Rencontre avec Månegarm

Månegarm sort tout juste son neuvième album Fornaldarsagor et ça tombe bien nos chemins se croisaient justement il y a quelques mois lors du Cernunnos Pagan Fest.  Nous avons même eu l’honneur d’être le premier public à découvrir deux titres exclusifs, en live pendant le festival. Les loups suédois nous on aussi fait l’honneur de répondre à nos questions.

Ce n’est pas votre premier passage ici, mais la première à la Ferme du Buisson. Que pensez-vous de ce nouvel endroit ?

Erik : On a fait un tour, c’est un endroit très cool et c’est un super festival. La dernière fois que nous sommes venus? c’était dans le centre de Paris…

Oui à la Machine du Moulin Rouge ! Ici nous sommes plus près de la nature si on peut dire ! Il y a eu quelques changements dans le groupe au fil des années , qui est Månegarm  maintenant ?

E : Oui il y a eu quelques changements, aujourd’hui  Månegarm c’est nous trois… Moi, Erik, au chant et à la basse,  Jacob à la batterie et Markus à la batterie. On a eu des changements de line-up, il y a trois ans notre guitariste Jonas a quitté le groupe pour raisons personnelles, avant cela il y a eu Janne, le violoniste, puis le bassiste… ! Mais nous jouons depuis 25 ans donc forcément, les gens prennent des décisions,  il reste nous trois…

Et sur scène ?

E : Nous avons un guitariste fantastique sur scène avec nous, Tobias, et Martin qui joue du violon. On est très satisfaits !

Peut-on attendre de votre nouvel album plus de titres folks ?

Jakob : L’album suit la même direction que le précédent, ce sont plutôt des éléments folks intégrés dans les titres que des chansons entièrement folk.

E : Dans les précédents albums nous avons de vrais morceaux acoustiques/folks mais celui-là n’en a qu’une. Il y a aussi le violon et la Nyckelharpa (instrument traditionnel suédois, ndlr) qui sont des éléments très importants de Månegarm.

Comment composez-vous ? Lorsqu’on écoute Sveablotet on a l’impression qu’il y a deux compositions différentes mixées ensemble, le changement est même soudain.

E :  C’est une bonne question, je ne sais pas ! Je vois exactement ce que tu veux dire. “Sveablotet” est peut-être la seule chanson comme ça, avec différentes parties dans le morceau. Mais je ne sais pas vraiment, je l’ai juste écrite et je ne sais pas par quoi j’ai été influencé.

Est-ce que tu composes la musique avant les paroles ou l’inverse ?

E : La musique d’abord, et Jakob écrit les paroles. Je m’assois avec la guitare, je chante la mélodie [ fredonne ] et il a cette fantastique capacité à écrire des mots à partir de mon chant.

Et d’ailleurs les textes sont plutôt en suédois pour ce nouvel opus ?

E : Cette fois les paroles sont entièrement en suédois !

Vous travaillez beaucoup la communication et l’Artwork est très développé. Des illustrations ont été publiées régulièrement avec les paroles des nouvelles chansons. Utilisez vous plus les réseaux sociaux qu’avant ?

M : On essaie de promouvoir l’album le mieux possible. Nous avons demandé à Kris ( Kris Verwimp ndlr) de faire une illustration par chanson il l’avait déjà fait avant pour d’autres albums. Ce n’est pas nouveau mais peut être qu’on fait une meilleure promotion cette fois !

E : L’idée était de bien faire cette fois, avec des séances photos. On a essayé de tout faire mieux! De promouvoir chaque chanson pour attirer les gens et les intéresser.

Vos textes sont liés à votre culture, et vous les suédois êtes en général très fiers de votre pays. Quel est donc votre relation avec cette culture passionnante ?

M : On est connectés à notre culture, pas seulement l’ancienne. La Suède est un pays spécial, il y a une touche suédoise sur tout. Mais concernant la culture plus ancienne c’est plutôt Jakob qui va répondre.

