
On est gâtés ma ptite dame, c’est moi qui vous le dis !
Déjà, y’a eu Watain & Rotting Christ qui m’ont plongée dans un état de bonne humeur incompressible, au point de ne même pas remarquer qu’on avait “perdu 10 degrés en 24h” (feu intérieur, tout ça).
Ensuite, la perspective de voir Wolfheart (un groupe qu’il est bon !) a largement prolongé la joie, amenant avec elle la perspective d’une alerte à la neige et l’envie de sortir en ticheurte dans le froid, ainsi qu’une invincibilité notable aux effets du “lundi au travail”
Résultat, à l’arrivée au Petit Bain, la joie surpasse la fatigue et les douleurs de la vie. Et tant mieux.
Nothgard commence assez tôt, devant un public encore clairsemé. ils sont Allemands, efficaces, balancent un melodeath un peu lisse mais qui suffit pour mettre en jambe, d’autant qu’ils sont tout à fait déterminés à mettre l’ambiance. Côté musique, c’est plutôt marrant parce qu’ils forment une sorte de chaînon manquant entre Children of Bodom et certains passages vener des débuts d’Epica. Ouaip, moi non plus je pensais pas écrire cette phrase un jour.
En tous cas ils ont plutôt des têtes de gars bonnards, et invitent les gens à bouger dès les premiers morceaux du concert, ne se laissant jamais décourager malgré le manque de réponse au départ, et insistant encore jusqu à ce que ça prenne. Notons aussi que le batteur est rigolo aussi, à headbanger comme s’il était déterminé à se disloquer les cervicales au départ, puis plus concentré et moins mobile par la suite. A le regarder, je suis certaine qu’on était plusieurs dans la salle à compatir en termes de “Ouh, c’est pas facile de vieillir”.
Un peu plus tard dans la soirée, on croisera les gratteux venus quémander quelque pitance au bar de l’étage. Ils se montrent hyper inquiets pour un pauvre gars qui s’est explosé l’arcade sourcilière (et finira par avoir la photo la plus rock’n’roll de la soirée, avec sa copine, les musiciens, la poche de glace sur le front, les grands sourires et, de mémoire, le barman qui fait le mariole derrière). Après avoir tardé un peu, ils demandent poliment des verres en plastique pour y verser leur pisco sour, histoire redescendre dans la salle et voir le concert.
Mais ça c’était après. D’abord, il y a eu Wolfheart.
[Disclaimer : Absence. Totale. D’Objectivité.]
C’est rigolo parce que j’ai remarqué que c’était la troisième fois que les Finlandais apparaissaient dans un report Unchained. Que chacun des reports avait un auteur différent, et que tous les trois, on était sous le charme, malgré le son pourri à la Machine par exemple, ou l’horaire compliquée du Petit Bain. Ca me rassure un peu. Ce n’est pas que moi et mes obsessions étranges pour les gens venus du Grand Nord.
Pour le coup, cette fois, le son était presque idéal. On entend bien les pistes quand elles sont importantes (type intro/outro/breaks au piano) mais elles sont couvertes par les guitares PILE quand elles me plaisent moins. Ça donne un truc encore plus puissant.
Si on ajoute à ça, une setlist super cool, faisant la part belle à Constellation of the Black Light, le petit dernier, ça donne une excellente soirée. Alors certes, les musiciens sont fidèles à eux-même, Tuomas Saukkonen ne bouge pas trop, combo guitare/chant oblige, mais ça fait partie du package. Il est tellement badass, avec ses tatouages partout et sa gratte arnachée avec UNE CHAÎNE que s’il se mettait à bondir partout, on trouverait ça louche. Ceci dit, il a l’air plus détendu
Si quelqu’un pouvait lui transmettre mon zéroçisse, histoire qu’on parle cuisine et téléfilms de Noël…
On constate aussi que le second guitariste n’est pas l’habituel Mika Lammassaari mais un remplaçant brun-à-bouc dont je n’ai pas pensé à demander le nom. En tous cas, lui est complètement à donf, quitte à en faire des caisses et incarner le mec possédé par le son qui joue ses solos les yeux fermés et l’air inspiré. Après tout, pourquoi pas ?
L’essentiel, c’est que le concert soit efficace. Et encore une fois, je ne suis pas la seule à enchaîner les réactions épidermiques et capillaires. Le foule à l’avant, plutôt chauffée par Nothgard alterne moments de calme/headbang/immobile et les moshpits un peu anarchiques. Sur scène, les gars sont sereins et concentrés, décidés à donner le meilleur de leur musique, et de prouver que les nouveaux morceaux rendent aussi bien en live que les anciens.
