
On peut dire que The Body ce n’est clairement pas à mettre entre toutes les oreilles, la formation de qui nous avait déjà ravi de son passage il y a 2 ans à l’Olympic Café, revenait ce soir pour une petite tournée en compagnie des copains de Full Of Hell, les connaisseurs savent de quoi je parle quand on évoque les disques split entre les deux formations. Une expérience sonore traumatisante mais bien intéressante. Bref, le Gibus ce soir va prendre cher et en plus les amateurs ou curieux sont étonnement au rendez vous, surtout quand on se rappelle le dernier passage qui était beaucoup moins fréquenté…
Peut être que le son extrêmement alternatif à la côte en ce moment ?
Qui sait ?
Bref, en tout cas nous on est bien contents de l’affiche qui se prépare ce soir au Gibus, quatres groupes dont deux français pour une soirée extrême. L’échauffement c’est Fithcult qui s’en charge. Un death parisien bien crust et bien bourrin dans tout les sens du terme. Pure violence pour déboucher les oreilles et ce n’est pas joué par des manchots. Les gars ils en veulent ! . Moins d’un an d’existence, un premier album déjà sorti et chauds comme une baraque à frites. Grosse envie d’en découdre, un bassiste qui vient même se frotter au pit trop mou du gland pour lui. D pied bouche qui se perd. EN tout cas des titres courts, efficaces, tout à fond. Je voulais emmener mes collègues de boulot ce soir, on va attendre un peu, ils sont pas encore prêts…. Beaucoup trop tendre.
Car la suite est du même accabit, Pilori ne fait pas dans les bonnes manières non plus, et puis si c’est ce qu’on voulait on ne serait pas la. Les rouennais font l’effet d’une douche à la paille de fer. Dans la veine d’un Nails couplé à Trap Them on a un crust bien vicié et crados. Qui plus est, joué exceptionnellement sans bassiste du coup on aura droit à un set encore plus nerveux façon paille de fer couplé au papier de verre. De la violence et de la douleur comme on aime. C’est torturé et éviscéré.
Notre déception ( si on peut appeler ceci une déception) viendra du fait qu’on découvre sur le coup que The Body passe avant Full Of Hell alors qu’on aurait bien préféré le contraire, mais bon, vu que les sets seront sensiblement de même durée on ne va pas pas chipoter sur la question. Jouant peut être le jeu de l’alternance entre deux dates étant donné que l’affiche est partagé à juste valeur entre les deux formations potes. Mais entre celle de Providence et celle d’Ocean City mon cœur balance clairement vers la première. Une expérience musicale qui ne laisse pas de marbre. The Body qui a collaboré par deux fois avec ses comparses de Full Of Hell pour deux albums split totalement indescriptibles et perturbants mais tout autant intéressants.. Le temps d’aller faire un tour au merch et d’acquérir le dernier vinyl du groupe, il était temps de revenir à sa place car le duo de Providence allait ouvrir la boite de Pandore. The Body, ce n’est pas un simple concert en soi, plutôt une expérience sonore qui en appelle à tout les sens et les exacerbe, les malmène dans une ambiance lourde et proche du malaise. Distorsions sonores, cris, son pachydermique et pesant. Le groupe laisse pas indiffèrent, naviguant dans les ambiances tout en gardant sa ligne rouge, ce malaise latent qui en fait est signe de réussite de l’expérience que vous venez de vivre. Fin lancinante comme une rage de dent et pesante comme cette canicule pour switcher comme un électrochoc sur quelque chose en outro qui a totalement rien a voir. Un electrochoc c’ets bien le terme. Court mais intense.
Il n’en reste plus qu’un et pas des moindres. Full Of Hell pour la bouche putride des Enfers. The Body nous a malmené avec son son distendu, la formation d’Ocean CIty va nous faire dans la pure violence en libre service. Une douche de haine et de nihilisme.. Le groupe emmené par Dylan Walker va balancer son déferlement de haine en moins d’un heure top chrono. Après une intro sur le sample d’ “Armory Of Obsidian Glass” on déverse la pure violence et on dit adieu à nos tympans. Une dizaine de titres qui mettront en avant Weeping Choir le dernier brulot du groupe. Un crust grind intense ou le public va se la donner à cœur joie. Mais le groupe ne fait pas uniquement dans la même mesure et les titres, même s’ils bourrinent bien, démontrent une proposition musicale en légère variation selon les moments. On bourrine, on violente mais sans être redondant. Weeping Choir se révèle comme le plus lourd de la discographie du groupe. Quoi qu’il en soit on abandonne pas la double et les blast façon destruction massive dans un bain de sang.
Mission destruction de tympans.
A grand renfort de stage diving et mosh dans le pit, la salle va vite se transformer en exutoir. Dylan Walker fait en sorte que personne ne s’endorme et c’est réussi, tout aussi viscéral que The Body, les deux entités se complètent dans leur recherche de catharsis musicale tout en malmenant l’auditeur ou le spectateur de ce soir.
Une grosse soirée à l’affiche pointue comme on voudrait voir plus souvent. Gibus est passé spécialiste dans ce genre d’exercise. The Body et Full Of Hell on attend surtout ‘un retour pour une session avec leurs disques à deux entités pour un vrai pugilat sonore live et je ne suis pas le seul qui rêve de voir ça.
Un grand merci à l’équipe du Gibus
Texte: Anthony
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