2019 : Les Aventuriers du Motocultor – Episode 3

(Si vous avez loupé les épisodes précédents, ça commence ici, et ça continue là. Lisez si vous voulez, parce que j’ai pas le courage de faire un résumé des épisodes précédents comme dans Hélène et les Garçons)

 

Au moment du réveil, c’est compliqué. Il a plu une bonne partie de la nuit, il fait froid, et le camping ressemble de plus en plus à Verdun, collection automne hiver 1915. Heureusement que le PMU reste le havre de paix des guerriers fourbus.

Notons aussi que la boucherie charcuterie fait d’excellentes tomates farcies (et des lasagnes), idéal pour le repas des guerriers fourbus qui commencent à sérieusement disparaître sous les couches de boue plus ou moins sèche, et à ralentir dans leurs tentatives de mouvements. Et ce n’est pas fini.

SAMEDI – JOUR 3 – Thématique boue et pluie

Pendant que nous sommes peinards au PMU, les autres bossent. Voici donc les photos de Nytt Land, Shadyon et Cancer Bats, par Aurélia & Sébastien :

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L’un des évènements de ce samedi, c’est la présence de Gronibard sur la Suppositor. Au point qu’il y avait des “rdv Facebook” donnés pour un Naruto Run ou un Wall of Death cul-nu à l’approche du festival, probablement mis à mal par la météo. N’ayant pas assisté au concert pour des questions de PMU et de goût général, je ne puis que conter les évènements que l’on m’a rapportés :

  • Ils ont foutu un bordel pas possible
  • Personne n’est sorti du pit sans être couvert de boue
  • Le chanteur a encouragé le public à balancer de la boue sur le batteur
  • Le public l’a fait, exécutant ainsi l’une des épreuves de Moundir & les Apprentis Aventuriers, qui consiste à balancer des noix de coco sur une cible à l’aide de petites catapultes.
  • Les bénévoles ont passé plus de temps post-concert à nettoyer la scène des masses de boue qui ont aussi taché la sono. Vraiment vraiment pas cool pour les groupes qui suivaient, mais un super boulot des bénévoles (qui ne doivent plus exactement porter Gronibard dans leur cœur.
  • Attention ; la galerie suivante comporte de la nudité. On s’en doute, mais est-on jamais vraiment prêt pour ce type de vision ?

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(Photos : Sébastien Gallon)

 

Pour qui voulait éviter au possible le porngrind de Gronibard, le Motoc offrait, sous les auspices du “deux salles, deux ambiances”, un concert de Wolvennest sous la petite tente. Clairement rien à voir. Chouette et planant dans la musique, théâtral sur la mise en scène avec autel, crânes, bougies et encens, mais ont ils vraiment besoin de 3 gratteux en PLUS de la basse, des synthés et du thérémine ? Grande question. Il n’empêche que les Belges nous ont transportés bien loin du combat de boue voisin, grâce à un son idéal et des compositions raffinées.

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(Photos : Aurélia Léardini)

 

Comme Fange ne m’appelle pas plus que ça, c’est l’occasion de faire une pause technique au guichet Cashless. Le système, implanté cette année en remplacement des Tickets de la Dépression fonctionne bien, les stands de rechargement étant les seuls où il n’y a jamais la queue. Bon, hormis le jeudi soir (et un peu le vendredi matin), pour qui vient récupérer un pass pré-chargé. Gênant, mais pas handicapant. Résultat : les bénévoles qui gèrent les sous se retrouvent les moins visiblement stressés du festival, ce qui est plutôt cocasse, il faut bien l’admettre. En tous cas, en 3 minutes, la petite carte magnétique est rechargée, prête à se transformer en galette saucisse ou en pinte de cidre (oui parce que rappelons que la 8-6, c’est le Mal).

 

Le temps de retrouver la trace des autres caupaings, nous nous rejoignons devant Harakiri for the Sky. Ils sont choupimignons comme tout, jouent du post-black vener et néanmoins envoûtant et nous offrent une belle démonstration de ce que des guitares jumelées peuvent donner. Ça sonne parfois comme du Sentenced, pour mon plus grand bonheur, les Finlandais ayant laissé un trou béant dans le paysage. Notons aussi que le chanteur a pas du tout la voix de son physique. Côté tente, le public bouge peu, mais réagit favorablement dès que le groupe le lui demande. Une foule qui fatigue un peu, mais reste polie, c’est bien aussi !

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(Galerie : Aurélia Léardini & Sébastien Gallon)

 

Ca faisait au moins 5 minutes qu’on n’avait pas vu de groupe mythique suédois. Qu’à celà ne tienne ! Freak Kitchen se pointe pour secouer les puces du Motocultor. Toujours très fun, encore plus en forme et donc meilleurs que la dernière fois que je les avais vus, ils viennent prouver que le prog, au delà de la branlette de manche, peut être accessible à tous, et que les musiciens n’ont pas besoin d’être des enflures imperméables aux émotions du monde. Mattias Eklundh, en bon vivant, fait des vannes, apprend au public à chanter en suédois et se montre réellement surpris du succès de l’entreprise, faisant rigoler tout le monde. Je ne le répèterai jamais assez, mais rire à un concert, c’est l’un des meilleurs sentiments du monde, et ça garantit une ambiance folle.

