2019 : Les Aventuriers du Motocultor – Episode 4

Précédemment, au Motocultor :

Episode 1 : Excalibur et Compagnie

Episode 2 : Apocalypse et Black Metal

Episode 3 : Passion Gadoue

 

Dernier jour, dernières forces. Moundir nous juge, on le sait, on faiblit un peu mais nous ne cèderons pas. D’autant qu’aujourd’hui, la météo se calme enfin, et le soleil revient pour faire (un peu) sécher la boue sur le terrain, et nous avec.

DIMANCHE – JOUR 4 – Thématique Clown & Pour qui sonne le gras

Pendant que nous tenons fidèlement le comptoir du PMU (en mangeant dans le bonheur et le beau temps les saucisses frites proposées par la famille dudit PMU), nous recevons un message d’un pote déjà sur le festival (Yamoy 1er, barre de protéines en chef, et compagnon Abbathien de l’an dernier) disant essentiellement :

“Wohputain ! The Lazys ont foutu le feu ! C’était énorme !”

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(Photos : Aurélia Léardini qui n’a pas peur de se lever tôt ET QUI PREND MÊME DES DOUCHES)

Dont acte. A ne pas louper s’ils repassent en concert à un horaire acceptable et pas trop loin, donc.

Nous attendons toujours nos saucisses lorsqu’un autre message nous parvient. C’est pratique les caupaings, ça permet de vivre les groupes qu’on rate à distance. Soit Third Meridian, venus de Vannes toute proche, avec, je cite, “un guitariste/DJ, un guitariste/percu/xylophone, et beaucoup de clips a base de gens qui courent dans les bois.”

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(Photos : Aurélia Léardini)

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Seb s’est réveillé en fanfare avec Get The Shot, parce que des ptis punks québécois, ça vaut bien un café…

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… Avant d’enchaîner avec Hate, du blackened death de Varsovie parce qu’après tout pourquoi pas ? C’est dimanche, c’est le Jour du Seigneur.

Rejoignant le site alors que les collègues y sont depuis l’aurore, et juste le temps d’attraper une bière que Pensées Nocturnes ouvre officiellement le bal des monstres du jour. D’avis de… Ben, de “nous”, c’est meilleur que dans nos souvenirs. Bordélique, sympa un peu barré, étrange et efficace. Est-ce une souhait délibéré de les faire jouer le même jour qu’Avatar ? Volontaire ou pas, c’est amusant, puisque la formation française porte le même style de costumes de M. Loyal sale et fatigué que les Suédois à l’époque de leur ascension. Pas de risque de voir double cependant, la musique et les performances restent différentes malgré leurs similitudes visuelles.

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(Galerie : Aurélia Léardini & Sébastien Gallon, on ne les arrête plus, et ça continue, ils vont trop vite pour moi)

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Midnight, par Sébastien Gallon

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Vintage Caravan, par Aurélia Léardini

Il devient plus que temps de faire une pause. Nous sommes dimanche, il fait enfin beau temps, et j’ai à peine vu mes photographes depuis l’arrivée. Décidant d’un commun accord de zapper Voivoid (déso), nous voici enfin assis ensemble. Au bar…

#Vortex

#EtNulNeLesRevitPlusJamais

(On déconne, on en est sortis plus tard que prévu mais plus tôt que ce que ça aurait pu donner. Si tu veux une idée, cette pause est immortalisée sur la page instagram du webzine)

Prenant des forces et une grande inspiration, nous avons fini par réussir notre exfiltration du bar pour rejoindre la grande scène et l’un des évènements de la journée, voire du festival, voire de l’été tout entier. Du moins si j’en crois le nombre d’articles envoyés dans mes mails par des amis et collègues non-métalleux sur le sujet. Cette année, y’avait Henri Dès. Et beaucoup, BEAUCOUP de monde massé sous la grande tente.

