BELZEBONG + GUESTS @ LA MAROQUINERIE – 18/11/18

Mais quoi de mieux pour finir son week-end qu’une broche musicale concoctée par Below The Sun ?  Il fait froid dehors avec ce temps d’un novembre urbain dans ces nuances grisâtres façon  pollution à outrance , du coup on décide de choisir le vert, le vert enfumé de Belzebong ! Car le groupe faisait une halte parisienne ce dimanche soir et c’est du côté de la Maroquinerie qu’il fallait se diriger. En plus c’est rare de voir des groupes amplifiés de la sorte au sein de cette salle  assez cool et qui s’y prête bien aussi. 

En attendant, point de bong,  de fumées enivrantes ou de gens déjà stone, c’est un petit groupe sorti de je ne sais où qui va bien nous étonner. Little Jimi c’est une petit cépage bordelais tout jeune qui n’est pas là pour mettre de l’eau dans son vin. C’est un peu la belle découverte de la soirée car le groupe était encore inconnu pour ma part avant d’arriver à La Maroquinerie et au final le résultat donne une belle bouffée d’air frais en plein visage.  Ce qu’ils nous montrent ce soir est plus que prometteur pour la suite.  Il y a du goût et du caractère. Un power trio qui nous balance sec un rock psyché bien lourd qui ne fait pas non plus du surplace. C’est carrément électrique dans l’énergie, groovy et intelligemment inspiré. Pour partir dans tout les sens, dans tout les sons et les influences. Non, non, l’effet voulu  n’est pas foutraque et le groupe prend avec parcimonie et raffinement pour proposer une effet psyché, heavy progressif qui se fait tout à fait enivrant. En plus de cela, avec un chanteur enivré lui aussi par sa musique et qui gère comme il faut les variations de chants, et bien Little Jimi ne restera pas petit très longtemps.

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Disons qu’on se fait souvent chier avec des premières parties qui se suivent et ne cessent de se ressembler dans un genre qui devient vite embouteillé par la multitude de groupes. Eh bien avec Little Jimi c’est un cocktail détonnant qu’on nous propose. Une batterie, deux guitares, du fuzz envoutant et un rythme puissant qui nous perd dans ce son pas si anodin. On est bercé ou remué dans ces variations aux dynamiques marquées entre torpeur ou explicité innatendue. Des rythmes orientalisants, emmenant loin, très loin à travers ces riffs progressifs tantôt nerveux, tantôt rond, mais diablement bons. Avec ce son moderne aux influences clairement prononcés, Little Jimi a marqué les esprits ce soir. 

En ce qui concerne The Necromancers, personnellement j’accroche moins.  Contrairement au groupe précèdent, la proposition musicale ne me bouscule pas trop  on a déjà entendu plus ou moins pareil… J’en vois déjà me clouer au pilori  car à ce qu’il parait c’est  un peu le groupe français à écouter en ce moment (c’est un peu la façon dont on me l’a vendu). Mais je n’ai jamais dit que c’était mauvais, loin de ça ! Surtout  en ce qui concerne la tenue du set, on peut même dire que c’est carré, professionnel et efficace dans son exécution. Pour ça The Necromancers étonne étant donné le jeune âge du groupe poitevin (créé en 2015) et un second album fraichement sorti le 5 octobre. Le groupe délivre un rock assez heavy qui se dit occulte mais ça c’est une autre histoire. Un rock bien heavy doit tacher et être bien gras mais là en ce qui me concerne c’est un peu trop propre et le problème est là. Bref, c’est mon humble avis.

En tout cas le groupe est solide en live et propose un set énergique, les zicos connaissent leur boulot et la dynamique se ressent dans le public. Le groupe a ses fans et ça s’entend vu le bruit dans la fosse.  Le set est bon mais je reste sur ma faim en gros…  Trop propre, trop fluide n’est pas assez rock’n’roll, surtout quand les groupes sont nombreux à proposer dans le même genre…   Après, il faudra peut être revoir tout ça dans d’autres conditions. 

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Place maintenant aux très attendus doomeux de Belzebong. Le quatuor polonais vient de sortir un troisième album complètement autoproduit au doux nom de Light The Dankness. Un album qui sera clairement mis en avant étant donné qu’il occupera les 3/4 de la set-list (si je ne me trompe pas ! Avec le doom c’est toujours compliqué de sortir du nuage de fumée…)

En tout cas, ils passent avec facilité l’épreuve du live et c’est un peu facile à vrai dire. Car les titres s’enchainent parfaitement, surtout quand tu joues un gros doom nébuleux, bien grave et cheveux au vent. Cela n’empêche pas d’avoir un sacré groove. Dès le cultissime  “Bong Thrower” on se prend le bong sur le coin de la gueule et dans une synchronisation parfaite entre la scène et le public ça va headbanguer sans plus s’arrêter (ou presque). Du lourd et encore plus lourd et toujours plus enfumé. On se tartine de gras plein les oreilles et on respire ces volutes doomesques à plein poumons. La dynamique ne change pas et tel un métronome, le mouvement de tête continue ainsi.

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Pendant une heure de set, les Polonais, presque cultes pour les amateurs du genre, ne lèveront que très peu la tête, dans une image qu’ils ont toujours aimé alimenter. Un joint ou deux passera dans le coin, quelques répits d’hydratation alcoolisée et le rouleau compresseur reprend de plus bel pour enfumer le public et la Maroquinerie de cette ambiance bien lourde, groovy et apaisante à la fois.  En une petite heure, on n’a pas vu le temps passer et l’effet bénéfique de la weed musicale va se dissiper,  il faut déjà passer à la photo souvenir car, et oui, c’est déjà fini. Comment ne pas devenir accro ? Je me le demande…

 


 

Encore merci à Below The Sun de proposer de tels concerts toujours plus loin dans le gras et le fuzz. On vous conseille tout simplement de ne pas rater la prochaine le 6 décembre car sur ce coup là et encore plus que les autres fois, ils ont besoin de vous. Plus d’infos, ici.

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Texte: Anthony Tucci
Photos Aurélia Sendra
 

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