
Paris, la musique autrement est possible !
Avertissement : faute de photographes motivé(e)s ou disponibles pour me suivre dans mes pérégrinations au fin fon du XIXème et bien cet article sera illustré par des GIFS.Place maintenant au coup de gueule et au résumé d’un week end moins froid que prévu ( pour mes oreilles en tout cas)
Un bien bel événement qui s’annonce, Kowa Booking a eu le courage de proposer un mini festival sur quatre jours autour de la scène alternative, sombre et saturée. Avec l’envie de faire bouger les lignes, de dynamiser une ville en train de perdre ses lieux de contre-culture et sa dynamique musicale. Malheureusement il est de plus en plus difficile de voir les groupes qu’on apprécie particulièrement car ils ne sont pas du genre à remplir les stades. On connait le contexte actuel du coup quand on voit un événement de ce genre on soutient à fond du côté de The Unchained même si mais les seuls qui peuvent influer restent le public !
Le Dark Horse Fest qu’est ce que c’est ? Une affiche pointue et de qualité autant sur le visuel et sur la programmation. Kowa Booking rassemblait sur 3 jours avec un supplément, une multitude de groupes locaux et internationaux de la scène saturée et DIY qu’on aime tant. De noms bien cools et bien connus des amateurs qui auront grave plaisir à retrouver et qui amèneront et satisfairont les réels curieux et passionnés de musiques saturées. Cette contre culture qu’est le Metal dans son vrai sens, l’investissement et le DIY rassemblés sur quatre jours au sein d’une salle bien connue des bonnes oreilles et habitué(e)s du milieu, tout simplement la battante Espace B du côté du XIXème arrondissement.
Tout simplement l’occasion ou jamais de bouger ton cul pour soutenir la scène… ( ce sujet on aura l’occasion de l’aborder à nouveau…) car pour ce fest certain(e)s se ont bougé(e)s le cul pour l’organiser.
Samedi sombre et monolithique
Après un premier jour ou j’aurais peu eu l’occasion de profiter de la programmation de qualité emmenée par Earth Ship et Lord Dying car pris par d’autres sujets, c’est samedi que j’allais commencer à prendre résidence à Espace B. Une programmation qui sépare les jours avec des groupes s’approchant plus ou moins, pour un vendredi plutôt sludge, groove sale c’est un samedi plutôt ambiance ténèbres et ambient.
Un public un peu plus touffu mais pas comme le souhaitait l’organisation qui devais déjà faire face à un vendredi très en dessous des attentes niveau fréquentation. Il est vrai que ce soir tout le monde était au Zenith de Paris pour voir des groupes qui ne passent jamais par chez nous…. Une soirée à 12 euros avec quatres groupes, c’ets quand même un samedi soir tout bénéf’ pour ceux présents, les motivé(e)s, les passionné(e)s. C’est jeune , il y a de l’envie et il y a du gros son. Une soirée électrique avec un final donné par Downfall of Gaia. Entre les Rance en ouverture sur un gros son monolithique et la Brutal Pop de Sun, les découvertes de la soirée commencent bien. Le premier est bien massif carré et quand même mélodique derrière tout ça.
Quand à Sun, c’ets l’ovni du soir et la bonne surprise. Nous sommes sur un projet emmené par Karoline Rose, il s’avère intéressant sur le papier et du fait qu’on m’en a parlé à plusieurs reprises j’attendais donc le passage live et pour tout vous dire… Beaucoup de mélodie, des moments beaucoup plus nerveux et violents. Un mélange qui dénote tout comme sa chanteuse, du growl, du gros riff et de la douceur. Quand elle explique qu’elle n’est pas revenue à l’espace B depuis son adolescence de deathmetaleuse on comprend tout. Le mélange fonctionne car ce n’est pas fait n’importe comment et par n’importe qui, ça headbangue, ça growl et ça BALANCE bien. Des titres à l’alliance brutale pop presque parfaite. Malgré des éléments qui ne jouaient pas pour eux, Karoline malade, et au niveau son un peu brouillon , Sun a su susciter l’intérêt et passer l’épreuve du public plus brutal que pop. Un projet qui mérite de grandir et de continuer ainsi. Cool projet et fun Sun.