[A ce stade, je considère qu’on est quasiment intimes. Je peux donc t’avouer qu’à cause d’un collègue de taff qui faisait un commentaire sur le nom du groupe en français, j’ai gardé “Cœur de Loup” de Philippe Lafontaine dans la tête environ 3 jours. Et maintenant, toi aussi tu l’as probablement. Désolée]
Tout ça pour dire qu’à la fin du set, j’étais dans un état proche de la béatitude. Le moment idéal pour fuir la salle qui sentait un peu le gymnase et aller se réfugier dans la charcuterie et le fromage à l’étage. C’est là où s’est produit la scène avec les gratteux et l’éclopé d’ailleurs. Ça va, tu suis toujours ? Ok, on enchaîne.
Charcuterie oblige, on a loupé le tout début d’Omnium Gatherum, avant de regarder le concert d’un peu plus loin, près du merch et loin des PUTAIN DE STROBOSCOPES. (#LaLutteContinue)
Les dernières fois que j’ai vu Omnium Gatherum, ils ouvraient pour Dark Tranquillity et Amon Amarth au printemps 2017, et ils ne m’avaient franchement pas laissé une impression fantastique. Au final, ce concert au Petit Bain est plutôt une bonne surprise, dans le sens où ils jouent mieux que dans mon souvenir, et leur musique me paraît meilleure aussi. Pas de quoi concurrencer mon amour impérissable pour Wolfheart, mais quand même, c’est honnête.
Sur scène, c’est assez rigolo parce qu’à six musiciens, ils paraissent vraiment plus nombreux que les autres groupes (qui étaient quatre), et fatalement, ils ont moins de place. Pourtant, ils arrivent à bouger beaucoup plus et ils sont bien remontés. Le chanteur, avec sa petite couette et son jeu de scène fait parfois penser à Chris Jericho en légèrement moins athlétique, ce qui accentue encore l’impression de “On est venus pour tout casser, à commencer par vos côtes”. D’autant plus que le groupe attrape les quelques slammeurs qui risquent leur intégrité physique, et les aide à monter sur scène. Depuis le fond du Petit Bain, on entendrait presque les “Gloups !” des techniciens inquiets.
Au final on a globalement fait moins gaffe à leur concert parce qu’on était vraiment venus pour Wolfheart (c’était subtil, mais tu l’auras peut-être remarqué), mais on a vraiment eu une bonne suprise. Y’a eu de très bons morceaux, entrecoupés parfois de breaks un peu trop mous ou trop pop (ou les deux #SelPoivre).
En traînant un peu dans la salle après qu’Omnium ait terminé son set, on a fini par tomber sur Tuomas Saukkonen (hiiiiiiiiiiii), bien plus loquace qu’au concert de la Machine, qui explique qu’il a tendance à être tout renfermé s’il n’est pas satisfait de sa performance, parce que ça l’énerve. Dont acte ; il doit être satisfait de celui-ci, puisqu’on s’embarque dans une conversation sur les concerts passés, les concerts à venir, et le cinéma finlandais. De quoi en extraire trois infos :
- Ça lui plaît de faire des tournées en première partie d’autres groupes. Il dit que ça l’aide à se stabiliser entre les enregistrements et les shows de festivals. Que malgré tout, il se met moins la pression que s’il tournait en tête d’affiche.
- On a parlé de “Heavy Trip” (Hevi Reissu en finnois), un film que je te recommande fortement si tu aimes 1/ le metal, 2/les pays scandinaves. Il est un peu galère à trouver (surtout côté sous-titres), mais ça vaut totalement le coup. Eh ben sache que Mika Lammassaari, guitariste officiel et néanmoins absent de Wolfheart, fait partie des compositeurs de la musique du film. Quand on vous dit que c’est un petit monde…
- Il ne sait pas mentir. Et comme il a annoncé à la fin du set qu’on “se reverrait pendant l’été”, la question se porte forcément sur le “MAIS OU ? QUAND ? AU HELLFEST ?!”. Il tient bon sans confirmer, mais ça se lit sur son visage… Entretemps, le dernier mot a été donné puisque Wolfheart figure bien à l’affiche du Hellfest 2019
De quoi rester de bonne humeur au moins jusqu’au prochain concert. Genre Thundermother à l’Empreinte, ou la grosse machine Kreator/Dimmu/Bloodbath/Hatebreed à l’Olympia. C’est bon, tout n’est pas encore perdu dans le Monde.
Merci à Garmonbozia-les-bons-tuyaux !
Texte (et vaines tentatives de matcher Tuomas sur Tinder) – Sarah
Photos “sorbet menthe-fraîche pêche ou myrtilles” – Anne-So
Laisser un commentaire