Evergrey – The Atlantic

Si vous suivez un peu l’actualité d’Evergrey – si vous êtes en train de lire cet article, je suis sûre que c’est le cas – vous savez que les Suédois se sont fendus vendredi dernier de leur nouvel opus. Intitulé The Atlantic, cet album clôture le cycle débuté avec Hymns For the Broken en 2014, acclamé par la critique et The Storm Within en 2016, à l’accueil un poil plus mitigé. The Atlantic  nous invite à voguer aux travers des épreuves personnelles de Tom S. Englund, frontman et des changements que la vie nous impose, à tous. Montez sur mon radeau, je vous invite à suivre le navire Evergrey dans son périple.

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Débutons notre voyage par «  A Silent Arc ». Le sonar de l’introduction ne laisse que quelques secondes de répit avant que la mer se déchaîne et l’arrivée des guitares, toute en violence. Evergrey a retrouvé toute son énergie (au revoir les voix féminines, au revoir les violons) et veut en découdre. Le pont de ce premier titre, plein de mélancolie, de douleur nous pousse d’une vague vers le suivant.

La mer continue d’être agitée à l’approche de « Weightless », brut avec son refrain accrocheur et auquel la formation a choisi d’offrir un clip. On se fera balancer au rythme langoureux d’ « All I Have » profitant de cette baisse de tempo avant de réattaquer avec « A Secret Atlantis » avec des fredonnements de marin dans l’introduction. Je m’arrêterai un instant sur ce titre qui nous montre une plus grande étendue de la voix du chanteur. Je suis particulièrement sensible au changement de tonalité entre le couplet et le pré-refrain. L’océan se calme enfin avec « The Tidal », transition au synthé donnant l’impression de voguer après un orage lourd. L’accalmie se prolonge sur « End of Silence », qui cette fois, nous donne plus l’impression de se trouver dans l’œil du cyclone. Le titre est lourd, profond, puissant et on remplit nos poumons d’air iodé sur le refrain voix / clavier.

Nous revoilà dans la tempête avec « Currents », ses riffs agressifs, sa ligne de synthé pressante et sa fin aérienne, toute en solo de guitare et synthé donnant une impression de chant des sirènes. On approche de la fin du voyage. On amorce donc notre retour au port avec « Departure », sorte de ballade, largement menée par la ligne du piano, cyclique, la basse et le chant, cette fois, ultra mélodique. La côte est en vue, on entend les mouettes et le roulis des vagues sur les rochers dans l’intro de « The Beacon ». La sonorité électronique, presque froide du clavier et la tonalité choisie pour le morceau donne une atmosphère étouffante. L’arrivée au port se fait de manière abrupte et oppressante avec « The Ocean ». Tandis que nous accrochons notre barque au ponton, le navire Evergrey disparaît d’un coup derrière les rochers. Peut-être que finalement, le voyage n’est pas terminé pour eux ?

En conclusion, The Atlantic est certainement l’album le plus sombre d’Evergrey, peut-être aussi le plus profond et le plus travaillé. Cet opus termine de manière royale le triptyque débuté cinq ans plus tôt et ne laisse aucun doute quant au fait que la formation saura trouver sa route.

EvegreyThe Atlantic, sorti le 25 Janvier 2019
Texte : Camille

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