Killing Joke @ Le Cabaret Sauvage – 27/10/2018

Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de voir un groupe aussi mythique que Killing Joke. C’est d’autant plus un évènement que le groupe joue dans son line-up d’origine. En effet, la composition du groupe est la même que celle de sa création en 1978. A l’occasion de ses 40 ans, le groupe a entamé une tournée qui faisait un passage par le Cabaret Sauvage dans le quartier de la Villette à Paris.

La soirée commence par un groupe de Bristol en Angleterre, Turbowolf, qui évolue dans un registre entre hard rock et rock psyché. Menés par un chanteur aux faux airs de Frank Zappa, les britons se sont formés il y a dix ans et ont trois albums à leur actif. Ils sont venus défendre leur dernière galette, « The free life » (Spine farm Records). Si leur musique est efficace et évoque notamment Black Sabbath ou les Eagles of death metal, elle n’apporte rien de très nouveau au moulin du heavy rock. Plutôt dispensable au final !

Aux alentours de 21 heures, le public commence à se masser autour de la scène pour accueillir Killing Joke. En musique de fond, on peut entendre la bande-son du film “Eyes wide shut”, ce qui permet d’installer une ambiance des plus occultes. Dans la salle qui évoque un chapiteau de cirque, la tension commence à monter quand le groupe mythique du post-punk des années 80 arrive investit la scène. Au milieu de ses musiciens, c’est la figure du chanteur Jaz Coleman, 58 ans, qui domine. Inutile de rappeler qu’il s’agit d’un des personnages certainement les plus hauts en couleurs et les plus charismatiques de la scène punk britannique. Ce dernier a d’ailleurs été décoré de l’ordre de chevalier des arts et des lettres en 2010. Grimé à la manière gothique avec du fond de teint blanc et du noir autour des yeux, Jaz est fidèle à lui-même. Ce soir-là, le groupe puise largement dans son répertoire, balayant toutes les époques du premier album éponyme de 1980 avec les titres « Requiem » et « The Wait » (repris par Metallica sur leur EP « Garage days »), les albums suivants comme « Night Time » (1985) avec le fameux titre « Eighties » (dont le riff ressemble étarngement à celui de « Come as you are » de Nirvana d’où des soupçons de plagiat) jusqu’à leur dernier album en date « Pylon » (2015) avec les titres « New Cold War » et « Autonomous zone ». Si le groupe interprète ses morceaux avec virtuosité, on peut néanmoins regretter leur manque de mobilité sur scène.

En effet, les membres du groupe sont assez statiques et cela nuit à leur jeu de scène. Après un vieux titre datant de 1982 (« Psyche »), le groupe quitte la scène avant la traditionnelle séance de rappels. C’est l’occasion pour Jaz Coleman de rendre un vibrant hommage à Paul Raven, le guitariste du groupe décédé en 2007 qui s’est aussi illustré au sein de Prong et Ministry. Le groupe entonne alors un de ses morceaux les plus connus, « Love like blood ». Si tout le monde a déjà entendu ce titre qui est un incontournable des soirées gothiques parisiennes, il est cependant peu représentatif de la discographie de Killing Joke. En effet, c’est certainement la chanson la plus commerciale et la plus FM de la carrière du groupe.

Un peu avant la fin du concert, le groupe puise à nouveau dans son répertoire le plus ancien avec le titre « Wardance » extrait de son premier album Killing Joke. Enfin, les anglais tirent leur révérence sur un de leurs morceaux les plus « metal indus », à savoir le titre « Pandemonium » issu de leur disque du même nom sorti en 1994. Un peu avant 22 heures, le groupe quitte la scène du Cabaret Sauvage. Pour ma part, c’était la première fois que je les voyais et leur prestation ne m’a pas déçu le moins du monde !

Setlist Killing Joke :

1- Unspeakable

2 – European super state

3 – Autonomous zone

4 – Eighties

5 – New Cold War

6 – Requiem

7 – Bloodsport

8 – Butcher

9 – Loose Cannon

10 – Labyrinth

11- Corporate elect

12 – Asteroid

13 – The Wait

14 – Psyche

Encore :

15 – Love like blood

16 – The death and resurrection show

17 – Wardance

18 – Pandemonium

Texte : Mathieu

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