
En ce jeudi 7 décembre 2018, une belle date de concert au Petit Bain me faisait de l’œil depuis 3 mois, Mantar avec Skeletonwitch, Evil Invaders et Deathrite ! Une date que j’attendais avec impatience. Et je dois déjà dire que cette date m’a comblée.
Après un léger retard qui permet au public de faire enfler la file d’attente, les portes s’ouvrent enfin. Huit minutes plus tard le premier groupe de la soirée, que je découvre à cette occasion, entre sur scène avec une intro du style « marche funèbre », il s’agit de Deathrite. Un groupe de death metal bien vénère et énergique à souhait ! Dès leur arrivée, les riffs fusent à fond avec une énergie folle, de telle sorte que l’on se plonge tout de suite dedans. C’est du death avec des touches de thrash, ce qui donne cette touche de rapidité. Un set efficace, technique sans fausses notes, avec une pointe de mysticisme sorti de ses mélodies macabres tel un groupe de black metal.
Le public arrive au compte-goutte dans la salle alors qu’Evil Invaders, deuxième groupe de la soirée (et pas des moindres) termine la longue installation de tous les décors scéniques du groupe. Ils entrent sur scène comme des furies, et mettent l’ambiance en 30 secondes. Qui veux du thrash old school, en voilà !! Les membres du groupe sont habillés comme dans les années 90, coupe mulet pour certains, tee-shirt old school coupé en débardeur pour d’autres, y compris pour le chanteur qui arbore un bracelet à cartouchière : la guerre est déclarée ! Dans le public les pogos font doucement leur apparition. On se serait cru en plein concert des années 90, et je dois avouer que ça avait un certain charme.
Musicalement parlant, Evil Invaders joue du pur thrash à l’ancienne, très efficace sur scène. Le groupe saute partout ou court sur toute la scène, tous les membres prennent au moins une fois la place du chanteur au micro. Le chanteur, parlons-en ! Durant tout le set, il se comporte comme un possédé, allant jusqu’à sortir des couteaux du socle du micro, enlever des accessoires du socle et enfin monter carrément dessus. C’était assez dément ! Et c’est ainsi que se termine le set survolté de Evil Invaders.
La foule devient de plus en plus dense, c’est dans une salle un peu plus remplie que les roadies finissent le changement de plateau pour Mantar. Et ce qui est bien curieux c’est le second micro posé sur scène, sachant que le groupe n’a que 2 membres. Nous aurons une réponse assez vite lorsque Hanno Klänhard, (chanteur/guitariste) et Erinç Sakarya (batteur) de Mantar ainsi qu’Adam Clemans de Skeletonwitch montent sur scène. Hanno Klänhard, visiblement affaibli, a un regard qui implique clairement qu’il a des problèmes de santé. C’est ce qu’il nous confirme 2 minutes plus tard, en expliquant qu’il est tombé malade et par conséquent qu’il n’a plus de voix habituelle, d’où la présence avec eux du chanteur de Skeletonwitch pour un set en outre raccourci ! La salle semble très compréhensive même si un peu déçue. Compréhensive surtout sachant que Mantar n’a joué ni à Londres ni à Colmar sur cette tournée, préférant annuler ses sets plutôt que de les jouer à moitié. Mais pourquoi avoir maintenu son concert parisien, au lieu de se reposer tranquillement ? Il l’explique en affirmant qu’il leur semblait aberrant d’annuler Paris, une ville très importante pour eux, et qu’ils adorent le public français. Je tiens à saluer et avouer mon admiration pour Hanno, qui a fait son maximum pour assurer ce concert, certes court mais en se donnant à fond, repoussant ses limites jusqu’au bout de lui-même. Il pourrait être la définition de ce qu’est une passion, que la musique prône sur tout, même sur la santé. Ils nous ont livré un concert incroyable, intervertissant même avec le chanteur de Deathrite. En résumé un concert unique de Mantar, un concert différent malgré tout, doublé d’une belle touche de sincérité. Une sacrée performance, avec une setlist efficace.
Puis vient le dernier groupe, Skeletonwitch et la salle est pas mal remplie. Les riffs sont si prenants qu’ils coupent le souffle dès l’entame. Ils en imposent sur scène avec un chanteur bien énergique comme il faut ! Un set bien propre comme il faut, les gars sont carrés et bénéficient d’un son parfait ; en somme, des conditions idéales pour savourer pleinement le concert. Mais rapidement un détail va tout gâcher à mon sens. Le son des instruments est parfait, à l’inverse de celui du micro. Durant tout le set, le chant reste pratiquement invisible, inaudible malgré un chanteur qui s’époumone pour se faire entendre. Du coup c’est vrai que je n’ai pas pris énormément plaisir vu l’absence de chant sur quasiment tout le set. Malgré ça, le concert n’est pas à jeter ! Ils sont performants et énergiques sur scène. Niveau musique la cadence des riffs est indécente, j’ignore comment ils font pour tenir ce rythme infernal, prenant de plus en plus de la vitesse. Les solos prennent même une teinte assez mélancolique malgré le style du groupe qui donne vraiment dans le death/thrash. Un bon set carré comme il faut !
Une belle soirée signée grosse bûche et admiration pour Mantar, avec du thrash bien old school en veux-tu en voila ainsi que du pur death/thrash comme on l’aime ! Une énorme claque de la part de Mantar, même si les autres groupes étaient aussi géniaux que le duo allemand. Merci à Garmonbozia pour cette date unique !!
Texte et photos : Aurélia Sendra
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