
DER WEG EINER FREIHEIT + GUESTS @ LE PETIT BAIN
Le black metal, pour ceux qui me connaissent, m’a toujours paru chiant, répétitif, porteur à foison de clichés en tous genres et un peu fermé d’esprit…. Et pourtant j’ai essayé car ça faisait un petit moment que je réfléchissais à la question après le très bon Satanist de Behemoth, mais surtout après avoir découvert, sur le tard, le germanique groupe Der Weg einer Freiheit (à répéter 10 fois de suite). Ils fêtaient les 10 ans de leur album éponyme, du coup c’est l’occasion de revoir concrètement nos a priori sur le black metal avec un représentant de qualité. Un Petit Bain presque complet à quelques places près, accueillait la caravane des ténèbres qui se dotait d’une affiche pas si Black Metal que ça, en fin de compte.
Arrivé malheureusement tardivement, on pourra profiter en fond de cale (car déjà beaucoup de monde) uniquement de la fin du set de The Devil’s Trade, qui ouvre pour la tournée des Allemands. Et que dire ? Mis a part qu’en quelques minutes on regrette doublement d’avoir loupé le début de son set. The Devil’s Trade c’est un seul homme, seul sur scène pour nous bluffer avec son dark folk, que lui-même nomme doom folk. Des titres portés par une voix qui subjugue la salle et transporte clairement les spectateurs (ceux de devant, car derrière il y a une majorité de boulets). Une musique qui nous parle directement, dès que les notes atteignent les oreilles. Sombre et fort en émotions, on ne s’attendait pas à un artiste comme The Devil’s Trade dès l’ouverture. Et la force de sa musique se confirme sur album ; il tourne dans ma playlist depuis ce jour. Je vous le conseille et je vous l’ordonne : allez écouter et à son retour, on ira ensemble (je rattraperai ainsi mon erreur fatale d’avoir loupé une majeure partie de son set…). En Hongrie ils ont Grindesign pour le tatouage, et The Devil’s Trade pour la musique (dont le dernier l’album a été illustré par … Grindesign !)
La suite redevient plus classique même si ce n’est pas assez trve pour les hard fans mais quoi qu’il en soit la foule s’épaissit pour les Lituaniens d’ Au Dessus. Il y a de la capuche en veux-tu en voila, c’est le symbole du Black plus moderne, après les peintures de guerre, on se cache sous une capuche, Mgla en fer de lance. N’empêche que musicalement les Lituaniens balançaient quelque chose quand on les a découverts, par hasard, lors d’une soirée organisée par les copains de Dead Pig, les premiers à les faire jouer dans nos contrées. Et bien pas grand-chose de nouveau depuis la sortie d’album en 2017 et plus de dates au compteur. Ce qui se voit sur scène, Au-Dessus est une machine efficace mais si le son du Petit Bain n’est pas approprié pour un groupe de ce genre. Limité a presque 100 db, on ne sent pas le mur sonore qu’on devrait avoir avec ce groupe. Même si son post black metal est aussi fait de plages beaucoup moins violentes et plus « aériennes », le set d’ Au-Dessus se trouvera un peu en dessous de mes souvenirs… (Oh le vilain jeu de mots). Le boulot est fait mais on retrouve pas ce côté rentre-dedans et massif, appréciable en contre temps des moments plus post. Mais quoi qu’il en soit et même si on est dans une certaine hype avec les Lituaniens, on a un black metal plutôt moderne et loin de l’imagerie années 90 et pyromanes d’églises (et oui jeunes gens, ce n’est pas Lords Of Chaos). Un gros set de trois quarts d’heure enfilé d’un traite pour mieux laisser la place à la tête d’affiche de ce soir et au nom imprononçable pour les non germanophones.
Der Weg Einer Freiheit, c’est un peu avant l’avant-garde du Post Black Metal proposant de plus en plus de mélodies au grè de ses albums. Et leur album éponyme a 10 ans du coup ça ne date pas d’hier (ou presque). Ce soir c’est donc la décennie du fameux album, ouverture du premier chapitre et dont la magnifique et sombre pochette a été revue pour l’affiche. C’est donc tout naturellement qu’on retrouve « Evigkeit » pour ouvrir ce concert qui sera suivi de « Spatsömmer », on aura donc la tracklist officielle jouée en intégralité pour le bonheur des fans. Et ces derniers sont au bonheur malgré un son qui peine un peu ne retranscrivant pas entièrement l’intensité du son du groupe. Les recettes du black metal emmenées dans un tourbillon de mélodies qui réussiront à s’extirper par moments de la bulle sonore. Ce soir c’est un morceau d’histoire du groupe qui est joué car il s’en est passé des choses en 10 ans, surtout que Nikita qui officie derrière le micro n’y était pas lors de la sortie du premier album. Le guitariste a su prendre ses marques depuis (même si c’est la première pour nous ce soir) et le groupe se connait se trouve avec facilité, occupant l’espace sans empiéter sur l’autre. Niveau communication, le groupe fera le travail, surtout que c’est la première de la tournée et donc des ajustages sont à prévoir mais dans l’ensemble le groupe tient son public en haleine.

Set list bouclée avec « Ruhe » en ce qui concerne ce premier album et on aura le droit à quelques titres pour finir tout ça. C’est l’inattendu « Ein Letzter Tanz » qui sera la bonne surprise. Joué pour la première fois en live, le titre issu de Finisterre est symbole de l’avancée du groupe entre ces dix années. Une « maturation » (même si je n’aime pas ce mot) et une évolution musicale qui s’entendent bien au niveau arrangements entre plages violentes et plus mélancoliques.
C’est le classique « Litchmensch » avec une petite surprise finale qui clôtureront un set qui donne aux allemands la lourde tâche d’attaquer les 10 prochaines années avec la même richesse et variété dans sa musique. Je le dis haut et fort, en fait le black ce n’est pas si chiant.
Merci à Cartel Concerts et Petit Bain
texte: Anthony
semblant de photo filtre black metal: Anthony
meilleures photos: Sarah
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