
Autant bien commencer en étant tout à fait honnête : je n’aime pas particulièrement Avantasia. Mais ça n’empêche pas d’éprouver une tendresse immense et une certaine admiration pour Tobias Sammet, son créateur. Parce qu’un gars tout seul qui parvient à abattre autant de travail pour chaque album, en réunissant des grands noms du Metal inspire forcément le respect, peu importe les goûts de chacun. Et aussi parce que je n’ai que de bons souvenirs des concerts d’Edguy, période cheveux longs et fringues contestables, à le regarder grimper aux montants des scènes comme un singe pendant qu’on faisait la chenille sur “Lavatory Love Machine”.
Bref. Il aurait été dommage de passer à côté de cette opportunité, et c’est comme ça qu’un beau jour, dans un hôtel somptueux, on s’est retrouvés, Tobi, sa casquette de Gavroche, sa quinzaine de foulards autour du cou et moi, pour parler passé présent et futur. Bon, il a bien essayé de proposer qu’on parle football à la place, mais il faut savoir rester pro. (#ChampionsDuMonde !)
Alors on a discuté, et parfois, Tobias s’emporte un peu, ce qui conduit à retranscrire certains mots en majuscule parce que c’est vraiment comme ça qu’on l’entend quand il parle !
- Plutôt que de foot, on pourrait parler de Moonglow… Est-ce que tu peux présenter ce nouvel album ?
TOUT est important, c’est un nouvel album, et j’en suis fier… Comme de tout ce que je fais (sinon je ne le ferais pas). Il y a beaucoup d’attention aux détails. J’ai eu beaucoup de temps pour le mettre au point, et ça m’a laissé beaucoup de place pour laisser les choses grandir et se développer naturellement. Après la tournée Ghostlights, je n’avais plus rien sur le calendrier ! Je savais que j’avais des vacances, que je voulais ce break, qu’il n’y avait rien dans les tuyaux, pas de deadline, pas de contrat, ni pour Edguy, ni pour Avantasia, et j’ai réalisé “Pfioooouhh”
- Tu étais libre ?
Oui, j’en avais besoin, j’étais un peu fatigué, j’avais l’impression de m’être un peu tari. J’ai contemplé le passé, en me demandant si j’avais le droit d’être crevé, en me demandant ce qui m’avait amené là. Et j’ai réalisé qu’il y avait dix-sept albums dans ce sillage. En vingt ans. Que j’avais assuré dix tournées mondiales en quinze ans, entre 2002 et 2016. Et au moins autant si ce n’est davantage de tournées promo. Douze ou treize peut être.
Et tu sais, c’est beaucoup, et je devais m’assurer de ne pas tomber dans une routine. Je ne savais pas quoi faire ! J’étais un peu fatigué, et j’avais l’impression que tout le monde avait une idée précise de ce que j’étais supposé faire. Je me suis dit que ce n’était pas bon.
- Dans le sens où tu devenais prévisible ?
Non, pas prévisible, c’est plutôt que je sentais qu’il fallait que je me hisse à la hauteur des attentes, et du rythme qu’on attendait de moi. Je ne me suis jamais senti prévisible, mais j’avais l’impression que tout le monde connaissait ma prochaine étape. Et ça ne me plaisait pas. C’est normal, les fans s’attendent à ce que tu fasses certaines choses, l’agence de com’ s’attend à certaines choses, les prods de concerts s’attendent à ce que l’an prochain, tu fasses automatiquement des concerts, puis un album, puis une tournée, etc.
Il y a un rythme. Et je ne pouvais plus le suivre. Je suis devenu musicien parce que je voulais être régi par ma créativité, pas parce que je voulais suivre une certaine routine. Je voulais être libre.
Bref, tout ça pour dire que je voulais ne rien faire. Je me suis trouvé un hobby : j’ai construit un studio.
