INTERVIEW – TANKRUST

Opposite Terror - Tankrust

C’est au cours d’une presque froide journée d’hiver en plein dans les grèves de décembre que nous avons surmonté pour retrouver TankrusT au Black Dog à Paris pour la promotion de son dernier album. Les parisiens qui ont décapés la musique extrême avec The Fast Of Solace et son mélange death, hardcore et thrash reviennent aujourd’hui avec Opposite Terror. C’est Schuff, batteur de la formation, qui a la lourde tache de répondre à nos questions.

Quatre ans nous séparent entre les deux albums The Fast Of Solace et Opposite Terror aujourd’hui, il y a du nouveau, du changement entre temps ?

Et bien il y a du line-up qui a changé  car la vie étant ce quelle est, les priorités de certains ont donc changés et des nouveaux besoins familiaux et professionnels sont apparus. Du coup on a eu un peu de turn-over côté guitariste et on arrive avec un line up à deux guitaristes tout beaux tout neufs et prêts à en découdre. Une grosse envie de se battre sur scène de plus belle !

Après en quatre ans on a essayé de tourner un max aussi, de bien profiter des retombés de l’album précèdent. Du coup on a passé pas mal de temps sur scène et c’est du temps que tu ne passes pas en studio à composer car la scène ça se prépare et ça se travaille aussi. On a un peu laissé le temps de travailler et de maturer tout ça plutôt que de sortir quelque chose dans la hâte. On a préféré attendre d’être sûr de ce qu’on veut sortir.

Après écoute d’Opposite Terror qui confirme ce que nous dévoilait le précèdent album, on continue d’être dans une grosse veine gros son  90’s brut. On peut dire que c’est la marque de fabrique du son TankrusT ?

Oui c’est ce qu’on a dans notre sang et on est plus tout jeune (rires). On a vécu le metal dans ces années là du coup l’influence y est bien présente. On essaie aussi d’y mettre une touche un peu plus récente, un peu plus contemporaine avec nos influences d’aujourd’hui mais on ne renie pas ces groupes qui ont fait les metalleux que nous sommes aujourd’hui.

Tes influences plus modernes tournent vers quoi ?

En ce qui me concerne je suis très branché ces dernières années au niveau death et surtout brutal death donc très influencé par des groupes comme Cattle Decapitation. Je n’ai pas la prétention d’en jouer mais en tout cas c’est la musique que j’aime écouter le plus et quelque part même si je ne la joue pas il y a quelque chose qui s’y retrouve.

Après relecture de l’interview qu’on a fait en 2015 pour le premier album, vous parliez d’un style qui commençait à s’affirmer à travers ce  premier essai. Du coup aujourd’hui c’est le deuxième, pour toi vous en êtes ou ?

Au niveau de cet album c’est plutôt un mélange de nous tous. On y amène ce qu’on a. C’est vraiment très instinctif dans notre processus de travail. On pourrait croire que l’on fait exprès de mélanger les genres de façon réfléchie mais pas du tout. Le travail c’est surtout de réussir à rendre ce mélange cohérent et homogène. A aucuns moments on se force en essayant de chercher quel passage irait mieux après tel ou tel effet de style.  C’est un mélange de tout ce qu’on aime sans se forcer à rentrer dans une case ni se forcer à en sortir. C’est totalement instinctif et encore plus aujourd’hui.

Opposite Of Terror a une richesse musicale bien vivace et surtout un artwork bien cool. Du coup j’aimerais que tu m’en parles un peu plus et la place du visuel dans votre processus créatif.

Il a forcément sa place, on essaie de ne pas tomber dans les clichés, la facilité metal mais sans pour autant tomber dans la faute de gout et partir dans n’importe quoi juste pour pas faire comme les autres. L’artwork il est vraiment fait en cohérence avec la ligne directrice de toutes les paroles qui est sur toute cette bonne pensée qu’on essaie de nous imposer, cette image du bonheur unique qu’on essaie de nous ordonner. C’est pour nous le plus terrifiant !

Cette obligation de suivre cette norme, cette pensée unique, derrière il y a une dualité et c’est un peu ce qu’on a essayé de mettre dans cet album. Ces images qui au premier abord sont positives et qui au final quand tu t’approches et tu grattes le sont beaucoup moins. C’est ce qu’on a voulu retranscrire dans le visuel de l’album. On a fait plein d’essais et on est passés par plein de chemins  pour finalement arriver sur ce concept qui nous correspond bien en tout cas.

