords, sortie 15 mai 2020 ( pour commander, ici)
Texte: Anthony
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