- Chouette hobby…
C’est un excellent hobby ! T’as vu ? Rien à voir avec la musique, c’est un super moyen de se détacher de cette industrie ! Super idée, vraiment…
Me voilà donc avec zéro agenda et un studio où travailler. Alors BIEN SÛR que les idées et l’inspiration sont arrivées ! Au début, je pensais peut-être à un album solo mais ça sonnait davantage comme du Avantasia. Et puis finalement Avantasia EST un projet solo avec plein plein d’invités… Ca sonne Avantasia, ça fait l’effet d’Avantasia, pourquoi ne pas en faire de l’Avantasia ?
Et me voilà. Encore ! Et tout le monde attend la tournée maintenant !
Non, plus sérieusement, l’album s’est construit de façon très naturelle, aussi parce que j’avais tellement de temps à disposition, j’ai pris mon temps pour les finitions.
- Donc tu n’étais pas dans le rush. Est-ce que ça t’était arrivé pour les albums précédents ? Devoir te grouiller, ou te sentir pressé ?
Me sentir pressé, oui, inconsciemment. Jamais consciemment. J’ai toujours eu la liberté de pouvoir dire “il me faut 2 mois de plus”. Mais en considérant l’ensemble de la situation, mon planning est toujours calé sur des paramètres qui n’étaient pas dans mes mains. (Il mime le label au téléphone 🙂 “Ok, tu peux retarder l’album de 2 mois, mais si tu veux assurer une tournée derrière, tu dois la programmer à tel moment, parce qu’après tu as la tournée avec Edguy, et avant ça, bien sûr, il faut sortir un album, et qui va l’écrire cet album ? Oh ben pourquoi pas toi ?”
Je suis reconnaissant, très reconnaissant pour tout ça. Parce que c’est génial de savoir que des gens attendent que tu produises quelque chose. C’est un super compliment. Ça signifie que tu as fait quelque chose de bien, qui crée une impatience chez les autres. Mais le fardeau devenait plus lourd. Je n’ai jamais perçu les choses comme étant bâclées ou pressées, ou rarement, mais au fond de ma tête, de mon esprit, il y avait toujours un certain stress. Parce que j’avais besoin de faire quelque chose de nouveau, que je pouvais prendre mon temps, mais que ça allait se répercuter sur tout le reste.
Dans l’industrie musicale, les gens se reposent sur quelque chose de très pur, et très fragile, et veulent que les artistes puissent produire leur art avec l’esprit libre, mais ils doivent aussi planifier le côté technique. Et te dire “Prends tout le temps dont tu as besoin… (il marque une pause) Mais en septembre, la tournée mondiale commence, et si ça n’est pas prêt d’ici là, on va trop se rapprocher de la période de Noël, donc on devra retarder, blablabla…” Ce sont les conséquences, tout est lié, mais tout le monde tient à te rappeler que tu es libre, alors que tu ne l’es pas vraiment.
Alors j’ai pris la liberté. Parce que je peux me le permettre ! Je ne crève pas exactement la dalle, et cette liberté, j’en ai réellement besoin ! Alors la voilà, la réponse à ta question, après un quart d’heure à blablater ! Cet album c’est à la fois une production plus détendue, et une catharsis. Ça a beau être un album concept avec des éléments fantastiques, si on le réduit à la substantifique moelle de chaque chanson, on trouve beaucoup de moi-même dedans. Je pense que ça tient au fait que j’ai lâché la vapeur, relâché toute cette pression que j’avais en moi. Le fait d’avoir travaillé de façon aussi détendue a aussi permis tout l’embellissement de l’album, parce que j’avais le temps de travailler un morceau, puis le laisser reposer, y revenir, voir si je pouvais y ajouter des éléments, fignoler, ou le laisser tel quel et le considérer fini. Ça, c’était CHOUETTE.
Funfact : au moment de l’interview, quand on a vanné sur la fille habillée en blanc qui danse dans les sous-bois, ce clip n’était pas encore sorti…
- Comment se déroule ton processus de composition, tu as une routine, une discipline ?
