Ghost Iris – Apple of Discord

Deux ans après Blind World, album qui avait placé la barre bien plus haut qu’Anecdotes Of Science And Soul, la jeune mais productive formation danoise de Ghost Iris nous revient avec Apple of Discord, un troisième opus. A la carte, du metalcore, du progressif, en bref, une excellente synthèse de la scène musicale actuelle. But does it djent?… Oh oui.

Une introduction instrumentale sobre, profonde et lente, des guitares au son presque aérien, jusque-là rien de surprenant. Sans interruption, on enchaîne sur “The Devil’s Plaything” et “Final Tale”, sortis prématurément sous forme de single. En trois mots : une bonne claque. Des riffs bien appuyés, des breakdowns solides, un dialogue équilibré de chant clair et saturé, et un refrain très pop (trop pour certains), en somme une bonne recette radio-friendly, qui n’est pas sans rappeler Noir, le dernier album de Novelists.

“After The Sunset Pt. II” qui lie cet album à la partie I (sur Blind World) vient la sublimer avec éclat : plus intense, plus sombre, plus affirmée, et même un refrain plus mélodique, à la Architects. Mais les points culminants de cette sortie restent, pour moi, “Beauty In Expiration” et “The Rat & The Snake”. Présent en featuring, Don Vedda apportera au premier une touche très pop-R&B au chant dans le style d’Issues, donnant ainsi une certaine fraîcheur au morceau. Il n’hésitera pas à s’aventurer dans les aigus, qui se marieront parfaitement aux sonorités beaucoup plus djent des guitares. The Rat & The Snake sera en revanche fortement inspirée de Meshuggah, plus brutale, d’une intensité presque cathartique, sans aucun chant clair, une violence que l’on conservera jusqu’à l’ultime acte de l’album, Virus.

Nous aurons cependant droit à un peu de répit auditif sur “Heaven Was Pure Hell”, avec une instrumentation plutôt deathcore, mais cette énergie sera bien canalisée par le chant clair, les refrains mid-tempo jusqu’au fade-out plus léger et mélodieux. Cet album est certes relativement peu varié, mais homogène, et il réussit à se démarquer des deux opus précédents sans tomber dans la facilité ou la répétition. Ghost Iris aura su assimiler ses diverses influences, aussi bien agressives que mélodiques, pour se surpasser, s’améliorer constamment, et nous présenter ce que le groupe a de meilleur à offrir. Apple Of Discord a su démontrer son potentiel à renverser le Mont Olympe.

Chronique : Oona Inked

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