THE GREAT OLD ONES @ NOUVEAU CASINO – 25//11/2019

Ahhhh Lovecraft, maitre de l’horreur et source d’inspiration sans limites pour la musique. Plus particulièrement un certain groupe français qui sait faire honneur à son héritage et ses mystères depuis une dizaine d’années. The Great Old Ones fait vraiment partie de ses groupes français complètement à part au même titre que les Gojira et Alcest. Quelque chose de riche et créatif se dégage de leur musique et la passion Lovecraftienne de Benjamin Guerry apporte cette dimension particulièrement indicible et indivisible. La créature engendrée par les grands anciens. Pour y croire faut le voir !
Et bien pour la sortie de Cosmicisme il y a pile poil un mois, The Great Old Ones est ce soir à Paris pour le rituel. Es-tu partant pour prendre part à l’appel de Cthulhu ce soir ?

C’est au Nouveau Casino que nous allons le cosmicisme et prendre conscience de notre futilité dans l’existence, nous sommes rien, juste poussière dans l’immensité… En attendant c’est Au Champs des Morts qui prend possession de la scène. Et bien avec un groupe emmené par des ex Anorexia Nervosa je ne m’attendais pas à ce que j’allais découvrir ce soir. On me dit Au Champs des Morts c’ets du black… Mmmm, je reste un instant perplexe sur ce que je découvre. Un titre, deux titres et bien nous sommes clairement sur un autre registre et c’est une bonne surprise. Finis les blasts à outrance et les hurlements d’outre-tombe surjoués , nous sommes dans une autre ambiance. Plus dépouillée et atmosphérique. Un réel désespoir règne sur ce champs des morts. Nous sommes dans le pays de la tristesse et de la rage à travers un black Metal ambiant et sincère. Eloignés des clichés, Au Champs des Morts emmené par Stefan Bayle joue sur un registre autre. Pas d’orchestrations et de baroquisme musicale, nous sommes dans une réelle simplicité mais non pas dénués de caractère et de force. Les vocaux clairs en français, déchirants, emplis de douleurs absorbent le public ce soir

Un black Metal dépouillé et sincère, débarrassé des codes du genre dans une ambiance grise et pessimiste. Une douleur hurlée avec ce quelque chose de viscéral qui change toute la donne. On ne fait pas de la folk, on reste dans le metal mais on joue entre els ambiances, éliminant le superflu et jouant une musique très sincère, venant des tripes.
Un beau set.

Ce soir Benjamin Guerry venait présenter avec son clan la nouvelle offrande tant attendu par un Nouveau Casino chargé à bloc. Le temps de préparer la scène avec ces artefacts en metal en honneur des tout puissants, la pieuvre surplombe la scène et le rituel peut commencer.

Sous la bure à l’immense capuche, c’est au son de “Cosmic Depths” que le groupe fera son entrée. L’introduction de la dernière offrande de The Great Old Ones installe une ambiance propice, sombre, mystérieuse et inquiétante. Cosmicism est dans la lignée de son prédecesseur mais contrairement à ce dernier, il a su alléger certaines parties de guitares sans perdre non plus en grandeur, tout en enrichissant les ambiances, la tonalité générale. Cette dernière se reflète rapidement au cours du set. Le Black Metal de The Great Old Ones a l’emprise sur son public, le transportant et le tourmentant sans échappatoires. Implacable. Le jeu est rodé et les lights apportent une autre dimension encore plus théâtrale à la musique du groupe, ça fait que quelques dates pour ce nouveau set mais il est déjà fluide, puissant. On ne verse pas dans le pathétique comme chez certains, TGOO sait doser et son thème de prédilection ne prête pas au grand guignol.

 

Le rituel est sombre, annonciateur de malheur. Entre blasts lourds, riffs superposés et ambiances plus ralentis, le Nouveau Casino ne ressemble plus à cette salle de clubbing, se changeant en chapelle interdite pour ce rituel maudit qui précipitera la fin de l’Homme. « Of Dementia » et ses chœurs en donne le frisson. Benjamin Guerry élève le black à une création autre. Entre musicalité, passages plus éthérés ou bien plus violents à fort renfort de blasts ou riffs stridents. L’œuvre de The Great Old Ones a encore pris un autre visage, sublimée par ce tout et l’ambiance instaurée ce soir.

L’envoutant “Lost Carcosa” avec son final mélodique dans une parenthèse de rêve hors de ce cauchemar ne durera pas. C’est l’album A Tale Of Dark Legacy qui prendra la suite et les ombres s’abattent sur nous, l’apocalypse se fait encore plus proche à travers « The Shadow Over Innsmouth » and « When The Star Align ». Plus sombre, lourd, apocalyptique. Le set suit une logique, celle du rituel qui va bientôt se conclure sur ces ombres menaçantes se matérialisant en ce qu’on n’ose pas croire…
Sans coupures, ni interventions, le rituel est d’un seul bloc pour ne pas perdre l’intensité qui ne faiblira point. Gardant tout au long son paroxysme étiré à travers une set list intelligente retournant de façon logique aux titres d eplus en plus bouillonants, menaçants. Comme une tension sombre qui flotte au dessus de nous….

Non, « Je ne suis pas Fou », ce soir je vois ces Grands Anciens arrivant pour cette fin du monde méritée, nous insignifiants et égoïstes humains c’est droit vers chute que nous avons tracés la route.  C’est pour un final dans le plus grand des chaos sur un “Antarctica” orchestré d’une main de maitre par son Grand Prêtre, tout comme le reste du rituel. On ne peut plus ignorer que The Great Old Ones est aujourd’hui le fer de lance d’une scène black créative, intelligente et impressionnante. Le culte de Cthulhu ne peut que s’expandre.

 

Un grand merci à Garmonbozia et Tangui d’ A Jeter Prom, il n’y en a plus beaucoup des comme eux !

Texte: Anthony

Photos: Aurélia Sendra

SET-LIST
Cosmic Depths
The Omniscient
Of Dementia
Lost Carcosa
Searching for R. Olmstead
The Shadow Over Innsmouth
When the Stars Align
The Truth
A Thousand Young
Dreams of the Nuclear Chaos
Nyarlathotep
Je Ne Suis Pas Fou
Antarctica

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