Parfois, il faut de la discipline, mais on n’en arrive jamais au point où je dois me forcer. Tu peux travailler comme ça, tu peux aussi te forcer, mais c’est complètement différent. Il n’y a pas de routine là dedans, parfois j’ai juste une idée, je l’enregistre en passant, quand je suis en voiture, même dans le train (il sourit parce qu’il se visualise en train de mmhmmer dans le TGV, ndlr), j’enregistre ces petites idées sur mon téléphone. Et parfois, quand je suis chez moi, je m’assieds au piano pour entendre ce que la mélodie donne sur les touches.
- Donc ça part d’un mmmhh ou d’une mélodie ?
Oui, généralement une mélodie. Avec la mélodie, tu vas construire les harmonies dans ta tête, et tu sais à quels accords elles correspondent. C’est automatique, ça a probablement quelque chose à voir avec l’expérience.
- C’est ce que j’allais demander, si ça devient plus facile avec l’expérience…
Ouais !
- … ou si ça devient plus dur parce que tu te retrouves avec l’impression d’avoir déjà eu ces idées avant.
Ca arrive, mais il faut réussir à se libérer de ça, de cette peur de te répéter. Je ne veux pas “faire exprès” de me répéter. Je ne veux pas refaire une chose juste parce qu’elle fonctionne bien, mais si ça se produit… Mettons que je trouve un couplet, et que ça sonne bien mais qu’il va un peu dans la direction d’un morceau que j’ai composé auparavant… C’est au cas par cas. Parfois, tu te dis “Non, c’est trop proche”, et parfois tu te dis “Naaan, ça va, ça passe !”… Et puis c’est pas comme si le compositeur d’origine allait me coller un procès non plus ! Hahahaha !
Mais non, y’a pas vraiment de routine. Je me pose au piano et je m’amuse à essayer des choses. Et parfois, comme je te disais, je suis dans la douche, ou dans le jardin, et j’ai une idée, “Vite, il faut l’enregistrer !” et le reste du processus est plutôt intuitif. Parfois j’ai un morceau, et je le joue un peu dans tous les sens pour trouver les parties vocales. J’ai beaucoup composé en Angleterre, à Londres et Birmingham pour cet album, je suis toujours très inspiré au Royaume-Uni. Toutes ces constructions victoriennes autour, et tu es là, posé dans un parc avec une bière et c’est irrésistible. (Il mime le parc, la bière et l’inspiration qui arrive) Ca n’a rien à voir avec la bière hein !
Alors oui, ça m’arrive d’écrire des paroles pour un morceau donc la musique est déjà prête, parfois ça va ensemble, musique et paroles. Il n’y a pas de règle ni de loi ! Pas de règle qui n’ait pas une exception du moins !
- Si j’ai bien compté, il y a 9 chanteurs sur l’album ?
Je crois qu’il y en a 10, moi inclus.
- Ah ? Parce que tu chantes sur l’album ? (#PointSolitude : c’était une blague, mais il y a répondu très sérieusement)
Bien sûûûûûûûûr ! J’en chante la plus grande partie d’ailleurs ! Vu qu’on est quelque part entre un album solo et un album d’invités, je pense que je chante environ 40%, et les 9 autres chantent 60%. Mais je reste le chanteur principal !
- Il n’y a qu’une seule chanteuse (Candice Night), c’est quelque chose de régulier chez toi de faire essentiellement appel à des artistes masculins. Il y a une raison particulière ?
Non, il n’y pas vraiment de raison… Tout Avantasia est parti de mes préférences musicales, en tant que fan, en tant que mec qui écoute de la musique. Et je suis un enfant des années 70 & 80 ! Et quand tu écoutes du hard rock ou du heavy metal de cette période, il doit y avoir moins de 10% de chanteuses dans le tas… Après, je ne voudrais pas faire un album sans voix féminine puisque ça apporte quelque chose de spécial, de vraiment différent dans le son. Mais la plupart de mes groupes favoris sont menés par un chanteur. Ce n’est qu’une représentation de mes propres goûts musicaux. Mais un album avec cinq chanteuses, ça pourrait arriver… (Il marque une pause, puis avec un grand sourire 🙂 Encore une fois, il n’y a pas de règle !