Opposite Terror - Tankrust

L’artwork il est vraiment fait en cohérence avec la ligne directrice de toutes les paroles qui est sur toute cette bonne pensée qu’on essaie de nous imposer, cette image du bonheur unique qu’on essaie de nous ordonner. C’est pour nous le plus terrifiant !

 

Pour Opposite Of Terror quel est l’élément moteur pour la création ?

En fait on ne s’est pas posé autour d’un idée, on avait surtout envie de remettre une couche par rapport à l’album précèdent en terme d’énergie et de brutalité en essayant d’être encore plus rentre dedans. Peut être aussi parce que certains membres étaient plus de ce côté-là. C’est un côté plus assumé inconsciemment et qui nous a boosté. C’est venu assez naturellement et apparemment c’est une bonne chose car on était tous dans la même voie. Et s’il y en a un qui voulait autre chose et bien désolé. (rires)

 

S’il y avait un titre à retenir de cet album se serait lequel pour toi ?

C’est assez difficile comme question en fait. Il y a des titres que je préfère écouter, d’autres que je préfère jouer… Je te dirais « For The Greater Good » qui touche pas mal de facettes et qui a une musique qui me correspond assez bien et j’ai des parties que j’adore jouer.

Du coup cet album est sorti au sein d’une structure familiale car Almost Famous  est un label créé par votre chanteur et sa femme.

Exactement, Almost Famous ça fait un petit moment qu’ils ont montés ce label la qui supporte les différents groupes dans lesquels ils œuvrent et c’est un label avec qui on grandit car de son côté il évolue et pour nous c’est utile. Car juste pour organiser des dates c’est une structure qui nous permet de simplifier les choses en ce qui nous concerne. Une structure qui soit au dessus du groupe permet de faire plus de choses

Du coup si tu devais résumer Opposite Terror en quelques mots se seraient lesquels ?

En deux trois mots et bien énergie tout d’abord car je trouve que c’est ce qui nous décris le plus et c’est surtout ce qu’on essaie de faire ressentir sur scène. TankrusT c’est vraiment un une musique qui se veut portée par la scène car c’est là ou on est les meilleurs et notre musique est à son fort potentiel en live. Je resterais sur un mot au final !

Avec le succès public hors de ses frontières du Hellfest, l’apparition d’un bar à thème et une convention Metal qui arrive en octobre, le Metal a un succès grand public beaucoup plus fort aujourd’hui. Du coup ma question est simple, est ce que pour toi ce succès n’est pas à double tranchant pour la scène metal ?

C’est vrai que ça se démocratise car peut être qu’aujourd’hui dans la grande famille du Metal on trouve certains styles qui sont beaucoup plus abordables par tous. Et puis il y a le fait que ça rentre dans le paysage et puis les gens commencent à s’habituer.

Dans les années 70-80 ça pouvait encore choquer et ça fait maintenant quelques années que c’est dans le paysage et puis les metalleux ont changés entre temps. L’époque change, les revendications sont moins présentes et les générations se succèdent. Je pense que c’est surtout une bonne chose car ça permet à des personnes dé découvrir cette scène là alors qu’ils n’auraient pas fait la démarche à une certaine période. Je ne vois pas trop d’aspects négatifs au final.

Quelle est la flamme qui t’anime dans la musique ? 

En ce qui me concerne c’est de se faire plaisir, je fais de la musique parce que j’aime ça. Après, cela ne fait pas trop rock n’roll mais il y aussi du travail, faut bosser, faut être régulier. Ce n’est pas que monter sur scène, faire la fête et boire des bières après, voir même avant pour certains… C’est du travail car c’est aussi apprendre à ne pas être bourré avant de monter sur scène aussi. Il y en a que ça peut aider… En tout cas je sais que pour moi ce n’est physiquement pas possible de jouer avec une bière dans les pattes. En tout cas le faire pour les bonnes raisons c’est ce qui m’anime.

Dernière question, Slayer a fait son dernier concert français l’été dernier au Hellfest. Une page qui se tourne ?

J’y étais mais je n’ai pas vu le début car je bossais aussi sur le fest, j’ai pu voir au moins la dernière moitié. C’était un super show avec un visuel assez énormissime et se sera gravé dans les mémoires. Oui c’est une page qui se tourne et c’est bien de savoir al tourner avant de pousser trop loin le bouchon et finir sur une mauvaise note. Je pense qu’ils se sont arrêtés au bon moment et chapeau les gars. Belle carrière en tout cas.

Je te laisse conclure.

A bientôt dans la fosse !

Merci à toi et on souhaite de bonnes fosses pour la suite !

 

TankrusT, Opposite Of Terror, Almost Famous label, actuellement disponible

 

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