Après deux bien cools, on peut rentrer chez soi ? Bah en fait non il y a quand même Nesseria qui est bien sympa et Downfall of Gaia par la suite. Un line up qui s’assombrit après ce moment un peu plus ensoleillé. Les Nesseria sont bien connus du public, venu en partie pour le groupe, les orleanais sont bons, le son un peu moins mais le reste y est. Le post hardcore du groupe et ses lights dans les ténèbres font le job. les parties plus atmosphériques avant les déferlements de violence nous préparent pour la suite et chauffe le public à blanc. Hypnotique et à vif, Nesseria fait partie des groupes qu’on devrait suivre avec un peu plus d’attention.
Un peu d’accalmie pendant le changement de plateau arrive à point et prépare pour la suite
Des bons groupes, des bonnes découvertes et une bonne ambiance, pour le moment c’est du tout positif. Du lourd, du lourd et du lourd. Et là c’est le rouleau compresseur. Downfall Of Gaia pour clôturer cette deuxième journée va nous balancer une vague sonore dans la tronche. Efficacité 200%.. Blasts, apocalypses et acalmies ses succèdent avec l’effet escomptés dans un comité plutôt rapproché. Que demander d’autre ? Si ce n’est revenir demain ?
Dimanche in Row
Après ténèbres soleil et monolithisme. C’est un dimanche entre brutalité et modernité au vu du menu du jour.
Rien glandé de la journée et en plus il fait froid et moche mais bon… Il est quand même temps de sortir et retour à l’Espace B pour soirée ornithologie ( Birds In Row si tu suis bien…).
Quoi qu’il en soit, il y a plus de monde alors que c’est dimanche… Surement des passionné(e)s ?? Au moins une bonne nouvelle car le dimanche c’est toujours assez rare de voir Paris se bouger le cul, sauf cas de force majeure certes. Il est vrai que le lundi c’est sacré mais après un week end de trois jours, j’ai envie de dire qu’on peut au moins faire un effort.
Le temps peut être de se boire une bière et il est temps de s’y mettre.
Bon, Woes ce n’est pas top… trop ex emo à mon gout . Le pop punk “énérvé” malgré sa touche musicale mielleuse a des gens toujours assez sympas tout de même. En tout cas certains accrocheront, emo forever ( pas pour moi en tout cas).
Plutôt brutalité par la suite. Changement de set ou tout le monde met la main à la pate pour aller plus vite et Nuisible qui prend place. Les normands font dans le brutal hardcore frontal. De la pure violence de plein fouet.
La suite Hexis c’est du melting pot de nationalités entre Danemark et Italie, l’Europe du Metal mon gars !! Ce même groupe qui se fera voler 1500 balles le même soir en ces lieux ce qui mettra en péril la suite de la tournée… Bravo Paris… Mais grâce Kowa et la cagnotte mis en place dans la semaine qui suivra le méfait sera rempli en quelques heures avec la solidarité du milieu. Beau geste à tous.
Revenons à la musique et on se prend une grosse branlée façon low kick direct in face et sans somation. Une tuerie ce groupe. Dans un Black hardcore de pure violence. Du défoncage de gueule façon tartare avec un frontman habité. Fat, brutal et rafraichissant tout ça !

Après le pop punk, les voleurs et le froid qui s’installe dans Paris, la violence a pris le dessus du coup un peu de positivisme et de lumière ça ne ferait pas trop de mal. Ce qui tombe bien car cette troisième soirée du Dark Horse Fest finira dans l’expression d’un plus grand panel d’émotions.
Birds In Row c’est un set à la fois d’une grande gentillesse tout en exprimant une réelle douleur. Les lavallois sont toujours aussi à vif par rapport à notre dernière rencontre live et ça fait plaisir à entendre. J’avais peur qu’ils se soient calmés mais pas de soucis à ce niveau-là. Ils offrent un set d’une réelle beauté musicale, te faisant presque oublié que nous sommes lundi demain et notre week end est réellement fini. Palme de la chanson qui défonce revient à “We vs Us”, tellement de beauté dans tout ça..

On partage, joie, pleurs et simplicité dans un petit comité qui nous va bien même si on aurait aimé plus de monde encore une fois. Ravis, les membres du groupe le sont aussi avec cette petite communauté du dimanche soir et cette ambiance à part. Partage et joie dans une réelle proximité en toute simplicité, notre dimanche soir ne pouvait pas mieux finir.

Il ne reste plus qu’a attendre la fin de la semaine qui arrive et repartir pour une prolongation à l’Espace B.
A l’heure suisse + 1
C’est comme un after assez spécial tel un After Eight mais au chocolat suisse ( ok, tu n’as pas compris la blague..).