- Est-ce que tu as une “bucket-list” pour les invités ? Comment tu les choisis ?
Pas vraiment. Le principe de la bucket list me fait penser à une collection de trophées. Peut-être qu’au début, Avantasia ÉTAIT une suite de trophées, surtout les albums Metal Opera… En gros, je voulais bosser avec Michael Kiske, Kai Hansen ET Markus Peter Grosskopf. Ouais, je voulais ma propre réunion des anciens d’Helloween ! C’est en grande partie la raison d’être de ces albums… Je n’avais de liste, j’essayais seulement de donner aux morceaux ce dont ils avaient besoin. Et bien sur, certains de ces chanteurs ont été une source d’inspiration pendant la phase d’écriture. Bob Catley (de Magnum), Ronnie Atkins de Pretty Maids, Michael Kiske, Eric Martin (Mr Big), Jorn, Geoff Tate (ex-Queensrÿche)… Ils sont tellement distincts, uniques, et ils appartiennent à la famille Avantasia, depuis très longtemps pour certains. Ils m’inspirent tellement… J’avais la voix de Bob dans la tête et j’avais une idée, pour un morceau qui est devenu “Lavender”. Je l’ai écrit avec la voix de Bob en tête…
- Tu l’as écrit POUR lui, histoire qu’il ne puisse pas refuser c’est ça ?
Oh je SAVAIS qu’il accepterait ! Il ne m’a jamais dit non !
Il est génial comme mec, il a un caractère extra et comme chanteur, et il m’a toujours inspiré, avec des albums comme On A Storyteller’s Night ou Wings of Heaven, qui comptent tant pour moi. C’est fantastique de s’autoriser à écrire pour un vocaliste de cette trempe ! Pareil pour Michael Kiske… ET GEOFF TATE (il l’a vraiment dit en majuscules, ndlr), ce mec, avec Operation : Mindcrime ou Rage for Order, il a inspiré des léééégions de chanteurs, moi inclus.
- Tu fais une sacrée groupie…
Bien sûr !
- Ca doit être intéressant de se retrouver à travailler avec des gens que tu admires à ce point.
Absolument ! C’était le but au départ, de bosser avec mes héros… Et soudain tu es assis à enregistrer Klaus Meine (Scorpions, ndlr), ou tu travailles avec Alice Cooper… Ce n’était pas une bucket list, mais j’ai accompli mes rêves les plus fous ! Et parce que j’ai toujours admiré ces gens, ils m’ont toujours inspiré. Donc c’est naturel que j’écrive pour eux. Quand tu composes un morceau avec Geoff Tate à l’esprit, tu le fais différemment que si tu l’écrivais juste pour toi. Ce type d’inspiration est quasi magique, et c’est comme ça que tu sais que c’est à lui de chanter sur cette piste.
- Et les nouveaux ? Mille Petrozza de Kreator, ou Hansi Kürsch de Blind Guardian ? C’est même surprenant qu’Hansi n’ait jamais chanté chez Avantasia finalement, c’est pas mal son domaine…
Tout le monde dit ça ! Et je pense que… Hansi et moi sommes tout aussi surpris ! (et il rigole en faisant “Huhuhuh”, ndlr)
- En plus il a déjà collaboré avec toi aux débuts d’Edguy, et il s’en est écoulé du temps, depuis !
Je voulais qu’il participe aux Metal Operas, mais il ne l’a pas fait à l’époque. Il était occupé, et je ne lui ai plus demandé après. Ca a pris du temps, mais quand j’ai fini par le relancer, il était partant ! On est amis en plus, on s’appelle, on s’envoie des textos, c’est toujours marrant parce qu’Hansi est une personne adorable. Il fallait s’y attendre, et je ne sais pas pourquoi ça n’est pas arrivé avant…
- Un peu comme quand tu viens de rencontrer quelqu’un dont tu n’as pas retenu le prénom et qu’il est déjà trop tard pour lui redemander ?
