
Pour quelle bonne raison nous retrouvons-nous ce samedi soir à la Boule Noire ? Un concert de Metal, sûrement ? Un comique, peut être ? Ou une comédie musicale? Chacun son truc… En vérité on chauffe un peu car on est au milieu de tout ça ! C’est surtout la curiosité qui m’a mené jusque là car quand on te parle des Princesses Leya, si t’es comme moi tu débarques un peu ! Ou tu vas juste me répondre qu’il y en a qu’une de Leia et qu’elle est irremplaçable… Bref on diverge.
Ce soir j’avais la flemme de me bouger le cul après le boulot mais quand on me propose d’aller voir ce que donne Princesses Leya sur scène, eh bien je dis pourquoi pas ! J’ignore de quoi il s’agit mais peut être bien que ça risque d’être marrant car quand on retrouve Antoine Schoumsky et Dédo dans un groupe ce n’est sûrement pas pour faire du Slam. Du coup le point départ est là, un groupe, des gars marrants, des musiciens, du metal, il ne reste plus qu’une chose à dire :
Let’s go !
Pour le moment point de princesse à l’horizon, juste deux gars Cusmar et Château. Des marrants aussi. Château Brutal, ou comment être plus rock’n’roll que le rock même ! 10 ans d’existence et on comprend vite. Ils sont grossiers, font des blagues pas drôles, ils parlent de cul et ils n’en ont rien à foutre Tout pour donner envie ? Et bien c’est exactement ça, c’est ce qu’il nous faut ! Arrêtons de dire au public qu’on les aime et autres simagrées. La vérité et du cul ! Faisons simple et ils font simple c’est pour ça que c’est génial. On fait même des pogo assis… Costauds, les gars.
Tu ne l’as pas vue venir celle là ? Moi non plus. Alors Château Brutal c’est tout un concept (ou pas) ; un barbu et un chevelu que tu as surement déjà vus quelque part (indice : dans Airnadette). C’est sans prise de tête, en totale improvisation (ou presque) et en roue libre car faut meubler un peu ces 45 minutes. C’est un peu tout et n’importe quoi, mais c’est ce qui les rend involontairement cools et leur délire presque parfait. De toute façon, le public n’y prête pas attention (ou presque). Le duo imprime un faux rythme désinvolte, meuble de quelques blagues faisant partie de l’identité du groupe à travers calembours et autres grivoiseries. Enfin, ça joue assez fort, du coup ça fait du rock qui rend sourd et ça, c’est cool.
Les titres font dans le simple et concret. “Meet My Meat”, “My Dick” ou bien “Golden shower” et sa douche de mousseux à bon prix. Les paroles déploient une prose de toute beauté, d’une élégance à faire pâlir les poètes du dimanche. De la totale désinvolture et du libertinage musical. On ne fait vraiment pas dans le sérieux, pas là pour s’embourgeoiser, ce qui tombe bien car ce n’est pas le style du public de ce soir. Un set qui fait appel à de l’érotisme rock (pas eux) et spectacle de nus (pas eux non plus) et en plus c’est sexy (toujours pas eux). En tout cas on adhère carrément et même “rectangulairement”… Un peu de déconne et de n’importe quoi ça fait du bien !
Ah ce n’était que la première partie ? Pourtant ils ont dit qu’après c’était l’after… Bon bah, la suite.
Princesse Leya mais qu’est ce donc ? Une parodie de Star Wars ? Et bien non ! Antoine l’explique bien à Sarah au cours d’un riche entretien dans nos colonnes.
Je vous pose les éléments du décor : Princesses Leya, ce sont des gens qui préfèrent l’espace aux tunnels. Antoine, Dédo, Cléo et Fifou décident de former un groupe pour concourir l’Eurovision et le gagner pour suivre les pas de papa (du moins pour Antoine), c’est surtout un groupe pour faire du Metal (ça, c’est Dédo). Passé ce pitch, on assiste à un show, une histoire, un concert, des reprises, flashbacks et joutes verbalo-humoristiques à grand renforts d’imagination et de clichés entre les genres musicaux. C’est léger et marrant, dans la déconne.
Nous sommes donc à la croisée des chemins, dans une comédie-metalo-musicale construite autour de la création du groupe et des vannes qui fusent entre les membres. Le tout entrecoupé de titres joués en live. La formule fonctionne avec efficacité par moments et parfois avec quelques ralentis. Dans un esprit général, l’idée marche adéquatement et l’humour second degré ou cynique des deux comiques fait le reste. Cleo et Fifou ne sont pas cantonnés au rang de potiches et tel un vrai groupe (car c’est un vrai groupe) tout le monde s’y met et s’engueule (dans le scénario) et ça se barre en cahouètes, à la limite du split, toujours sous contrôle. On entre dans le jeu, c’est dynamique et fluide, même un peu trop, d’ailleurs. Un brin d’imprévu donnerait encore plus de force mais le public bienveillant ne se lasse pas et rigole aux moindres blagues. Ce qui confirme le talent des humoristes. Les fans de Dédo retrouveront des classiques du Prince des ténèbres mais je n’en dis pas plus. On retrouve aussi des parodies, des reprises inattendues et des titres moins drôles (si toi tu n’es pas drôle) et surtout un vrai groupe qui gère son sujet comme il faut. Dans un esprit décalé et en toute légèreté ces Princesses Leya se débrouillent comme il se doit et pourraient bien détrôner Lordi (on est encore dans l’histoire).
Dans le flou du départ on pouvait s’attendre au début à un groupe, donc un concert à part entière. Certains resteront un peu perturbés au cours des premières minutes mais on entre vite dans le show et l’idée d’une comédie musicale Metôôôl s’avère plus que réussie. Pis Dédo en frontman de groupe, pourquoi cela ne s’est pas fait plus tôt ?
La mécanique est bien huilée, mais comme tout groupe de Metal qui débute, il ne manque plus que l’étincelle qui enflammera tout ça ! Il faut bien l’avouer, par moments, on attendait davantage de cette liberté rock n’roll capable de propulser les Princesses Leya dans l’hyperespace. Mais ce n’est que le début. Connaissant le talent comique des leaders et constatant le talent musical des musicien(ne)s, on ne se fait pas de souci pour la suite. Ces princesses ont ce qu’il faut !
Il manque quand même le médiator du destin ! (Je m’égare, désolé)
P.S. Dédo nous sommes d’accord avec toi, les gouts d’Antoine laissent à désirer, le Metaaaal, il n’ y a que ça de vrai ! Mais les Brassens Leya c’était vraiment chouette aussi, et si vivant !
Merci à Elsa & Tangui chez Cartel Concerts
Texte: Anthony
Photos: Leslie
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