
The White Buffalo, de son vrai nom Jake Smith, n’est pas un inconnu, loin de là. Après 6 albums, 3 E.P., maintes récompenses et collaborations, il arrive avec un 7eme opus récemment signé chez Snakefarm Records, subdivision de Spinefarm Records. Comme je vous le disais, ce n’est pas un petit nouveau.. Connu internationalement, l’artiste est pourtant encore un anonyme dans notre hexagone toujours à la traine et même si les amateurs de séries l’ont entendu au sein de la bande originale de séries comme Sons of Anarchy, Californication… Tout simplement une voix qui est celle de l’Amérique qu’on aime se représenter. Comme une ballade dans ses contrées, l’histoire de destins et de vies.
Il serait donc peut être temps que la France découvre l’artiste qui se cache derrière The White Buffalo et son dernier album On The Widow’s Walk peut être la meilleure façon de le faire.
Quand on écoute The White Buffalo la première fois, c’est un réel sentiment de liberté qui nous envahit. La liberté créative et celle des grands espaces à perte d’horizon que peuvent évoquer la musique de cet artiste. Pas d’étiquette pour Jake Smith qui ne s’en ai jamais réclamé, venu du punk dans sa découverte de la musique, The White Buffalo se situe dans la lignée de ces artistes de l’Americana et ce dernier album confirme la donne. .
Produit par Shooter Jennings, c’est une démonstration de simplicité et d’efficacité dans la construction musicale. Entre blues, folk, rock et country pour une connexion émotionnelle qui se passe dès le premier titre et ses premières notes de “Problem Solution”. Une musique qui va à l’essentiel et cherchant à atteindre l’intensité par la réduction. Epurer pour captiver avant tout l’oreille en accompagnant avec simplicité la voix de Jack Smith. Un choix qui peut s’avérer payant quand le songwriting est là.
Car simplicité ne veut pas dire non plus facilité. Et c’est là ou on voit le talent de composition quand on arrive à exprimer autant avec le minimum.
C’est une déclaration à la vie qui nous emmène et nous trouble à travers rythmes lumineux et des textes sombres et tout son contraire juste après. Entre joie, douleur et doute, les paroles sont aussi la force de l’artiste dans ce concentré d’histoires qui ont toujours une honnêteté et une part de réalité. Il est question de pertes, de rage, de vies fauchées, de colères, de passion ou de joies éphémères. Il nous met en face de ces tranches de vie et cette fugacité que cette dernière peut exprimer.
Car The White Buffalo c’est avant tout une voix, celle de Jake Smith qui rythme l’album par sa sincérité et sa force. Grave et sombre mais aussi lumineuse et forte. La ballade mélancolique de « The Drifter » contraste l’air enjoué et entrainant de “No History” qui se fond en douceur avec la tristesse de « Sycamore ». C’est tout simplement un voyage qui nous ballade à travers la variété des émotions et la sincérité. Il va chercher dans son riche bagage musical avec influences country pour certains rythmes, une mélodie bluesy par ci et des accents rock sur l’autre.
Jake Smith nous ballade dans un ascenseur émotionnel tout en évitant les répétitions au fil de l’album. Des titres comme « Curisve » et « Faster Than Fire » sont à la fois sombres et lumineux comme une ascension qui s’interrompt et repart ensuite; convoquant tout ce que cette musique peut exprimer dans sa créativité et sa sincérité.
C’est cette sincérité qui est celle de l’artiste. Les plus beaux titres sont à la fois les plus sombres. Jake Smith leur donne cette force et cette capacité à bouleverser par sa voix et quelques accords de guitare. “River Of Love And Loss” en est le plus bel exemple.
The White Buffalo rappelle par moments ce que l’Amérique fait de mieux dans la musique entre un Tom Waits, Bruce Springsteen. Mais aussi Johnny Cash sur l’intensément sombre « The Rapture ». Musicalement polyvalent, il rappelle ces légendes au timbre particulier et grave et cette authenticité dont Jake Smith n’est pas dépourvu. Tout ça c’est avant de finir sur le plus classique et dispensable “I Don’t Know A Thing About Love”.
En conclusion, on se laisse transporter en 11 titres dans les plaines américaines, les rocheuses ou dans le désert d’Arizona. « On The Widow’s Walk » est un chemin à travers ces cartes postales musicales est un authentique album dans la pure tradition de l’Americana. La meilleure des façons pour découvrir l’œuvre de cet artiste authentique. Clairement mélancolique mais non dénué de lumière, cet album s’écoute avec une réelle attention pour se laisser emporter par ses flots. Un disque pour voyager tout en n’oubliant pas l’essentiel, ces moments de vie c’est ce qui nous rend vivant…
The White Buffalo, On The Widow’s Walk, Snakefarm Records, sortie digitale 17 avril 2020, sortie physique 29 mai 2020
Texte: Anthony Tucci
Crédits photo: Cheyenne Ellis
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