ELECTRIC WIZARD + WOLVENNEST @ELYSEE-MONTMARTRE – 30 MAI 2019

Electric Wizard joue à Paris ! Déjà ça c’est cool,  c’est un fait rare , car ils ne veulent jamais jouer dans des salles aux dimensions plus petites que celle de ce soir. Electric Wizard on ne les présente plus, ce n’est vraiment pas nécessaire, mais si tu ne connais pas vaut mieux arrêter tout de suite ou ingérer en premier lieu les classiques. Bref. Les anglais entretiennent toujours une certaine flamme, celle du public mais aussi celle de la rancœur des puristes. On peut penser ce qu’on veut mais la bande de Jus Osborne – même si elle a maintenant un statut de poids lourd confirmé allégrement en live ( Desertfest 2016 en ce qui me concerne, je n’ai pas à me plaindre)-  les albums sont plutôt sur une pente moins ascendante. Mais ça c’est une autre histoire.

Le Wizard est devenu culte et la faune de ce soir confirme nos dires. Entre hype parisienne qui se tourne vers les sons lourds car ça donne peut être l’air cool en fait , « metalleux » aux goûts larges dans le metal et notre grosse frange doomeuse et habitué(e)s qu’on retrouve dans les concerts de … doom. Les copains et les copines ! Il y a du monde, c’est Electric Wizard certes mais il y aussi de nombreux et excellents groupes et d’associations orgas qui méritent qu’on se déplace aussi nombreux aux concerts moins hype mais encore plus cools. Breve parenthèse. Electric Wizard nous fait l’honneur de se produire dans une de nos très belles salles parisiennes, l’Elysée-Montmarte, qui leur correspond bien. Mais on est aussi là ce soir et tout particulièrement pour les belges de Wolvennest qu’on ne pouvait rater une deuxieme fois après leur passage  il y a quelques semaines à Glazart pour une soirée Ván Records.  Découvert lors de la soirée familiale de l’amie Glad ( Gladstone fest) en 2017, ce soir là c’était un peu le moment de beauté qui se dévoilait dans un monde de brutes. Wolvennest qui se compose, entre autre, des deux talentueux guitaristes que sont messieurs Kirby et De Backer ainsi que la prêtresse Shazzula, ce groupe fait partie des fers de lance d’une scène belge qui mérite de se faire connaitre encore plus que ça. ( On y reviendra bientôt.)

Wolvennest c’est un univers dans lequel on se replonge dès les premiers notes du premier titre, une ambiance sombre et mystique appuyée par l’odeur d’encens qui se propage dans la salle. Entre metal ambiant, black et post metal plus lourd et violent on navigue dans une œuvre personnelle en se laissant envoûter par la voix de Shazzula. Un groupe qui imposera facilement son univers aidé par les projections en fond de scène. Entre ambiance psychée et tonalités plus lourdes et sombres, le public se laisse bercer au fil des titres, guidé par les guitares aux riffs qui forment des boucles nous laissant aucune chance d’échappatoire. La grande prêtresse fera basculer les derniers esprits résistants, emmenés par cette voix à la fois douce et inquiétante. Les titres forment un tout et se libèrent de ce côté ouverture pour ainsi délivrer un set aussi riche que personnel, un réel ascenseur émotionnel dans les tons et les vibrations qui ne seront que de courte durée. A quand un retour ?

L’heure du Wizard et c’est une salle assez bien remplie qui l’accueille, depuis le temps qu’on l’attendait à Paris… Naturellement c’est un “Witchcult Today” qui ouvre la messe doomesque ce soir. Un meilleur titre n’aurait pas été possible. Fidèle à ses projections de films de genre des années 70 on navigue en plein dans l’ambiance Electric Wizard, saturation, rythme lent et sensuel et la basse qui ronronne . Un son qui ne sera pas trop mauvais là ou on se trouve, pari assez souvent difficile à l’élysée-montmartre. Les anglais posent tranquillement le rythme avec un minimum de contact, fidèles à leur style. On se cache derrière ces vidéos et la musique qui fait le reste. Hypnotisés, pris par les riffs de l’ensorceleuse Liz. Une Liz Buckingham au charisme magnétique derrière sa guitare c’est comme ci elle volait la vedette au reste du groupe à elle toute seule.

 

Mais Electric Wizard c’est le tout, son doom vénéneux, sensuel et sexuel par moments, lourd et ensorcelant sur d’autres. Ce soir c’est surtout des classiques , les titres qui ont forgé la réputation du groupe avant les deux derniers opus et qui pour preuve auront la place que pour un seul titre sur la setlist, « See You In Hell » de Sabbath Bloody Sabbath, dernier album en date d’ un Wizard ennuyant et tournant en rond ; c’est une autre histoire en live on retrouve ce qu’on aime chez Electric Wizard. Le magnétisme des titres et la vibration poisseusement érotique. Quelques merci et quelques phrases sont difficiles à arracher au groupe et quand Jus remercie c’est que vraiment fallait le faire. Quand on connait les habitudes du groupe en live et son manque d’intérêt pour l’échange avec le public, on peut dire que c’est un set réussi. Une setlist faite pour les fans à grands renforts de hits histoire de se faire pardonner cette si longue attente. Son public sera ravi malgré les boulets du Metal, bourrés à la Heineken à 7 balles pogottant, slammant et foutant une merde quand les titres sont le plus lent possible et dans une fosse juste là pour la messe. Quand certains n’apprécient ou ne comprennent pas ce qu’ils écoutent…. Voila ce que ça donne!  Les clichés ont la vie dure mais ils se vérifient encore ce soir.  Après avoir perso foutu quelques coups, c’était le moment du coup final si vite arrivé, Electric Wizard après avoir mis la pression sur “Dopethrone” nous achèvera avec un “Funeralopolis” monstrueux.

 

Un set parisien qu’on attendait depuis longtemps et qui personnellement ne m’aura pas déçu, Electric Wizard ne font pas partis des plus loquaces et friendly mais font toujours parler l’électricité avec la même intensité. Quant à Wolvennest, on est encore sous le charme au moment où j’écris ces lignes. Plus qu’un concert, un rituel. En ce qui concerne le Wizard, il ne lui reste plus qu’à nous délivrer un nouveau chef d’oeuvre…

 

Merci à Live Art Factory

 

texte: Anthony

Photos: Aurélia Sendra

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