Huhuhuh, j’en suis pas si sûr, je crois que c’est plutôt parce qu’il n’y a pas eu de chanson appropriée. Tout simplement.
C’était drôle aussi dans la façon dont ça s’est fait, parce qu’il chante sur “Book of Shallows” et “Raven Child”. Sur “Raven Child”, c’était le premier passage que j’avais pour lui, et quand j’ai écrit cette chanson, ces lignes étaient destinées à “n’importe quelle voix féminine”… Du moins c’est ce que je pensais. Et finalement, ça m’a paru trop évident, comme un chant celtique à la Loreena McKennitt, une ballade avec une harpe celte…
- Et une femme habillée tout en blanc qui danse pieds-nus dans les sous-bois ?
Oui, exactement ! C’était trop évident, pas forcément kitsch mais un peu cliché. Alors j’ai pensé que ce serait plus inattendu de la faire chanter par un homme, et en cherchant le type de voix qui correspondrait le mieux, j’ai pensé à Hansi. Je ne sais pas pourquoi. Mais une fois qu’il a chanté ce passage, et que je l’ai entendu, j’ai su que ça n’aurait pas pu être qui que ce soit d’autre. Ça sonne tellement organique, et vrai, comme si c’était l’unique issue possible.
N’oubliant pas que le but de l’interview était de cerner un peu mieux Tobias Sammet, la conversation a un peu bifurqué à ce moment. Et puisqu’il est plutôt à l’aise avec les metal-operas, ça semblait un bon point de départ.
- C’est fou ce que metal et opéra marchent bien ensemble. Au point que que l’opéra ne se marie pas trop avec les autres styles, est-ce que tu saurais me dire pourquoi ça fonctionne si bien ?
Il y a d’autres styles qui y arrivent aussi ! J’ai une espèce de… D’opéra psychédélique à la maison, un peu bizarre, par un groupe finlandais (of course).
Je pense que ce sont des genres qui se marient bien parce qu’ils sont extrêmement théâtraux. Le heavy metal est une musique très théâtrale, très visuelle, et l’opéra aussi bien sûr. Les deux comportent des éléments narratifs, qui appellent à l’évasion. J’imagine que c’est pour ça que ça fonctionne. Mais je ne sais pas…
En fait, je n’ai jamais essayé d’analyser tout ça, je n’ai jamais vraiment réfléchi à la décision d’associer les deux. C’est une alliance qui m’a toujours parue naturelle. Le côté narratif est ce qui me saute aux yeux. Créer des fondations, avoir le droit de faire un album avec neuf chanteurs ! C’était l’ambition première des Metal Operas, je voulais écrire un album avec plein de chanteurs. C’était intéressant parce que je suis un musicien, pas un écrivain, et que je ne voulais pas qu’ils aient chacun une chanson, ça me semblait trop bas-de-gamme.
Je cherchais le bon véhicule, la raison parfaite pour avoir plein de chanteurs différents sur le même disque. Ce qui est ridicule, quand on y pense, parce que bon, c’est du rock’n’roll et tu peux faire tout ce que tu veux ! Mais à l’époque, j’avais besoin d’un but à atteindre, et c’est devenu l’opera rock.
- Est-ce qu’il y a un morceau ou un album qui te fait rêver ?
