KVELERTAK + GUESTS @LE TRABENDO – 03/03/20

Après un premier essai lors du Hellfest 2019, on attendait beaucoup de ce retour de Kvelertak sur le sol français pour deux raisons. L’arrivée de Ivar Nikolaisen, qui a éveillé notre curiosité car remplacer un frontman ce n’est jamais facile. Surtout quand on passe après le mystique Erlend… Au final c’est encore plus punk c’est encore plus crust et c’est toujours Kvelertak en live. Du coup on attendait la confirmation.   La deuxième raison est la sortie du nouvel album qui allait être scrutée par tous, et en fait de l’avis presque général Splid est tout simplement une TUERIE qui fait perdre espoir aux détracteurs du groupe. Une richesse de riffs  et de chants qui se dévoilent à chaque écoute ( bientôt la chronique). Double effet Ivar.

Pour cela que ce soir avec l’arrivée imminente de la pandémie et de la contagion mondiale et peut-être de la fin du monde, on avait bien besoin de penser à autre chose. Et bien ça tombe à pic car le groupe sort d’un day off et tout comme nous, il  a bien besoin de se changer les idées. Un Trabendo parfait pour les norvégiens, un public qui a besoin d’exorciser ces dernières journées et un groupe qui ne fait pas dans la demi-mesure de ton.

Tu vois ce qui risque d’arriver ?

Ce 3 mars risque de rester gravé dans les mémoires.. On a des grandes chances de ne plus trop avoir de concerts sous peu et que la tension emmagasinée ces derniers jours a besoin d’une soupape qui arrive à point nommé. Tout ça va être explosif !

Aussitôt rentré, c’est Blood Command qui prend les rênes. Les compatriotes de la tête d’affiche de ce soir sont emmenés par une frontwoman bien punchy, Karina Ljone. Une musique qu’on évitera d’étiqueter étant donné que Blood Command propose un maelstrom de divers genres qui se marient assez bien selon les moments mais sans perdre en énergie. Un cocktail punchy qui prend par moments des accents pop assez intéressants dans la trouvaille tout en balançant sur un pont plus death mais peut aussi retomber dans la facilité pop punk.

Du chaud et du froid dans un mélange inattendu entre la musique et le chant mais la Norvège ne fait pas comme tout le monde et nous le confirme encore une fois. En tout cas ça dégage une certaine fraicheur et une énergie parfaite en ouverture sur un set de 30 minutes. C’est pas mal pour se défendre face à un public qui était déjà motivé.

Les grecs de Planet Of Zeus font dans le son plus testostéroné. Gros riffs, basse imposante et voix rauque pour un rock heavy stoner que les fans de Clutch connaissent nécessairement étant donné qu’ils les avaient accompagnés sur la dernière tournée européenne des américains. Différent par rapport au style de Kvelertak ( en même temps dur de les suivre), mais il y a l’efficacité heavy avec du riff qui prend facilement dans le headbanging. Les grecs vont faire le job comme ils savent si bien le faire. Balançant les titres les plus groovy pour continuer à chauffer une salle qui ne demande que ça ! Avoir chaud !!

 

Il est bien de rappeler aussi certains d’entre nous risquent malheureusement de connaitre une autre fièvre les prochains jours, semaines ou mois. Vivons l’instant présent comme disait l’autre…

 

Bref, pas le temps de tergiverser, ce soir c’est électrochoc rock n’roll, un dernier moment de vie en groupe avant plusieurs mois !! Du coup autant en profiter ! Et c’est derrière un grand rideau blanc qui barre la scène avec l’intro de “Rogaland” qui monte en puissance que Kvelertak fera son entrée.

Et BAM !

L’intro explose, le rideau tombe et la salle rentre dans une hystérie de masse. Sans sommations, Ivar ne se fera pas prier pour sauter dans un public qui a oublié les gestes barrières ce soir. Les 1m, les échanges de gouttelettes sont loin ce soir. C’est à grosses gouttes que ça sue et ça partage toutes les germes possibles. La solution c’est faire monter encore plus haut la température pour tuer les microbes. Et c’est bien l’attention du groupe ! Vous l’aurez compris, Splid sera à l’honneur ce soir ! Et quel honneur !

