
La scène metal française vit une période difficile à Paris et ailleurs en France. Beaucoup de bons groupes disparaissent faute de moyens pour continuer leur aventure, faute de soutien aussi. Cette année on voit des bars parisiens, que beaucoup affectionnent, fermer petit à petit. Le batofar annonce sa fermeture aussi… Y aurait-il une force (pas du tout surnaturelle) contre nous ? Heureusement, une lueur d’espoir est permise, Monolyth représente, entre autres, cet espoir, car c’est un groupe qui se bat, et dont les efforts se voient et se verront encore plus (on leur souhaite) récompensés.
Monolyth se bat pour la musique, pour la scène française mais aussi… pour les animaux ! C’est un groupe engagé auprès de Hardcore Cares France, pour ceux qui ne connaissent pas, je vous fais un mini topo à la fin de l’article * . Et oui, d’abord on parle musique ! Mais je ne pouvais pas vraiment commencer sans mentionner ce détail de taille et d’importance.
D’un premier abord on sent le souci du détail très poussé dans cet opus. L’énergie dégagée pour sortir cet album, le parcours, la souffrance on pourrait même dire, se ressentent. Ils ont mis du cœur à l’ouvrage et globalement, cela donne un visuel intriguant une musique qui dépote le tout dans un univers post-apocalyptique assez cohérent avec la musique. Venons-en, d’ailleurs, à cette musique. Monolyth propose un death, Thrash metal mélodique aux douces influences suédoises en débordant quelque peu sur les pays alentours ; qui avouons-le savent nous combler en matière de Metal. Bref de bonnes influences donc, en sont-ils dignes ?
Pour les avoir découverts en live il y a quelques années (déjà!) je peux au moins vous promettre une chose: c’est de vivre avec ce groupe un moment à la fois brutal et dynamique en live! Et c’est même comme ça que je vais qualifier l’intro de A Bitter End / A Brave New World et son titre ” The Ego Disaster” qui t’envoie une bonne patate à la sauce hurlement dans la figure : ni plus ni moins brutal et dynamique. Après s’être remis de cette entrée en matière pour le moins mouvementée, on s’aperçoit assez vite qu’on a affaire à un album fort en contrastes ; comme le signale le titre finalement, ils ne nous ont pas pris en traître, je l’ai déjà dit, le tout est très cohérent.
Une certaine rage se dégage des premiers morceaux dont les paroles risquent d’en toucher plus d’un. On se sent concernés et légèrement affectés par un arrière-goût de mélancolie qui va vous accompagner suivant les fluctuations mélodiques des guitares. Quelques titres retiennent l’attention plus que d’autres comme « This Pale Imitation of Guilt » ou « Betrayed Again » autant par leurs riffs énervés et une batterie percutante que par la ligne mélodique soignée.
La voix passe du scream au clair ; je vous avoue avoir ma petite préférence pour le scream, le brutal convenant mieux à l’ensemble à mon goût, exception faite pour le titre « A Bitter End » qui surprend, d’ailleurs par sa douceur. Guitare acoustique de rigueur ! Ce très beau titre conclue la première partie , la fin d’un chapitre pour repartir sur une note d’espoir celle d’un « Brave New World » avec, derrières des morceaux plus « joyeux »- du moins dans les paroles- des riffs toujours accrocheurs. Mention spéciale pour « Re-Awake » et « Ataraxia » dont le capital émotion est assez remarquable, et je suis sûre que chacun trouvera un titre qui lui parlera plus intimement.
Le groupe semble se mettre à nu avec cet album fait avec les tripes. Dans l’ensemble je vous encourage à l’écouter en plusieurs fois pour capter la subtilité de chaque morceau. Car A Bitter End / A Brave New World est un album deux en un ; 12 titres ce n’est pas rien, 12 titres qui suivent une ligne précise jouant entre les deux thèmes. De la mort vers la vie, du désespoir à l’espoir… Si vous êtes curieux et voulez comprendre un peu plus leur parcours je vous invite à lire la biographie du groupe, leur combat pour la musique et leur engagement.
Monolyth, A Bitter End / A Brave New World, sorti le 25 septembre chez Season Of Mist.
* Hardcore Cares France est une association qui, par le biais de la musique extrême et du milieu du tatouage, récolte des dons pour venir en aide aux associations de protection animale. Créée à Détroit , sa branche française est très active à Paris et organise souvent des événements. (Le prochain, ce samedi 3 novembre 2018 au Black Dog à Paris) Pour plus d’infos sur l’association et les groupes qui, comme Monolyth ont décidé de soutenir Hardcore Cares visitez le site et la page facebook.
Texte : Cindy
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