
C’est durant l’été 2010 dans une cave brumeuse de Montpellier que la souffrance et le dessaroi a vu un nouveau moyen de s’exprimer apr le biais de Verdun. Un style à part entière, une créativité entre rage et ivresse, le groupe donnera naissance a un premier E.P en 2012 avec The Cosmic Escape of Admiral Masuka. L’apocalypse viendra en 2016, The Eternal Drift’s Canticles est là pour réduire toutes espoirs à néant. Album qui nous plonge dans une plus grande immersion à travers les ténèbres d’une ligne narrative présente depuis l’EP. L’amiral Masuka et ce cataclysme inévitable. Suivre Verdun nous amène aujourd’hui à l’Astral Sabbath et l’ombre grandissante d’un vide chaotique.
2019, année sombre dévoilant un avenir incertain et une fin de monde proche, un cercueil pour l’humanité crée par ses propres mains. Une année parfaite pour dévoiler ce nouvel album suite du fil rouge entamé avec l’amiral Masuka en 2012. Les montpiellerains sont ils toujours aussi joyeux et positifs dans l’esprit ? Il n’y a peu d’espoir à avoir.
Astral Sabbath se trouve plus sombre et travaillé suite à son déjà bien torturé prédécesseur qui se voulait plus brut et instantané dans le choc. La route de notre amiral touche à sa fin, sombrant dans ces ténèbres et ce monde qui n’est plus. L’ambiance musicale se doit de d’être à la hauteur de ce souffle de désespoir et de cette fin inévitable. Sept titres travaillés, arrangés, aux ambiances peaufinées avec une production par Cyrille Gachet ( à son actif les derniers Fange et The Great Old Ones) éliminant a la fin tout souffle de vie possible. Tel une descente aux Enfers, cercle par cercle, cet Astral Sabbath pose tranquillement ses ambiances comme une torture lente et douloureuse. “Return Of The Space Martyr” resitue l’histoire et nous rappelle directement le potentiel de Verdun. C’est lourd, hargneux et flippant. Le cauchemar bat son plein après l’ouverture. Les guitares se font aussi monstrueuses que travaillées. Distinctes entre elles et perturbantes. Les ambiances se suivent pour sombrer dans ce puit d’horreur sans fin.
Le chant, ou plutôt la performance vocale de David dirige cette chute dans l’espace chaotique. Entre parties vocales aux limites de l’indescriptible et cris hallucinés de désespoir. Verdun offre à travers la fin de son amiral Masuka un portrait pessimiste du monde et de son destin. Froid et sombre se veut cet Astral Sabbath mais aussi brulant d’un feu incandescent. Le monstrueux “Venom(s)” et ses grosses lignes de basse irradiantes est le parfait exemple de tout ce que cet album m’inspire. Une œuvre complète œuvrant dans une réelle désolation, encore plus palpable sur son final empli de souffrances
On brule sous ce soleil nucléaire. Ecrasantes et suffocantes, les guitares dédoublées ne nous laissent plus aucune lumière, plus le moindre souffle, juste une envie d’en finir. La fin est proche et la douleur est de plus en plus difficile à supporter, les montpellierains jouent sur la durée en étirant ces ambiances, les travaillant dans les moindres détails pour un ressenti encore plus fort. Comme “L’Enfant Nouveau”qui a bénéficié d’un clip à la hauteur de la force musicale du titre, et qui est quand à lui plus nuancé face au reste de l’album mais tout aussi froid et profondément sombre.
La délivrance viendra du titre éponyme, l’attendu Ästräl Säbbäth, avec un final à la hauteur de l’album. La fin de cette chute vertigineuse, de tout espoir pour le vivant et la libération de notre martyr qu’est Masuka. Un titre monumental portant ces derniers instants.
Un album aussi abyssal dans sa noirceur que torturé dans son corps, tout en dosant sobrement les éléments. Astral Sabbäth est une œuvre des plus sombre de cette année avec un artwork par Sinpiggyhead qui complète le tout parfaitement.
Avec un état du monde qui n’est pas à l’optimisme, Verdun nous offre la bande son de ce futur aux sombres augures.
Verdun, Astral Sabbath, Throatruiner Records, sortie depuis le 15 novembre 2019
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