Cernunnos Pagan Fest 2020 : Récit 2

Cette rencontre annuelle qu’est le Cernunnos pagan fest est devenue une tradition pour notre équipe. Un moment de joie, d’excitation, de déceptions parfois et surtout d’aventures !

L’annonce des groupes à l’affiche ouvre toujours une multitude de débats et ouvre la porte à de nombreuses découvertes. Les spéculations sur les noms des groupes sont terminées, on sait qui sera là et qui n’y sera pas (et oui on sait que vous vous languissez parfois de vos groupes favoris !) Il faut aller de l’avant et se préparer à une nouvelle édition riche en émotions. Une chose est sûre, l’ennui n’en fait pas partie ! Et chaque groupe apportera son petit lot de commentaires en tout genre !

Si les goûts et les couleurs continuent d’être une affaire de chacun, certains points restent indiscutables et méritent une attention toute particulière voire un prix !

Et avec notre team Pagan les trophées se sont enchaînés. Explications :

Dans la catégorie plus belles Cornemuses :

Prima Nocta arborent de magnifiques spécimens sur scène qui n’ont d’égale que leur bonne humeur. Les gars sont ravis d’être là, moins de jouer en plein après-midi. J’aurais pu leur octroyer le prix du radotage car ils nous ont bien répété 3 ou 4 fois qu’ils n’ont pas l’habitude de jouer aussi tôt. Oui mais dans ce festival les salles sont généralement bien remplies et l’ambiance est détonante dès l’ouverture. Passons, difficile d’être déçu d’un public aussi jovial et leur prestation fait honneur au festival. C’est joyeux, entraînant, folk et tout le monde passe un très bon moment ! Les influences médiévales sont bien fortes dans leur musique et si à une lettre près Prima Nocta signifie « droit de cuissage » (prima nocte) en changeant le e en a, ils affirment des valeurs complètement opposées à cette ancienne tradition. De la bière, de l’humour et des cornemuses, Prima Nocta mérite ce premier prix !

Dans la catégorie meilleur costume / meilleure découverte (cumul des prix)

In vino Veritas, un des meilleurs groupes du festival, que ce soit sur la scène de l’abreuvoir ou dans le caravansérail. Si mon collègue Thomas aurait bien récompensé le saxophoniste du meilleur instrument c’est pour une autre catégorie qu’ils apparaissent ici ! A vrai dire il y aurait beaucoup à dire, entre la musique aux traditions bien folkloriques le thème de la sorcellerie du moyen-âge en italie ( I benandanti entre autres, accusés d’hérésie par l’inquisition). Les costumes originaux qu’ils garderont tout le long du festival. Bref In Vino Veritas représente tout ce qu’on peut aimer dans ce festival. Leur prestation est à la hauteur, la bonne humeur et les danses sont de la partie, ils méritent amplement  leur titre de meilleure découverte du Cernunnos !

Dans la catégorie ça plane pour moi : 

Saor bien évidemment! Leur réputation n’est plus à faire de ce côté là. Malgré un souci au niveau du son – du moins quand on est au fond de la salle- la prestation du groupe est envoûtante. Dommage que la voix du chanteur soit trop couverte par les autres instruments, elle en devient un murmure lointain parfois à peine perceptible. On pourrait dire que cela accentue l’effet transcendance de la musique. Oui peut-être, mais on aimerait l’entendre un peu plus. Le black folk mêlé de mélodies traditionnelles laisse la place aux émotions qui resurgissent sans crier gare.

