MAJOR ARCANA PAR FORTIFEM @TRIANON – 25/ 09/2019

Une affiche organisée par Fortifem à l’occasion du Red Bull Music Festival ? Intéressant, surtout que Red Bull à tout compris en laissant les rênes de la soirée à ce duo de talent ! Fortifem si tu ne connais pas ( comme beaucoup ce soir..), c’est un duo de graphistes, Jesse et Adrien, à l’univers personnel et connu depuis un certain temps par le milieu alternatif et les passionné(e)s. 3 sets exclusifs faisant fusionner deux styles à part entière pour appeler les cartes qui hantent le tarot et offrir une belle proposition musicale inédite. Un défi à la hauteur des artistes de ce soir.


Acte I – La Mort
La première carte à l’honneur ce soir est la Mort dans le premier acte de cette cérémonie qui appellera Nostromo et Dehn Sora. Des plages sombres et ambiantes de Dehn Sora à la violence impulsive de Nostromo, les titres dévoilent un nouveau visage avec cette mise en tension en intro prête à lâcher toute la colère du monde sur nous. Le grindcore des génévois explose sur cette scène du Trianon qui s’enveloppe de l’univers de Sora plus sombre, en profondeur et d’une différente approche. Plages et parties musicales transformées, c’est une tension sombre qui apporte  nouveau visage clairement  entre les ténèbres et la rage brûlante. La Mort a vaincue un public quasi amorphe et pas encore réveillé dès ce premier acte d’ouverture.


Acte II – Le Diable
C’est au tour de la carte du Diable dans l’acte II de se révéler et ce ne peut qu’etre dévatstation et embrasement des feux de l’enfer pour la symbiose Hangman’s Chair et Regarde Les Hommes Tomber. Un accord plus sombre et apocalyptique sous un tout autre visage, une intro de Banlieue Triste qui prend une autre ampleur dans ce côté blackisé. La froideur urbaine laisse la place aux ténèbres au sein de cette collaboration d’outre monde. Désolation et apocalypse pour l’arrivée du diable et ce second acte sur une scène qui se retrouve vite petite avec la présence des deux formations dans un arc de cercle fermé aux deux points par les chanteurs des deux groupes. Rien à redire, il faut juste savourer cet instant inédit avec une mention spéciale pour les titres d’Hangman’s Chair avec une Banlieue Triste rebaptisée en Monde Apocalyptique car cette collaboration ouvre clairement les portes de l’Enfer entre le son froid et massif d’Hangman’s Chair et le black metal nihiliste de RLHT.

Les groupes apportent à leur tour un autre visage à leurs musiques avec de l’inédit et de l’investissement pour ainsi se revisiter. La structure musicale devient polymorphe et s’emballe dans un tourbillon apocalyptique aiguillé par RLHT mais avec Julien d’ Hangman’s Chair toujours au centre du riff. La batterie lourde sous la grosse frappe de Medhi et la double basse qui gronde en faisant revenir du trépas toutes les catacombes de Paris. L’ambiance est parfaite et sombre à souhaits, elle remplit l’espace des ténèbres. Les titres de RLHT gagnent en lumière avec le chant de Cédric qui contrebalance la noirceur de RLHT et les hurlements de Thomas. La massivité d’Hangman’s Chair est quand à elle encore plus lourde. “Naïve” se retrouve métamorphosée alors que « Can’t Talk » transporte. Deux groupes qui ont osés et se sont mis en danger en offrant un visage dantesque à cette symbiose le temps d’un soir. C’est imposant et toujours avec classe. Le diable est en beauté.


Acte III – La roue de la fortune
Le temps d’un entre deux temps avec Verset Zero qui officie depuis le début de la soirée entre les cartes et les changements de plateaux, prend place le final avec la dernière carte majeure du jeu de Tarot de Fortifem avec la roue de la fortune et la découverte de l’acte III. Une dernière carte avec la rencontre de Perturbator (très attendu ce soir) et Alcest. La synthwave sombre et la beauté du black shoegaze et la mélodie étoilée qui rythment le dernier décor de Fortifem concluant une soirée à part nous transportant au loin dans ces cartes mystiques. Le duo comme les deux premiers de la soirée se complete parfaitement entre les rythmes de James Kent et la mélodie poétique de Neige. On se laisse emporté par un dernier acte moins en violence et plus en douceur et tout autant réussi.
Le seul regret, c’est que c’était trop court…

 

Des groupes qui se sont mis en danger, ont osés, en sortant des chemins balisés à la suite de l’invitation de cet inventif duo qui ce soir nous aura présenté une très belle soirée dans une esthétique à part avec des artistes impliqués sur une belle scène qui n’en voit pas tout les jours des évènements de ce genre.

Juste réussi au plus haut point.

Merci et félicitations.

Anthony Tucci

Photos: Mario Ivanovic

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