[Déchronique] Rotting Christ – The Heretics

Bonjour,

Avez-vous un instant pour parler de notre Seigneur Jésus Christ ?

 

En voilà une réplique utilisée dans une masse de films, de sketches, et plus globalement de moments de panique de La Vie.

Si vous êtes du genre à fuir ces fameux plantons qui squattent à côté d’un porte-documents proposant des flyers pour trouver le bonheur et la vérité (pas les Scientologues, les autres), on vous propose aujourd’hui une technique de self-défense. Une sorte de Krav Maga spirituel.

Si j’ai bien suivi ces histoires de Bible, il paraît qu’un barbu nommé Jésus se baladait en tunique et tongs voici quelques milliers d’années. Jésus était du genre à traîner avec des lépreux (METAAAAL), à préférer le pinard à la Contrex (METAAAAL), et surtout, il est mort, et on l’a mis dans une crypte (MAXIMETAAAAL).

Dans une situation normale, bon, a priori, un corps sans vie ne serait pas, comme Jésus, ressorti de sa crypte pour finir les Chocapics, au lieu de ça il serait devenu Rotting Christ.

 

Ce qui aurait dû se passer (en anglais, déso, mais c’est ma nouvelle chaîne Youtube préférée)

 

Tout ça pour ça. Ouais, c’est un peu survendu, non ?

N’empêche que si des prosélytes viennent t’ennuyer, tu peux toujours te servir de Rotting-Christ-LE-GROUPE pour les repousser à coups d’arguments techniques (voir ci-dessus), soit culturels, à savoir “vous voulez que je me sorte du plumard le dimanche matin pour aller dans des églises où il fait froid ? Ben faites-y jouer Rotting Christ, et je considérerai l’offre, merci, bonne journée, bisous de feu.”

Le truc c’est que comme on pouvait s’y attendre, les cathos “traditionalistes” ne sont pas super fans de Rotting Christ. Dommage pour eux, tu me diras, mais ce ne sont même pas les seuls. Parce qu’autant, quand des extrémistes te détestent, c’est probablement parce que tu as fait un truc correctement, autant quand Dave “Symphony of Destruction” Mustaine ne les aime pas trop non plus. Ben euh… Tant pis pour lui aussi. On s’en sort plus ma bonne dame.

 

 

Mais je parle, je parle, et je parle toujours pas de The Heretics, dernier-né de nos amis grecs.

Comme d’hab, petit disclaimer : aucune espèce d’objectivité ne sera prise en compte durant ce qui va suivre. Pour rappel, j’aime beaucoup Rotting Christ.

 

“guili-guili”

 

J’avais commencé à écrire un peu mon ressenti sur chaque morceau, l’un après l’autre, et puis finalement, j’ai laissé tomber cette idée. Pas pour faciliter les choses (c’eût été plus simple de faire cette liste avec des pour/contre), mais parce que prises individuellement, les pistes perdent un peu en intérêt. Cet album est AUSSI splendide parce que tout s’imbrique parfaitement, se complète, s’équilibre. Un morceau sera plus basé sur UN RIFF DE MALADE, mais manquera d’agressivité sur la voix, un autre sera bien agressif mais avec des parties musicales plus éparpillées, et ainsi de suite. Genre là, d’un coup, un solo d’anthologie déboule dans “Fire God & Fear”, et on ne le voit pas arriver, mais c’est le meilleur moment possible pour poser non seulement un solo mais CE solo. Dingue.

 

Ils sont trop forts. Je les aime beaucoup trop.

 

Mon conseil, donc, c’est d’encourager à chacun d’écouter cet album. Pour se faire son propre avis, ça va sans dire, mais aussi parce qu’on ne viendra pas tous y chercher la même chose. Là où je dis que certains morceaux font un peu “bouche-trou”, peut être que ce seront ceux que tu écouteras en boucle après. Et je ne pourrais même pas t’en vouloir.

 

 

Mais alors, on trouve QUOI au juste, dans cet album ?

Pêle-mêle, pas mal de litanies répétées, qui restent dans la tête, entre l’agressif et le planant.  Côté contenu, disons juste qu’ils vont ENCORE se faire engueuler par le Pape (Et Dave Mustaine. La. Belle. Affaire.) Souvent, on entend aussi des chœurs (beaucoup, souvent, plutôt patibulaires mais très efficaces), et une voix féminine sur “Vetry zlye (Ветры злые)”.

D’ailleurs, je réalise que dans la galaxie de choses que j’aime chez Rotting Christ, on trouve une capacité à empiler les voix façon chœur grégorien et les pistes de gratte bien lourdes jusqu’à provoquer l’impression qu’ils ont tout un orchestre derrière. ALORS QUE NON ! Y’a même pas un synthétiseur dans la marmite ! C’est ce genre de morceau qui fait leur singularité. Tu écoutes ça et tu sais qu’en concert, ça rendra pareil alors qu’ils seront pas plus nombreux sur scène.

Un autre point positif, c’est la puissance de leur composition. C’est quand même complètement foufou quand un groupe parvient à te raconter une histoire juste avec des riffs incroyables.

 

 

S’il faut vraiment trouver quelque chose à y redire, on peut simplement constater que cet album a les défauts de ses qualités. Comme je le mentionnais plus haut, certains morceaux fonctionnent moins bien pris séparément. Si tu écoutes The Heretics d’une traite, tu ne t’en rendras pas compte, mais si tu écoutes par exemple “Hallowed be Thy Name” tout seul, tu trouveras peut-être qu’il manque quelque chose sur cette piste. Comme c’est essentiellement un refrain en boucle avec peu d’autres paroles parlées, que c’est lent et long, ça fait un peu “filler”, comme quand on remplit les espaces entre plusieurs tatouages pour créer un tout. Ceci dit, ça n’empêche pas la musique d’être splendide. C’est juste que l’attrait principal se situe dans ce fameux “tout”, plus que dans les parties qui le composent.

Bref. Si tu aimes Rotting Christ, tu n’as pas a priori de raison de ne pas aimer The Heretics. Si tu aimes le Black à ambiance, lourd, lent ou rapide, agressif ou contemplatif, il devrait te plaire aussi. Si tu aimes le Death, c’est aussi une écoute à recommander. Honnêtement, je ne parviens pas à trouver de conditions dans lesquelles quelqu’un (d’habitué au Metal hein) n’apprécierait pas cet album.

 

A moins que tu n’aimes VRAIMENT pas le feu. The Heretics parlera énormément aux pyromanes de toutes sortes. A toutes fins utiles, sachez que sur YouTube, y’a un mec qui a relevé chaque timecode de l’album où le mot “FIRE” est prononcé. Je l’écris en majuscules parce que quand tu l’écoutes, tu l’entends en majuscules, vraiment. Cette info est inutile, vous en faites bien ce que vous voulez.

Personnellement, je vais encore l’écouter une fois de plus, juste pour être bien, BIEN sûre qu’il me plaît.

 

#MonJésusAMoiSeDécompose

 

Texte par Sarah

Musique : The Heretics, par Rotting Christ, sorti le 15 février 2019 chez Season of Mist (Merci à eux ! #Cocorico)

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