![Halestorm_4[1]](https://theunchained.net/wp-content/uploads/2018/10/halestorm_41-1-678x381.jpg)
Plus de deux ans.
C’est le temps qui a séparé ce concert de la Cigale et la dernière apparition française d’Halestorm au Hellfest 2016. Sur la grande scène de Clisson, leur set bien que rapide avait attiré une bonne foule et réveillé le début d’après midi. Autant dire qu’après deux ans de frustration, il était temps qu’ils reviennent. Dans une belle salle, d’ailleurs, tant qu’à faire, pour une soirée familiale.
Le rendez-vous était donc pris depuis des mois et ce, pour un sacré paquet de gens. Le concert ? Annoncé complet. Le pit ? Envahi par plus d’une quinzaine de photographes se disputant les meilleurs clichés dans une chaleur étouffante. Le public ? Venu certes en nombre, mais parfois en famille, occupant l’essentiel des places assises disponibles aux balcons, sous les moulures de la Cigale.
Ainsi, c’est un public impatient mais assez immobile qui occupe les deux tiers de la fosse quand les lumières s’éteignent.
Devilskin a un côté assez “symétrique” quand le groupe entre sur scène. Paul Martin (à la basse) et Nail Vincent (à la guitare), habillés pareils, boules à zéro et longs boucs rouges partagent aussi leur façon de bouger. Et ils ont beau paraître frères, la caution familiale du groupe se trouve derrière la batterie, là où officie Nic Martin, le fils du premier. Mais malgré leurs efforts de style, l’essentiel des regards se concentre sur Jennie Skulander, chanteuse de son état, pin-up en simili latex et serre-taille de son aura.
J’ai songé à préparer un tuto “fabrique ta robe de Devilskin avec les moyens du bord, mais je n’avais ni cobaye ni strass sous la main.
Et donc, c’est quoi, au juste, Devilskin ?
- Ce sont des Néo-Zélandais, ce qui aurait plutôt tendance à déclencher mon respect : ils viennent de loin, et la dernière sensation venue du pays des kiwis (avec Alien Weaponry et la première ministre), c’est un phoque qui baffe un mec en kayak AVEC UN POULPE. Sympathie immédiate.
- Ils jouent une musique assez difficile à définir. Leur page Wikipédia parle de “metal alternatif”, et on va supposer que c’est parce qu’ils ont tendance à changer très vite de style plusieurs fois par morceaux ; un peu de hard rock, un peu d’emo, pas mal de heavy, un minipoil de death, et une reprise de Heart. Le tout occasionne du “très bon”, comme du “légèrement relou”, tout en fonctionnant plutôt bien dans l’ensemble. Comme dirait un pote, ils manquent légèrement de ligne éditoriale.
- La chanteuse, si elle maîtrise clairement plusieurs types de voix (claire ou saturée) semble avoir du mal à choisir son camp. Après, c’est une question de goût mais je préfère nettement ses growls (même courts) que les passages répétés de “Wooohooohoooh” démonstratifs. Désolée.
- Pour un groupe de première partie, ils jouent assez longtemps, soit un poil plus d’une heure. C’est clairement un parti pris, et à les écouter, et les voir évoluer sur scène, on comprend bien qu’ils ne partagent pas l’affiche d’Halestorm par hasard.
Notons que le logo sur la grosse caisse se retrouvait sur la robe de la chanteuse, le backdrop, les paravents sur les côtés de la scène, certains instruments et, sauf erreur, les tatouages des musiciens. Plutôt clair.
L’avantage ? Le concert est cohérent, et Devilskin fait hocher les têtes dans la fosse comme aux balcons.
L’inconvénient ? Une heure, quand on ne connaît pas du tout les titres, c’est un peu long, et leur setlist n’étant pas concentrée autour de leurs meilleurs titres, on court le risque de voir l’enthousiasme retomber aussi vite qu’il s’était levé. Mais dans l’ensemble, l’expérience est positive.