Pour le coup, Henri Dès ne fait pas partie de mon histoire personnelle. Mais peu importe. Peu importe aussi que les chansons, aux dires des connaisseurs, soient, on cite :

“Exactement les mêmes, c’est juste qu’il y a une guitare électrique par dessus et une batterie un peu plus vener”

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(Photos : Sébastien Gallon)

Peu importe, parce que ce qui était VRAIMENT génial à ce concert, c’est ce qui se passait côté public. Beaucoup de monde, dont pas mal de festivaliers à la journée, TOTALEMENT. A. DONF. Se retrouver au milieu de ça, de gens ultra emportés par leur concert, qui dansent, qui slamment, qui font la chenille, qui chantent et qui expriment une joie pareille en totale communion, ce sera toujours irrésistible. Pour le reste, pas grand chose à rajouter, vous lirez probablement plus précis ou plus expert ailleurs.

Un peu plus tard, on apprend que Yamoy est “parti voir Aborted avec une certaine affection, ils ont l’air extrêmement cons.” Et il n’est pas seul.

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(Photos : Sébastien Gallon)

C’est évidemment un compliment pour tout groupe de Brutal death qui se respecte. Mais en même temps, la Massey Ferguscène accueille Ihsahn et, naturellement, toute la mienne, d’affection. Pour qui l’ignorerait encore, sachez que quand je serai grande, je me marierai avec Ihsahn et on élèvera des rennes en Norvège. En attendant, mon futur époux vient surtout présenter Ámr, son dernier album solo en date, et on est loin des classiques d’Emperor. Certes, nous, on le sait, mais est-ce que le reste du public réalise que, contrairement à un Abbath qui joue des titres d’Immortal en solo, il n’y aura aucune glissade vers Nightside Eclipse ou Prometheus ? Manifestement pas. Et peut-être que les réalisations solo d’Ihsahn ne sont pas adaptées à un festival pareil, surtout juste après Henri Dès dont le public arrive, peut-être effrayé par les vociférations d’Aborted de l’autre côté de la plaine. Toujours est-il que la mayonnaise ne prend pas. Si nous, nous sommes totalement acquis à ce qui se passe sur scène, le reste de la foule ne rentre pas dedans, et il se produit l’effet inverse des pits d’Henri Dès.

J’ai peine à croire que je viens d’écrire des phrases pareilles. Ce reportage aura ma peau.

Bref, Ihsahn c’était formidable, mais le timing était peut-être malheureux.

Presque aussi malheureux que ce qu’on peut décrire comme l’escape game de la galette saucisse (essentiellement, de la bouffe laissée sans surveillance dans un coin du festival en attendant que je revienne, que je récupèrerai intacte plus tard), le tout alors que la file d’attente aux stands est plus longue que jamais, nourrie par la pénurie qui frappe certains d’entre eux. Plus de ramen, plus de cidre, ça sent la fin.

Côté Dave Mustage en revanche, ça sent le freakshow. Les Suédois (treize à la douzaine ma ptite dame !) d’ Avatar investissent le chapiteau pour en faire leur cirque personnel. Plus détendus qu’au festival Alcatraz où leur performance était filmée pour un DVD, ils fêtent également la dernière date de leur tournée européenne. Avec une sélection de classiques (traduction : “que des tubes”), le public leur mange dans la main, reprenant les refrains en chœur sans jamais se faire prier. Mais le set de moins d’une heure passe vite, et à peine a-t-on le temps de repenser à l’ascension fulgurante de ces ptis gars et au chemin parcouru, que c’est fini.

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Heureusement que les Irlandais de Primordial attendent leur heure sur la scène d’à côté ! S’ils n’ont pas le côté flamboyant d’Avatar, leurs prestations n’en sont pas moins théâtrales, le tout baigné dans une ambiance sombre et profondément tourmentée. Primordial fait figure de valeur sûre et pour le coup l’enchaînement des groupes se passe rudement bien, et l’expérience plus introspective nous permet de reprendre vaguement des forces pour la fin du festival.