Une semaine après, le Dark Horse fest jouait les prolongations en compagnie des almighty Coilguns qui venait fêter avec nous la sortie du nouvel album. Ils ne sont pas sympas ces suisses ? En plus cet after était aussi l’occasion à Paris de se rattraper un peu car les premiers jours ont manqués de réactivité niveau fréquentation du public
Et bien l’organisation peut souffler un peu car pour l’ouverture le bilan n’est pas trop mal c’est un peu plus touffu que les dernières mais on ne fait pas dans le sold out non plus… Du coup on ne va pas faire les difficiles, je en sais pas si l’orga pourra en tirer les mêms conclusions. On retrouve surtout le noyau dur de ces derniers jours ; ces passionné(e)s bien motivé(e)s qui avaient pris le pass 4 jours. Force et honneur !
C’est Valve qui porte les premiers coups. Et au menu on va verser dans le très lourd à la parisienne, voix déchirée, riffs violents, gros bloc dans une ambiance brutale et coup de poing. Musicalement ça tabasse, on retrouve même un zicos avec un t-shirt de Parlor du coup on comprend le pourquoi du comment car ça parle le même langage ; Celui de la violence auditive. Le public se fait accueillir dès son arrivée par une grosse raclée. Bel accueil ? Moi je kiffe bien en tout cas.
Neige Mort c’est gros chalutage . Pas de soucis, ça ratisse massif, défonçage maximum et sans distinctions. On y va à fond dans un gros black à forte rythmique prépondérante. En d’autres termes c’est une grosse soufflante bien monolithique pendant tout le set et bien écrasante. Si tu apprécies ça le fera mais les autres auront du mal. Quoi qu’il en soit, rien à dire, les tympans en prennent un coup.

Une salle qui s’est bizarrement dépeuplée entre temps, qu’est ce qui se passe ?
Surtout que les choses sérieuses allaient commencer. Yautja sur la route avec Coilguns se débrouille plutôt bien
Polyrythmie – tribalité – lenteur et massivité doom- multi tendances . Le groupe en a sous le coude et n comprend son petit périple avec les suisses. C’est pas degueu et bien barré surtout le look moustache derrière la batterie.

Coilguns est tellement chaud pour ce soir que Louis avait offert un petit préambule dans une ambiance très intimiste au public déjà présent vers 18h00. Notre frontman c’était lancé dans un petit solo en accoustique hors du temps et à l’opposé de ses prestations électriques. Un groupe diablement créatif, plus personne ne peut l’ignorer.
C’est avec « Shortcuts » qui ouvre aussi l’album que Coilguns entame ce qui va être du grand n’importe quoi, mais du genre de ceux qu’on adore. Avant de balancer « Watchwinders » balayant tout sur le passage.
Déchainé comme à son habitude avec quelques blagues et discussions entre les titres, Louis n’hésite pas à piquer les portables des frénétiques de l’écran, les refilant plus loin.L’infatigable, le démon sur ressorts mettra à mal le moelleux du public crowd surfant à tout va ou faisant des balades au loin dans la fosse et quelques bises à certain(e)s. Pas remplie cette dernière ( mais que fais tu Paris ??!!) mais motivée avec les présents ce soir.
Aussi à la tête du label Hummus Records que je vous conseille d’aller voir, le groupe n’hésite pas un seul instant de nous parler du bordel et de l’état saturée de la musique dans ce vert pays mais qu’au final ils sont là à Paris pour foutre le bordel. Du coup on peut y arriver avec une certaine motivation… Surtout avec un dernier opus comme Watchwinders. De la pure, de la bonne ! Créatif et instable dans sa forme, cet album rend énormément bien sur cette scène qui retranscrit ce chaos à merveille
En soutien de Louis au chant e à l’animation locale, Donatien finira derrière ses claviers vêtu simplement d’un soutien gorge qui lui va à ravi et nous on finira dans un chaos sonore avec « Millenials ».

Le sel regret et seul reproche c’est toujours trop court, ce qui les les oblige a revenir vite.
Jona me l’avouait avant le concert, Paris c’est comme à la maison pour eux, et bien on le comprend maintenant et c’est pareil pour moi après avoir passé 3 jours à l’Espace B pour ce Dark Horse Fest. Ces suisses sont en or ( jeux de mots…) et l’orga au top.
Kowa Booking a réussi son pari et sa programmation à al fois pointue et locale nous montre tout simplement qu’une vraie scène indépendante existe et elle envoie du LOURD. Créative, inspirée, sombre mais aussi lumineuse. Il y a de quoi écouter, voir s’étonner et kiffer. Faut juste se bouger
Anthony Tucci
Laisser un commentaire