
Bonjour DeathAwaits ! Le groupe existe depuis 2002, vous avez déjà du bagage mais c’est la première fois qu’on se « rencontre » du coup une petite présentation et petit historique ?
Exact ! Enchanté !
Effectivement ça fait maintenant 18 ans que DEATHAWAITS existe et exerce un Death Thrash typé Hardcore. Le petit dernier, Rapture Smite est sorti en octobre 2019 et tend un peu plus vers le Tech Death et Death Mélo. Le groupe est lyonnais, mais s’est pas mal expatrié un peu partout, en France mais aussi à l’étranger.
Un line up qui a beaucoup bougé, n’est ce pas un peu compliqué pour garder une ligne musicale stable ?
Pas vraiment, DeathAwaits a quand même une identité musicale propre, ce qui donne une ligne directrice quoi qu’il arrive. Forcément les influences changent avec le line up, mais je vois ça comme quelque chose de positif, un apport à cette identité.
Les racines de DeathAwaits vont chercher dans un thrash death assez old school mais ce nouvel album apporte une touche beaucoup plus metalcore. Est-ce un choix délibéré pour accrocher un public plus large que vous évoluer vers ce son avec plus de modernité ?
Le choix délibéré a été celui de faire la musique qui nous plaît tout en gardant la touche DeathAwaits. Comme je te disais, nos goûts et influences à tous évolues et de fait, celles du public aussi. C’est simplement le résultat de ça. On ne s’est pas vraiment mis de barrière à la composition puis on a discuté et tout revu histoire de valider. Les étapes de validation de la composition sont simples : Est-ce que ça plaît à tout le monde (dans le groupe), est-ce que tout le monde l’assume, et est-ce que c’est toujours du DeathAwaits. Voilà les limites qu’on s’est fixé.
J’ai l’impression qu’aujourd’hui avec les nombreux groupes c’est un peu difficile de tirer son épingle du jeu quand on reste limité aux étiquettes bien établies ?
Je ne sais pas si c’est autant vrai partout mais je trouve que c’est assez vrai en France. Les groupes qui tirent leur épingle du jeu sont souvent des groupes qui sortent vraiment du lot musicalement. Pour un groupe français, il faut un truc particulier pour que le public suive, comme si on ne pouvait pas faire du thrash aussi bien que des américains ou du black comme des norvégiens pour faire dans le cliché. Après nous avons quand même un public actif et présent dans l’underground ! DeathAwaits a la chance de pouvoir compter sur la DeathAwaits Army, le noyau dur de la fan base, ils sont toujours derrière nous et répondent présent à chaque fois. Ces mecs-là sont fous ! haha
C’est le climat sociétal, écologique et économique actuel qui a été à l’origine du thème de l’album. Ce n’est pas une prise de position, il n’est pas question d’être d’accord ou pas, c’est un simple constat.
J’aime beaucoup le visuel de Rapture Smites fait par Stan W. Decker, est ce une liberté de l’artiste ou vous l’avez guidés ? L’artwork de l’album est un choix qui a de l’importance chez vous ?
Oui l’artwork est important pour nous, autant en tant qu’amateurs que pour DeathAwaits. C’est souvent le premier rapport qu’on a avec un album. On voulait quelque chose qui marque tout de suite, qui nous plaise et qu’on puisse facilement réutiliser pour d’autres choses (merch, backdrop etc…)
Avec Stan, la seule chose qu’on lui a donné c’est le thème, les quatre cavaliers et les paroles. Il nous a pondu un croquis de l’artwork actuel qui nous a tout de suite plu. Derrière ça a coulé tout seul, quelques allers retours histoire de mettre tout le monde d’accord et c’était réglé. Il a vraiment fait un super boulot, comme d’habitude !
Rapture Smites, la raison et le pourquoi de ce titre ?
Rapture Smites ça bute comme titre. On voulait quelque chose de percutant, c’est concis, efficace, ça sonne bien, et le message est là. Rapture, c’est le ravissement, au sens religieux du terme, on t’arrache de la vie terrestre pour t’emmener au ciel. Sauf que là c’est une punition, il frappe les hommes, c’est l’heure du jugement divin pour tous, de l’apocalypse.
Il y a-t-il un élément (inspiration, idée, thème) qui s’est imposé comme un moteur pour ce nouvel album ?