Dans la catégorie belle preuve de patience :

Heidevolk ! Non seulement une des meilleures prestations du festival, mais aussi la preuve que les musiciens sont très sympathiques. Alors qu’ils enchaînent leurs titres le public se déchaîne. S’il est difficile pour nous de chanter dans leur langue (sauf pour A Wolf in My Heart pour laquelle on s’en donnera à coeur joie) le surf crowding est de la partie. Plus communément appelé slam, un bon nombre de personnes se livrent à l’exercice. Mais alors vous le savez, il n’y a pas de barrières, pas de pit photo donc en conséquence : d’une les slammeurs arrivent directement sur la scène et de deux les personnes proches de ladite scène sont compressées et passent leur temps à essayer d’éviter de se prendre des chaussures dans la tronche. Palme de la reloue attitude , une demoiselle ne comprend pas qu’elle fait juste chier les musiciens et manque même de faire tomber le décor…. Heureusement, nos amis de Heidevolk gèrent leur concert avec brio sans se laisser (trop) envahir et avec bienveillance! Ils prennent soin de ramasser les âmes égarées pour éviter les blessures. Bravo, ce n’est clairement pas la réaction de tous les groupes (on en reparlera un peu plus tard). Heidevolk conquiert avec son cœur de loup par sa musique, son duo vocal ténébreux et unique et sa patience  à toute épreuve ! Des musiciens comme on les aime.

Dans la catégorie brutus : 

Unleashed clôture la première journée du festival et remporte le prix du groupe le plus brut avec son death metal à la suédoise. C’est un gros nom sur la scène ce soir là et on s’attendait à une salle pleine à craquer. Et pourtant, la circulation est aisée. Les suédois auraient-ils du mal à convaincre ? Les thèmes vikings et de la mythologie nordique ont bien sûr tout à fait leur place dans le festival. Que serait un Cernunnos sans un petit passage par la scandinavie ? Serait-ce le death légèrement répétitif ?  Je vous avoue avoir été perdue certains moments… est-ce toujours la même chanson ? A part les fans du genre qui très certainement apprécient les voir sur scène , si nous ne  sommes pas familiers ça devient plus compliqué.

Dans la catégorie  groupe français :

Infinityum. Deuxième jour, c’est encore le début de la journée, enfin de l’après-midi . On est plus ou moins reposés et un peu d’énergie en réserve. Un bon moment pour accueillir les nantais. Leur musique est un subtil mélange de black metal et d’une touche symphonique le tout agrémenté d’un esprit pagan suffisant à nous mettre en joie. Ambiance circle pit assurée, si tu n’étais pas tout à fait réveillé après le passage de Infinityum te voilà paré pour la journée ! Et ce n’est que le début. C’est quand même difficile d’attribuer la palme du meilleur groupe français avec Toter Fisch en concurrent dont vous parle Thomas dans son récit. Mais on peut au moins leur attribuer celle de la bonne surprise de la journée. A revoir sans aucun doute.

 

Catégorie la joie de vivre incarnée : 

Veliocasses . Alors cette catégorie peut être couplée avec je n’ai pas rentrer dans la salle. Preuve que le groupe avait ses fans et était attendu. Bon on se faufile quand même, c’est tellement bondé ça doit en valoir la peine ! Il semblerait que oui à un détail près… La joie de vivre absolument absente qui , du coup ne se dégage pas du groupe. Quel dommage ! Dans un festival aussi thématique on sait que la bonne humeur est une partie importante voire essentielle pour une grande majorité des groupes. Et par là j’entends que plus le groupe est en phase avec le public plus on passe un bon moment, enfin en général… Mais regardez Toter Fisch… Vous voyez ce que je veux dire ? Bref la joie de vivre incarnée à prendre au second degré bien sûr.

Dans la catégorie : oh non les samples !

Ma hantise, l’impardonnable erreur, le summum de la déception… L’utilisation de samples ! Cette petite bande-son qui remplace les instruments qu’on aurait aimé voir sur scène. Alors oui lorsqu’on vient de loin comme Bloody Tyrant originaire de Taïwan ce n’est pas facile de voyager avec tout son matériel. Et pourtant ce qui va ressortir de leur concert : c’est un bon groupe de metal, sans plus. Alors que nous avions ici une belle occasion d’évasion vers une culture moins représentée dans ce festival.

Dans la catégorie bûcheron :

Oui c’est réducteur, très réducteur. Cependant si visuellement leur look bûcheron de Finsterfort colle assez bien à la musique, le reste laisse un peu songeur. Peut-être une perte d’énergie à ce moment de la journée, ou tout simplement encore une fois une musique répétitive qui laisse peu de place aux variations pagan. Dans tous les cas j’avais très hâte de les voir sur scène, on retrouve leur nom sur tellement d’affiches de festivals qu’il fallait les voir au moins une fois. Bon je m’arrêterais personnellement à cette expérience qui ne m’a pas convaincue.