J’aurais adoré écrire Slippery When Wet, surtout “Living On a Prayer”. J’adore cette chanson, je la trouve super bien ciselée. A la base, c’est juste 4 accords et probablement la meilleure musique que Desmond Child ait jamais écrite. Certes, il a participé à des morceaux de Kiss ou Alice Cooper, ou même le reste de son travail pour Bon Jovi, mais on revient toujours à “Living on a Prayer”. Tout part de là. C’est une chanson extraordinaire, et ils en ont vendu quoi, 80 millions ? Rien que ça, c’est une bonne raison pour rêver l’avoir composée ! (Gros clin d’oeil, ndlr)
- En 2016, “Mystery of a Blood Red Rose” a été proposé (sans succès) pour représenter l’Allemagne au concours Eurovision. Est-ce que tu y retournerais ? Comment tu t’es retrouvé là-dedans ?
Non. J’y retournerais pas, je l’ai fait pour la promo ! On m’a proposé de participer, et par une heureuse coïncidence, j’avais un album à promouvoir. La compagnie de disques était choquée parce qu’ils pensaient que je refuserais, mais BIEN SÛR que j’étais partant ! Je pouvais jouer ma musique, et la faire connaître à 3-4 millions de personnes. Et c’était fun !
- Ça a marché ?
On a eu de la bonne pub ! On a bien vendu l’album, la tournée s’est remplie très vite, mais je crois que les fans de pop n’ont pas vraiment accroché à Avantasia. Notre nombre de fans n’a pas doublé du jour au lendemain mais c’était quand même une belle opportunité.
Ce qui était rigolo, c’est que quand j’ai annoncé la participation, plusieurs journaux allemands s’y sont intéressés, soudain, ils voulaient entendre ce qu’ils entendaient déjà de la part des autres. Ils interviewaient les autres candidats qui se répandaient en “C’est mon plus grand rêve, je veux faire l’Eurovision et représenter l’Allemagne depuis que je suis gosse, etc”. Ils sont habitués à entendre ce genre de discours Et ils me posaient ces questions, en essayant de capter ce même discours, sauf que ces mots ne sont jamais sortis de ma bouche ! J’étais honnête :
“Écoutez, je ne représente pas l’Allemagne, ça ne m’intéresse pas, je veux juste vendre des disques !
– Mais on peut dire que c’est ton rêve ?
– Naaaaan ! Mon rêve, c’est de tourner avec Aerosmith !”
(Il se penche un peu et précise 🙂 Ce qui est arrivé, d’ailleurs !
- Tu fais de la musique depuis tes années d’étudiant, ça a toujours été ton job principal ?
Je n’ai fait que de la musique. C’est très naïf de penser qu’on peut en vivre, mais je n’aimais pas trop les alternatives, alors j’ai mis tous mes efforts dans le plan A pour que ça fonctionne. C’est pourquoi je n’ai jamais eu de plan B, de plan de secours, parce que ça aurait été une excuse pour ne pas me donner à fond dans le A. Alors non, je n’ai jamais fait autre chose. MAIS C’EST NAÏF ! Il faut bien le rappeler !
- Est-ce que tu as des recommandations à nous faire, des trucs à voir ou à écouter ?
J’aime beaucoup le nouvel album de Steve Perry, il s’appelle Traces, la couverture est très fleurie, c’est de la musique très pure, un super disque. Et c’est très rafraîchissant de retrouver Steve Perry après toutes ces années. Je crois qu’il n’avait pas fait d’album depuis Crowned by Fire avec Journey, ça fait quoi, 22 ans ?!
Sinon récemment, je ne sais pas trop. J’ai adoré le dernier Magnum, Judas Priest a sorti un bon album… Je ne connais pas trop d’artistes ou d’auteurs contemporains. Généralement, les bouquins que je lis ont 120 ans…
- Le créneau d’interview arrive à son terme, alors qu’est-ce qu’on peut encore te souhaiter ?
Que les choses restent telles qu’elles sont ? Je veux de la LIBERTÉ ! c’est ça le plus important, la liberté et la paix.
- C’est parfait comme mot de la fin ! Merci beaucoup !
Merci à toi !
Merci à Tobias Sammet, à Olivier & Replica Promotions, ainsi qu’aux gentils concierges de du Banke hôtel !
Propos recueillis par Sarah
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