Il paraît qu’après la pause, la Cigale toute entière s’est mise à crier quand Lzzy Hale est arrivée sur scène, le tout dans le noir. Il paraît, car j’étais personnellement en pleine mission WC à ce stade. Le temps de revenir, et c’est déjà le premier titre “Black Vultures” qui s’achevait.
“Cuir, cuir, cuir – GUITARE !”
Prenons un court instant pour parler de Vicious, dernière livraison en date du groupe, que je n’ai pas eu le coeur à chroniquer pour une simple raison : la déception. La PREMIÈRE déception depuis que je connais Halestorm. “Black Vultures” étant l’une des chansons à sauver sur l’album (notamment pour son petit côté Thundermother), c’était ballot de louper celle-ci. Mais finalement, les nouveaux titres rendent bien mieux sur scène qu’en studio. Heureusement d’ailleurs, puisqu’ils vont constituer une bonne moitié du set de la soirée. Et heureusement aussi, puisqu’Halestorm étant essentiellement un groupe de live, il vaut mieux que les choses prennent ce tournant là plutôt que l’inverse.
Seulement, cette bonne surprise n’empêchera pas tout à fait quelques passages à vides, moments mous dans la soirée. Et dans ce cas, il n’y a rien d’autre à faire qu’attendre que la chanson suivante arrive pour redynamiser le concert.
Il se murmure que les chaussures de Lzzy sont livrées avec une notice de sécurité. Sans déconner, on doit pouvoir tuer quelqu’un avec. Ou faire de la pâtisserie, au choix.
Halestorm restant Halestorm, ce type de souci n’empêche pas la fête de battre son plein, et les titres issus des albums précédents de faire bondir un peu la foule. Tant mieux d’ailleurs, puisqu’étrangement, tout au long du concert, le public a l’air à donf mais tout ce monde-là bouge très peu dans la fosse.
Alors certes, Lzzy connaît sa voix et elle s’en sert bien, encourageant le public à suivre ses vocalises jusqu’à bout de souffle, occasionnant quelques longueurs. Mais on lui pardonne, à la fois par admiration (personne n’arrive à gueuler aussi fort, aussi longtemps qu’elle) et par intimidation (sa bouche doit faire 15cm de large, mais en “ressenti”, on monte bien à 3 mètres).
“Allumeeeeer le feu, allumeeeeer le feu !”
Globalement, le groupe ne change pas de recette. On passe par le solo de batterie d’Arejay qui provoque toujours des réactions variées dans le public quand il sort ses baguettes géantes. Hormis lui et sa soeur (qui se rapproche de plus en plus du stade Joan Jett dans l’échelle “évolution de la rockeuse), les regards s’attardent peu sur leurs compères Joe Hottinger, malgré un jeu de scène plus équilibré avec Lzzy, et un splendide look-de-fermier-hipster-à-chapeau-Amish ou Josh Smith. Mais lui, on le soupçonne de bien aimer ne pas être trop dans la lumière.
Déjà, le mec joue de la batterie en costard-cravate-bermuda et ça en impose. MAIS CE MOTIF GLACES ET ESKIMOS ! C’EST PAS LE PLUS COOL DU MONDE ? (haha,”cool” ! Vous l’avez ?)
En conclusion, un concert rassurant pour l’avenir d’Halestorm malgré ma déception toute personnelle à l’écoute de Vicious. Déjà parce que le public a répondu, ticheurtes du groupe fièrement affichés sur les torses bombés. Mais aussi parce que l’énergie des Américains suffirait à réduire des collines en tas de gravier. Et enfin parce que même plus pop, et plus “molles” sur album, les nouvelles chansons fonctionnent quand elles sont interprétées avec autant d’envie et de passion.
Ouf. Tout va bien. J’aime toujours Halestorm d’amour, et pour le coup, j’ai l’impression qu’ils me le rendent bien, et qu’on était probablement une Cigale entière à partager ce sentiment.
Merci à Cartel Concerts & Replica Prom
Texte garanti sans dessins pourris (pour une fois) : Sarah
Jolies images, parce qu’elle était là, et qu’elle a survécu au photopit : Anne So.
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