C’est le climat sociétal, écologique et économique actuel qui a été à l’origine du thème de l’album. Ce n’est pas une prise de position, il n’est pas question d’être d’accord ou pas, c’est un simple constat. Tout le monde voit les changements et les problèmes, ou en constate au moins certaines conséquences. C’est ensuite qu’est arrivée l’idée d’imager tout ça autour des cavaliers car c’est une image qui nous parle et qui en général parle à beaucoup de monde. On n’a pas inventé la poudre en utilisant les cavaliers, mais on s’est approprié une façon de raconter ce qu’on avait à dire à travers leur image en les associant chacun à un fléau actuel global. De cette façon l’album s’articule en chapitres, chacun représentant un des cavalier et son mal.
Au fil du temps on s’est fait une place dans l’underground et je ne pense pas qu’elle soit volée haha
Ce qui a le plus changé depuis quelques années, ce sont les ambitions du groupe, aujourd’hui on a vraiment cette démarche de vouloir se « professionnaliser ».
Le titre qui symbolise le mieux l’album ? Et pourquoi ?
C’est difficile de donner un seul titre puisque l’album est composé comme un tout, d’un point de vue musical comme thématique. Certains titres ont été mis en avant par des clips et des lyrics videos, mais pas parce qu’ils sont selon nous plus forts que les autres.
Avec « Trumpeting Butchery » et ses parties rassemblées sur un seul titre vous auriez apportée une touche progressive encore plus importante. Pourquoi le diviser en trois titres ?
Il a bien été composé comme un seul titre, c’est après qu’on a décidé de le diviser en trois parties. Déjà pour le live, ça rendait la décision de le jouer compliquée car il aurait pris beaucoup de place dans un set, en plus du fait d’avoir cette accalmie au milieu (qui n’est pas trop dans le thème de nos concerts haha). Ensuite c’est vrai qu’un morceau aussi long n’entre pas vraiment dans les standards de Death classique. Plutôt que de complètement refondre le morceau on a décidé de simplement le partager en trois parties, ce qui se faisait bien et assez naturellement.
Dans tous les cas, les trois morceaux se suivent sur l’album et donc ils s’écoutent généralement dans la foulée.
Avec 18 ans d’existence, quel regard portez-vous sur votre parcours ?
Au fil du temps on s’est fait une place dans l’underground et je ne pense pas qu’elle soit volée haha
Ce qui a le plus changé depuis quelques années, ce sont les ambitions du groupe, aujourd’hui on a vraiment cette démarche de vouloir se « professionnaliser ». Nous avons beaucoup tourné pour le précédent album et c’est reparti pour le Rapture Tour avec lequel nous sommes déjà passé par pas mal de coins en France, les UK, L’Ecosse, l’Espagne…C’est sûr que DeathAwaits se donne les moyens de voir plus loin.
Quel est la place de la musique dans votre vie aujourd’hui ? Et qu’est-ce qu’elle vous apporte en tant que musicien mais aussi simple passionné de musique ?
Pour ce qui est du groupe, avec les ambitions et les objectifs qu’on s’est fixé, ça prend forcément beaucoup de place, mais ça apporte aussi beaucoup. Faut voir ça comme un couple à cinq haha avec ses bons et ses moins bons côtés !
Mais ça nous amène à vivre des trucs assez fous, je pense notamment aux tournées et lives. Il se passe vraiment un truc, tu montes sur scène avec tes potes pour foutre une branlée à l’audience, et en même temps partager ce moment avec le public. Sans parler des gens qu’on rencontre, les fans, les orgas, les autres groupes, les gens avec qui on travaille etc …
Même en dehors de ça, personnellement je ne me vois pas vivre sans musique, que ce soit écouter ou en jouer #cliché.
Vous avez partagés la scène avec de grosses pointures ces dernières années, quel est votre meilleur souvenir live ?
C’est compliqué d’en donner un meilleur que les autres, mais un qui me vient en tête c’est de se faire payer des canons de Jäger par Steve Souza et Tom Hunting de Exodus à leur tour bus après le concert au CCO en 2018 haha ! On a discuté un moment, les gars sont vraiment gentils on a bien déliré !
Le traditionnel mot de la fin ?
DeathAwaits n’est pas près de rendre les armes. Attendez-vous à nous voir débarquer partout pour botter des culs !
Merci d’avoir consacré du temps à ces questions et on vous souhaite tout le positif pour la suite
DeathAwaits, Rapture Smites, sortie le 11 octobre 2019
Propos recueillis par Anthony
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