 

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(Photos : Aurélia Léardini)

 

Et parlons-en d’ambiance folle, parce qu’à peine les grattes de Freak Kitchen remballées, que tout les gens de bon goût se ruent comme ils peuvent vers la Suppositor, où Anaal Nathrakh a décidé de faire trembler la forêt à coups de gros, GROS son. Si le nom du groupe provient d’une formule magique d’Excalibur (le film, pas l’opéra-rock), eux ne sont pas venus au Motoc pour jouer du folk médiéval ou du luth. Là aussi, c’est ultra fun. Les Anglais déchaînés (et privés de Mick Kenney, guitariste historique blessé avant le départ) ne loupent pas une occasion de relever un peu le niveau de bordel ambiant, allant jusqu’à encourager le public à venir sur scène ou à lancer des wall of death, tout en rigolant sous cape, et en questionnant à voix haute les implications légales de ce qu’ils proposent.

 

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(Photos : Sébastien Gallon)

 

Pour qui les apprécie, Sólstafir fait figure de valeur sûre. Alors certes, après Anal Nathraak, ça a l’air bien mou et gentillet, et sauf erreur de ma part, il manquait Svavar Austmann le bassiste rouquin à tresses sur lequel je bloque toujours d’habitude, remplacé par un sympathique blondinet fort en voix. Pas mal pour faire une petite pause, le tout à l’abri de la pluie qui recommence à tomber.

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(Galerie : Aurélia Léardini & Sébastien Gallon)

 

Pas franchement convaincue par la prestation de Dopethrone, je glisse dans un vortex qui mène à la sieste. Heureusement, les autres sont là pour sauver les meubles pendant que je comate dans la tente qui semble prête à s’envoler vers de meilleurs cieux à tout moment. Au loin, j’entends Trust chanter “Antisocial”, et ce moment devient plutôt cohérent.

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(Galerie : Aurélia Léardini & Sébastien Gallon)

 

La forme est meilleure au retour, puisqu’il est de toutes façons hors de question de louper Mgła, et avec raison ! Les Polonais à capuche-masque nous offrent l’un des plus grands concerts du festival. ll ne manquait plus qu’une éclaircie qui protège le set, permettant à chacun de profiter à fond de ce moment sobre et efficace en plus d’être fort cool. Pour des mecs avec des masques, ils bougent beaucoup et leurs mouvements sont fluides et communicatifs, ce qui ajoute au succès de leur performance ultra carrée. Pas un écart de son, pas une fausse note, rien à redire. On les revoit quand ?

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(Photos : Sébastien Gallon)

 

C’est à Korpiklaani d’assurer la suite sous la grande tente, alors que la pluie a repris. Je serais tentée que Korpi, quand on a vu un concert, on les a un peu tous vus, mais ce serait péjoratif, alors que l’idée est toute autre. Ca reste un groupe qu’on prend plaisir à voir, qui fait invariablement danser n’importe quel public en fonction du taux d’alcoolémie sur et devant la scène, et qui amène la joie là où il passe. Et ce concert là rentre dans cette catégorie. C’était chouette, enjoué, mais pas non plus le set de l’année. Après, passer entre Mgła et Marduk, c’était tendu aussi.

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(Galerie : Aurélia Léardini & Sébastien Gallon)

 

Et c’est l’autre grande épreuve du jour. Après l’habileté du lancer de boue, après l’équilibre et les instincts de survie pour évoluer dans la boue sur le site du festival, l’épreuve ultime d’immunité, plus encore que Watain la veille, c’est le concert de Marduk. Le concert de la fin du monde. Plus difficile à gérer, car il pleut plus fort, qu’il fait plus froid, qu’on est moins nombreux pour se tenir chaud, et qu’aucun effet pyrotechnique ne vient apaiser les conditions compliquées. Et pourtant, hors de question de jouer à l’économie pour les Suédois (ENCORE ?!) qui se réchauffent en jouant plus fort, plus grand, en ignorant les immenses flaques d’eau qui s’accumulent sur scène. De “Panzer Division Marduk” à “Wolves”, ils nous plongent (littéralement) dans un monde triste et sombre, dont on ne sortira qu’en suivant la voix de Mortuus, lui-même trempé jusqu’aux os. Du moins si on en sort un jour. Vu la taille du public en fin de set, clairement, il y aura eu des victimes, mais à l’image de Watain la veille, c’était un concert unique, en immersion absolue dans son sujet, du genre à te faire puiser jusque dans les tripes pour trouver les ressources nécessaires. Quand on en sort par la grande porte, on en sort fièr(e) de soi. Oh oui.

Journée du samedi : une analogie par Aurélia Léardini

 

Après Marduk, ça se complique. At the Gates joue sur la grande scène, à l’abri de la pluie. Le son est aussi bon qu’une galette saucisse, Tompa bien en forme, et le public forme une drôle de vision, tout le monde étant rassemblé en pleine séance de séchage, histoire de conserver la chaleur, mais en laissant des trous là où y’a de la boue. Et c’est le drame ! Impossible de tenir plus longtemps, il fait trop froid, trop humide, l’appel des vêtements secs et de la chaleur de la tente se fait trop fort. Pour déculpabiliser, on se dit qu’At The Gates repasse bientôt, et qu’il reste encore des Suédois pour le lendemain. D’ici là, il faut récupérer…

 

Suite et fin de cette aventure de l’extrême dans l’Episode 4.

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