J : Je pense que dans tous les pays  scandinaves nous avons une culture bien préservée et nous avons un lien étroit avec. Surtout avec le vieux norrois, car nous avons toujours des vestiges restés aux endroits d’origines. Ce n’est pas comme-ci on les trouvait seulement dans un musée, c’est tout près autour de nous. On  a des pierres runiques par exemple. Quelque part c’est très simple de visiter ces endroits et important de les préserver. Je pense qu’il y a d’une part l’Etat qui prend soin de ces vestiges historiques et on peut nous aussi y prendre part en tant que visiteur ou résident.

Peut être qu’effectivement cela affecte des groupes des pays du Nord, comme nous, d’avoir tout ça si près d’où on vit. D’un côté c’est vraiment bien d’avoir des vestiges à côté de chez nous et un peu partout puis d’un autre côté on se dit que ce n’est pas si énorme, on est habitués. On a grandi avec ces choses donc on a créé des liens facilement.

Personnellement j’ai du mal à me sentir en phase avec mon pays alors c’est intéressant de voir que dans certains pays il y a une vraie connexion, beaucoup avec la Nature aussi…

E : Oui c’est pareil car c’est très facile de se balader dans la nature en Suède.

M : On a beaucoup de nature…

E : Des lacs, des forêts, des montagnes, c’est simple d’en faire partie même si tu vis dans une grande ville. C’est toujours facile de faire un tour dans la nature. C’est la même chose en Norvège et en Finlande.

Pas étonnant dans ce cas que le grand mouvement autour du changement climatique soit né en Suède. Peut être vous sentez vous plus concernés ?

J : Peut être…. C’est un lien avec les gens qui vivent directement dans les pays du Nord. C’est pareil en Norvège. On parle de cette culture moderne où la nature devient une part très importante dans la façon dont on s’identifie et ce qu’on fait de notre temps libre. Les gens possèdent presque tous quelque chose lié à la nature, que ce soit une petite cabane dans la campagne, ou un chalet dans la montagne. Je crois que tous ont un lien avec la nature et pas seulement les gens de ce mouvement politique. C’est plutôt lié directement à la façon de vivre des gens.

Vous avez lancé votre propre festival, le Månegarm Open Air, et les groupes à l’affiche sont suédois. Ce sera comme une grande réunion de famille?

E : Ils sont tous suédois ! Oui on espère bien,nous avons déjà joué avec tous les groupes programmés dans des festivals,  certains sont devenus de bons amis. Alors oui ce sera surement une réunion de famille, c’était un choix logique de demander à ces groupes de venir. Ils ont répondu quelques heures après l’envoie de la demande en disant oui ! Je pense que c’est une putain d’affiche , on a voulu créer un festival pagan viking metal cool ! Donc on est contents !

 Créer ce genre de festival justement plus centré sur le paganisme et donc tourné vers le passé ne serait-ce pas un rejet de la société moderne , de la technologie ?

J : Peut-être qu’il s’agit de donner un aperçu de ce qu’il y avait avant. Ma façon d’interpréter c’est plutôt l’idée de faire partie de cette ambiance mais aussi de se déconnecter peut être de cette société moderne. Car tout l’aspect technique aujourd’hui est devant nos yeux tout le temps. Ça rejoint ce que je disais avant sur les gens qui, maintenant, se reconnectent à la nature pendant les vacances, qui partent en randonné en montagne. Quand on va faire un tour dans la campagne on n’ a plus la technologie en pleine face tout le temps. En quelque sorte des événements comme celui-ci ont le même effet :  on se déconnecte un peu on reprend une bonne bouffée d’air.

E : les gens portent de l’intérêt et sont fascinés par les temps anciens  et ils ont la chance d’en faire expérience d’une façon moderne,  je ne suis donc pas surpris que ça se développe.

Merci beaucoup pour vos questions et à bientôt, peut-être Månegarm Open Air?

E : Avec plaisir!

 

Propos recueillis et traduits par Cindy.

 

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