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Et heureusement. Parce que les temps morts et les groupes planants ou mesurés, c’est fini ! Hatebreed prend le relais, et c’est aussi une valeur sûre. Énorme bordel sur scène et dans la fosse. Circle pits à foison, slam dans toutes les directions, et même dans tous les contenants puisqu’on aperçoit une poubelle portée par le public, d’où sort une tête coiffée d’un casque, et dont la vue fait halluciner le groupe. Entre deux accès de destruction (des instruments, des os, des tendons, des cordes vocales, des oreilles, des vêtements, de tout, finalement), on leur chante “Joyeux anniversaire”. Ils fêtent leurs 25 ans d’existence tout en ayant l’air d’avoir 25 ans tout court. Preuve en est que le hardcore conserve. Après, c’était pas le concert à faire avec un genou en vrac, mais qu’importe ! Le festival est presque terminé…

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Sauf que non ! C’est l’heure de l’épreuve bonus, celle où Moundir détermine si les Apprentis Aventuriers seraient digne de Koh Lanta. Et cette épreuve, équivalent des poteaux sur lesquels les concurrents restent perchés des heures jusqu’à la victoire ou l’élimination, elle est là. Il faut tenir malgré la fatigue accumulée. Et celui qui est à la fois notre équipier et notre adversaire nous attend sur la Suppositor, il s’appelle Barney, et il chante dans Napalm Death.

MAIS QUEL PIED CE GROUPE ! Ils sont trippants, ne tiennent pas en place, jouent des morceaux déjà rapides à 800 à l’heure en faisant tout valdinguer. Ils ont le chic de nous pousser dans nos derniers retranchements pour y puiser les dernières lueurs d’énergie. Irrésistibles, extraordinaires Napalm Death qui dévorent leur set tellement vite que quand ils réalisent qu’ils ont joué toute la liste notée sur le papier, il leur reste une bonne quinzaine de minutes à “meubler”. ON SE DEMANDE bien comment telle chose est possible, TIENS, surtout de la part de mecs capables d’exécuter une reprise des Dead Kennedys en 18 secondes, le tout en démontrant qu’ils sont généralement les mecs les plus bonards de la Terre. Pensez tout de même à passer aux toilettes avant le concert ceci dit, sans quoi l’aller-retour pourrait vous priver de 25 à 40 morceaux !

Barney président.

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Le rouleau compresseur passé, il est temps de retrouver Bloodbath venus clore la soirée et par la même occasion, le festival. Ca devient dur mais on tient le coup, d’autant que ces Suédois-là (JE SAIS, promis, ce sont les derniers !), connaissent et maîtrisent leur sujet, ce qui est cool. Nick Holmes, en escale entre deux tournées de Paradise Lost est désormais plus à l’aise, et porte mieux son costard de cadavre ambulant. Par contre, impossible d’identifier le batteur présent ce soir, qui ne peut pas être Axenrot, lui-même en tournée avec Opeth. A gauche, Jonas Renkse fait du Jonas. Soit la dégaine générale du mec auquel il n’arrive rien de bon, mais à qui les malheurs donnent envie de chanter.

Alors que les dernières notes de “Eaten” retentissent, et qu’on jurerait à leur son qu’elles sont accompagnées de morceaux de l’intérieur des intestins de Nick Holmes, les bénévoles fêtent la fin du festival. Les gros bras de la sécurité s’offrent leurs propres slams au plus grand bonheur du public encore présent. Reconnaissante, la foule fait rebondir ses anges gardiens pour leur dire au revoir à sa façon. Au moment de quitter le site, on n’en peut plus, l’épuisement est maximal, mais ça n’empêche pas une vague d’émotion quand les bénévoles qui t’ont accueilli(e) pendant 4 jours te serrent dans leurs bras, ou quand tu boîtes jusqu’à la zone VIP, dans un immense détour boueux, pour saluer David & Aymeric, barmen chouchous depuis l’an dernier. A la revoyure les enfants. Probablement à la prochaine saison.

 

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Merci aux caupaings sans qui on se ferait bien chier, et aux voisins pour leur accueil sous la tonnelle de l’Apocalypse. Merci à notre tente familiale (où INCH’ALLAH, on dort à 6), merci au Motocultor dont je dis parfois du mal mais où je retournerai certainement l’an prochain QUAND MÊME parce que c’est cool. Merci aux bénévoles du paradis, au bar VIP d’avoir servi autre chose que de la 8-6, aux programmateurs, à Romain d’avoir eu la meilleure idée de merde avec ce thème qui m’a bien fait galérer, à Moundir et ses apprentis aventuriers pour une inspiration toute relative. Merci aussi aux piliers du bar tabac de St Nolff.

Merci à Aurélia Léardini et Sébastien Gallon pour leur soutien sous toutes formes, évidemment iconographiques, mais pas que.

On reviendra…

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