
Quand le King est en ville c’est sûr qu’on se déplace…. Vous vous dites mais qu’est ce qu’il raconte ? Et bien je parle tout simplement de King Buzzo, âme des Melvins bien sûr. Les Melvins c’est un ovni qui a surement traversé les années sans que tu n’en étendes parler jusqu’à aujourd’hui. Et pourtant c’est 35 ans de carrière, influence d’un mec qui n’a pas fait long feu ( Kurt Cobain) et tous les grungeux de Seattle. Melvins c’est rien et tout à la fois entre le punk noise metal rock garage sludgy et à fond les basses. Melvins c’est en dehors de toute tendance, et quand même cités par de nombreux artistes, et oui. C’est pour ça que pour un groupe tout simplement à part, il y a le public qui va avec, fidèle et drainé depuis ces années car clairement devenus incontournable pour tout amateur de musiques saturées protéiformes.
Du coup quand les Melvins se déplacent, rarement, par chez nous, et bien c’est avec un sold out que la salle se retrouve. L’Alhambra très peu habituée à un public de la sorte et vite prise de court ( bar fermé très rapidement). Quoi qu’il en soit on est surtout là pour voir notre premier live des Melvins.
En attendant c’est avec les adolescentes en mal de rébellion Shitkid qu’on patientera, l’image est certes facile mais la prestation laisse tout de même assez perplexe. Je reprendrai la comparaison qu’on m’a intelligemment faite ce soir là (une personne de bon gout), et bien on peut penser à du Bikini Kill mais en moins bien… Shitkid c’est surtout Åsa Söderqvist, jeune suédoise accompagnée en live de sa copine bassiste et qui , à elles deux, font un peu les insolentes, jouant devant la salle du quartier dans un rock aux accents post punks et encore, à grand renfort de boite à rythme minimaliste, quelques accords. On est un peu partagés par la prestation. Une attitude délétère d’adolescentes en mal de rébellion et limite encensée par une certaine presse rock qui y verra surement du talent. Bref, on repassera et je ne suis pas le seul.
Du coup voila ce qu’on attendait, la tête d’affiche ! Buzz accompagné de son fidèle briscard à la batterie Dale Crover en ont vu passer des groupes ! Et eux sont toujours présents ! C’est avec deux bassistes que la formation se présente maintenant et ça sonne carrément bien sur le fou Pinkus Abortion Technician dernier album de la formation sorti en avril dernier chez Ipecac. Du coup qui dit Pinkus dit Jeff Pinkus des Butthole Surfer et l’excellent Steven Shane McDonald habillé d’un costume pantalon veste à crânes typé Halloween qui me rend bien jaloux.
Buzz toujours dans sa bure mystique et les Melvins attendus pouvaient attaquer avec cette énergie qu’est la leur. 35 ans de carrière équivaut à une setlist aux possibilités infinies. Mais le groupe n’hésitera pas à contenter les fans et les attentes pour survoler son répertoire tranquillement. En démarrant sur “Sesame Street Meat” de 2014 le ton de la soirée vient juste d’être donné.
Entre titres musicaux, classiques du groupe et covers à la sauce Melvins c’est bien électrique ce soir et les anciens montrent bien qu’ils savent s’y faire ( le public le sait bien)
Comme covers on a le choix! David Bowie et son « Saviour Machine », Butthole Surfers -car avec la présence de Pinkus, du coup on ne pouvait pas faire sans les Surfer et le plaisir des Melvins à traficoter des covers de toute part. C’est un “Moving To Florida” en cocktail avec « Stop » de James Gang pour balancer un “Stop Moving to Florida” tout fou et presque alcoolisé ( ou pas). C’est un peu ça les Melvins, de la chimie électrique.
On enchaine et comme je le disais bien avant, deux bassistes c’est vraiment cool, on en a les oreilles qui frétillent, surtout avec l’énergie des deux compères qui se complètent bien. On se ballade sur la discographie, Buzz sait jouer entre les titres en allant chercher le classique “Honey Bucket” de 1993 avec bien sûr l’album HOUDINIII. Ou bien le tout aussi heavy “Anaconda” de 1991 en passant par 2008 avec “The Kicking Machine”, il y en a partout, et on se tapera un gros trip sur le plus récent et ovnesque “Don’t Forget To Breathe” ( 2018), mais en même temps rien ne se ressemble chez les Melvins… L’énergie est toujours là et les poses à répétition de Steven Shane McdDonald le prouvent, c’est un groupe qui s’éclate toujours autant sans se prendre au sérieux !! Surtout quand on s’éclate sur le n’importe quoi “Onions Make the Milk Taste Bad”. Entre heavy, rock garage, noise aux accents sludge, doom, bref les Melvins c’est tout à la fois et même si la setlist pouvait être encore plus folle c’est déjà un belle brochette présentée là.
On parlait de cover et de Bikini Kill si vous avez bien suivi ? Et bien du coup après le rappel, c’est bien « Rebel Girl » de ce groupe qui conclura ce set en duo avec Shitkid qui s’en tire pas trop mal au final pour le dernier barouf électrique remuant cette Alhambra peu habituée à tout ça.
Un fil conducteur à tout ça ? Bien sûr que non, mais bon on s’en fout, on a eu juste ce qu’il faut et de quoi partir dans tous les sens, les Melvins quoi ! Et ça fait 35 ans que ça dure, toujours aussi infatigables…
Texte: Anthony
Photos : Leslie
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