Aussitôt on passe sur un “Crack Of Doom” ( duo avec Troy Sanders sur album) qui réussit le passage du live haut la main avec un Ivar donnant une nouvelle étendue niveau chant pour le groupe. Chanter, gueuler, hurler, il gère. Rappelons au passage qu’il ne sort pas de nulle part. Le leader de The Good The Bad and The Zugly n’est pas un novice et ça s’entend( n’hésitez pas à aller y jeter une oreille)

C’est intenable, le groupe n’a pas changé et reste fidèle à sa réputation. Des piles électriques qui impulseront un rythme qui ne cessera de varier de l’explosif au chaotique. Les membres se relaieront pour aller surfer sur un public qui ne demande que ça. On navigue entre els classiques, les moins joués et les nouveautés. Entre titres punk comme “Bruane Brenn” ou le maelstrom de genres qu’est le nouveau titre “Necrosoft” avant le blackeux “Nekroskop” on frise l’arythmie ! Surtout qu’entre temps on se prend dans la gueule  “Discord”,encore une pépite hallucinante du dernier album qui nous démontre le talent du groupe pour retourner une salle.  Des titres bagarre pour que ça tabasse dans la bonne humeur ! Entre heavy, hardcore et punk on ne sait plus où donner de la tête.

De ce fait on confirme ce soir que les titres de Splid passent haut la main le bouillon qu’est la salle. Un vrai chaudron. L’effet est garanti en ces temps sombres et incertains. Négativité, répression, fin du monde et pandémie mondiale, face à ça Kvelertak répond avec la sueur, les décibels et une réelle proximité tout au sens propre que figuré. Un groupe qui met les mesures barrières de côté et ne perd pas plaisir à se jeter et se mêler à cette foule en transe et requinquée par cette déferlante. Du début jusqu’à la fin c’est un ballet non stop qui vient partager sueur et rage face à ce monde qui ne tourne plus rond.


A la différence d’un Erlend plus mystique et moins communicant, Ivar n’hésite pas à échanger et gueuler sur un public en liesse. Partageant sueur, bières, énergie et décibels il donne à 200% de sa personne ! Comme un animal en cage, il est en furie et ne demande qu’à sortir pour le carnage !

Le temps de se « calmer » sur « Evig Vandrar » et on se ressaisit car vont suivre les classiques “Blodtørst” et “Mjød” magnifiés par Erlend et repris avec brio par Ivar dans la hargne imprimée par son prédécesseur et lui rajoutant sa personnalité plus chaotique. Il ne fera qu’une bouchée de « Berserkr » dans un public bouillonnant.

C’est Maciek qui tentera la traversée de la salle sur le nouveau et déjà brulant “Bråtebrann”, il sera récupéré par l’ingé son se sentant moins seul. Un final en apothéose dans le plus grand des n’importe quoi, c’est la touche Kvelertak ! C’est de cette façon qu’on retourne une salle, toujours être dans l’inattendu tout en exploitant au maximum le lieu !

Et ce n’est pas fini.

Car on remettra une dernière couche pour le bordel final. De l’aveu du groupe, ce soir restera la  meilleure date de la tournée ( NDLR: cette dernière devra s’arrêter rapidement suite aux mesures prises contre le Covid-19). Du coup rajoutons en encore une couche avec le traditionnel final sur “Kvelertak”. Un dernier bordel, une dernière explosion de décibels, de vie et de joie partagée avant de lendemains bien obscurs.

Une seule certitude ce soir, c’est que même si le monde va s’arrêter de tourner, Kvelertak reste assurément l’un des meilleurs groupes live ! Pas besoin de virus pour faire monter la température à ce point.

Un grand merci à Live Nation pour els accréditations et le pass photo

Texte: Anthony

Photos: Mario

Set-List

Rogaland
Crack of Doom
Bruane Brenn
Necrosoft
Discord
Nekroskop
1985
Stevnemøte med Satan
Evig Vandrar
Ulvetid
Blodtørst
Berserkr
Mjød
Bråtebrann

Fanden ta dette hull!
Kvelertak

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