Equilibrium @ le Trabendo – 21/01/2020

Les amateurs de metal d’outre-Rhin avaient rendez-vous mardi 21 janvier dans le petit club de la Villette pour le passage en France du Renegades Tour ! Un programme chargé et éclectique qu’on vous dévoile sans plus tarder…

Pour faire bonne mesure, j’arrive en retard et ne profite que des dernières minutes sur scène de Nailed to Obscurity. C’est d’autant plus rageant que leurs mélodies death aux échos doomesques et aux guitares contemplatives avaient tout pour me plaire ! Les cinq musiciens disparaissent rapidement et l’enthousiasme de mes consoeurs de The Unchained quant à leur set me conforte dans ma frustation…

Les prochains à jouer viennent d’Hambourg. Lord of the Lost est un groupe de goth metal au look très travaillé. Maquillés en conséquence, tatoués de la tête aux pieds, les cinq Allemands ont une formation classique ne serait-ce ce guitariste-batteur-claviériste dans le fond ! J’ai passé le concert hypnotisé par sa facilité à passer des baguettes au clavier, voire à jouer des deux instruments en même temps. Rajoutez à cela des guitares couvertes de led qui clignotent et un batteur fou furieux et vous avez une idée du niveau de délire du groupe.

Au coeur des morceaux des Hambourgeois, la voix chaude et mélancolique (cela va de soi) du chanteur et sa contrepartie gutturale pendant les chorus. Un chant qui cependant verse quelque fois dans une mièvrerie un peu caricaturale et qui peine à toujours être juste. Les effets sonores du groupe reposent beaucoup sur des reverbs dans les voix et les instruments, des sonorités métalliques ou encore des playbacks parfois franchement électro. Les Allemands n’hésitent d’ailleurs à proposer des morceaux plus rock que metal mais toujours accrocheurs. Le groupe ne rechigne pas non plus à proposer des morceaux très “festifs” voire “latino”, ce qui dans un concert de metal, ne se voit pas souvent.

Très différent des headliners de la soirée, Lord of the Lost a tout de même su tenir en haleine la salle par son énergie survoltée et décomplexée. Le jeu du groupe est dynamique et l’énergie du frontman, n’hésitant pas à descendre dans la foule, a galvanisé le public.

L’accalmie avant l’ouragan Equilibrium me laisse le temps de flâner dans la salle et de laisser traîner mes oreilles. Je n’ai jamais vu le groupe en concert, ni écouté leurs albums et les nombreuses critiques en vogue chez les fans m’inquiètent un peu.

Je profite également de l’entracte pour regarder un peu autour de moi : la population des concerts me semble toujours plus intergénérationnelle au gré des années. Tout le monde n’a pas l’exubérance vestimentaire des goths allemands mais je remets tout de même la palme de la flegme à mon voisin à droite, un cinquantenaire stoïque au pull imprimé Garfield. Ma voisine droite en robe rouge et sac Yves Saint-Laurent se contentera de la seconde place.

Trêve de bavardages ! Les spots s’éteignent, une lumière rouge inonde la scène et un sample épique annonce l’arrivée des tant attendus maîtres du “German Epic Metal”. Les cinq et fiers Germains allument d’emblée la fosse qui bouillait d’impatience. Le grawl caverneux du frontman rappelle un death old school mais l’ingrédient miracle du groupe reste les mélodies festives et dansantes…du playback.

 

Je râle tout de suite comme ça on en parle plus. Quel intérêt de venir voir un concert si c’est pour écouter du playback ? Surtout pour un groupe qui utilise autant le clavier dans ses mélodies et quand le playback est si omniprésent qu’il couvre les autres instruments ! Bref ! Reprenons.

Pour la promo du nouvel album Renegades, le groupe reste frileux sur les nouveaux titres se tournant vers les grands classiques pour enflammer l’audience. C’est au son du coq de “Waldschrein” que s’élance le premier wall of death de la soirée. “Born to epic” est repris en choeur et électrise la fosse malgré ses surprenants élans dubstep qui me laisse coi.

Côté nouveauté, les titres “Himmel und Feuer” et “Path of Destiny” sont tous deux issus de l’album Renegades. C’est à cette occasion que le bassiste fait un petit speech pour répondre aux critiques à l’encontre du nouveau visage du groupe et invite les fans à “grandir” avec eux. Lesdits morceaux sont certes très différents. Exit les mélodies bavaroises et place à un son plus indus, plus moderne qui ne suscite pas un engouement total dans la fosse.

Si le chanteur ne fait pas l’unanimité chez les fans, on ne peut que lui reconnaître un certain charisme. Malgré un anglais approximatif, son humour et son énergie sur scène ont grandement contribué à l’ambiance de folie dans la fosse.

 

Le rappel est suivi par trois nouveaux morceaux qui achèvent de mettre le public en nage et enfin vient le moment de se quitter…

Texte : Thomas

Photo : Aurélia

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