Dans la catégorie égo surdimensionné :

J’ai nommé…. TURISAS ! Le clou du spectacle, la tête d’affiche du deuxième jour de festival le moment de la belle palme de l’égocentrisme. Déjà, des règles concernant les photographes dignes d’un concert de diva. Et pourtant, on en est loin niveau renommée. Oui Turisas a de bons titres, oui on est nombreux à les attendre avec impatience, oui il y a des gens venus de loin pour les voir ! Non ça n’excuse pas le comportement déplacé de  Mathias Nygård  qui avec tellement moins de tact que Heidevolk se débarrasse d’un slammeur en le poussant. Bim il a fini au sol, sympa. C’est vrai que, encore une fois, la densité de la foule et les mouvements qui compriment le premier rang contre la scène rendent les slams très désagréables. Mais il y a une façon plus délicate d’y mettre fin comme HEIDEVOLK ! Mes héros au bon cœur. Non Mathias aura choisi de balancer un « ça c’est mon espace et ça c’est ton espace tu n’envahis pas mon espace je n’envahis pas ton espace » bon ok ce n’était pas dit tout à fait avec ces termes là mais presque, un fan de dirty dancing à tous les coups… Avec du recul je lui trouve soudainement plus de charme…

Enfin bref le concert continue de se dérouler sous les règles imposées et très peu prendront le risque de mettre un pied sur la scène. La fin justifie les moyens il parait. Le reste du concert aurait pu être très agréable si il n’avait pas été gâché par la demoiselle qui hurlait dans mon dos, cassant les oreilles de plusieurs personnes au passage… L’enfer c’est les autres. Et ils n’ont pas chanté Raspoutine, larmichette, je rentre chez moi.

Hors concours, le prix de la plus belle poule du festival.

La bien nommée Agathe la poule, déambulant parmi les festivaliers telle une fidèle adepte. Agathe est notre amie, Agathe nous a fait rire, et nous a provoqué de la colère lorsqu’un festivalier osa suggérer de la manger. Non, personne ne touchera aux poules de la ferme du Buisson parole de la Team Pagan.

Dans la catégorie boissons et restauration :

Bien entendu les goûts et les couleurs comme on dit… Il est important de goûter très vite aux différentes saveurs proposées car la pénurie arrive vite. Avant d’être condamnée à la pinte de blonde pour le reste du festival du côté des bières j’ai eu l’occasion de tester la bière IPA nommée La dorée du bois ,elle apparaît  sur le programme comme étant une édition Cernunnos 2020 limitée, autant dire qu’il ne fallait pas attendre pour la déguster.

Niveau restauration, peu de nouveautés, les classiques ont du bon pour beaucoup mais on veillera à ne pas trop tarder pour se restaurer, à partir de 19h il devient difficile de trouver de quoi manger et la file d’attente s’allonge très vite, en particulier le deuxième jour. On déplorera l’absence de la bonne miche de pain que l’on pouvait garnir selon nos souhaits l’année précédente! Cette alternative permettait notamment aux végétaliens de trouver de quoi se rassasier. N’en déplaise aux carnivores, au Moyen-âge manger de la viande était plutôt un luxe!

Dans la catégorie les enfants du festival :

Si vous avez pu découvrir une jolie demoiselle qui fait la fierté de sa famille en empruntant la voie des festivals, vous n’avez surement pas raté ce jeune garçon – arborant un masque à l’effigie d’un squelette – slammer comme s’il avait fait ça toute sa vie. Il a du raconter de biens jolies choses à sa maîtresse le lendemain !

Dans la catégorie bénévole le plus cool : 

Le vendeur de crêpe ! Un bénévole bien sympathique qui mérite (comme promis) sa petite photo dans l’article et sa récompense de Bénévole le plus cool du festival!

Texte : Cindy

Photos : Aurélia

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