
Il est plus que probable que vous ayez déjà entendu parler de Bukowski. Non, je ne vous parle pas de l’écrivain, mais bien du groupe de Rock parisien fondé en 2007, entre autres par les frères Dottel et avec des centaines de concerts au compteur. Personnellement, c’est plutôt par hasard et assez tardivement que la formation a croisé ma route lors de la Release party de On the Rocks, il y a trois ans et demi (oui, j’ai littéralement vu de la lumière et je suis entrée). Je me suis pris une claque ce jour-là et depuis, je les suis de près. Et aujourd’hui, vendredi 05 Octobre 2018 est un jour important pour les Parisiens : il marque la sortie de Strangers, dernier né de la formation.
Trois ans et demi entre deux albums, c’est long, me direz-vous. Mais les petits gars n’ont pas chômé et il y a eu du changement dans la formation : Bukowski a changé de tourneur mais aussi et surtout, suite au départ de Fred pour Mass Hysteria, de guitariste. C’est Clément qui a repris le flambeau et la guitare de Bukoswki. Et, comme ils le disent si bien, ça a été un nouveau souffle pour eux. Baptisé Strangers en référence à leur sentiment de marginalité par rapport à la société actuelle, cet opus se positionne dès la première écoute comme un album plus mature, plus abouti et surtout plus éclectique que les opus précédents. Je vous propose de faire un petit tour d’horizon.
Strangers s’ouvre sur « Facts and Consequences », mélancolique avec un tempo trainant, bourré de sensibilité. On se dit que Buko s’est assagi. Jusqu’à l’explosion. Vers la moitié du titre, la voix de Julien vient compléter celle de son frère, les grosses guitares bien grasses sont de retour et … que ça fait du bien de retrouver du Buko après tout ce temps !
On poursuit avec « The Middle Finger », tout ce que Bukowski sait faire : puissant, entrainant, vous vous surprendrez à agiter la tête dans tous les sens pour suivre le rythme. « Mater Dolorosa » surprendra par son intro calme, presque religieuse et ses notes posées, ressemblant presque à de l’orgue avant d’entrer dans l’urgence. Le morceau sera porté par les notes de guitares qui s’égraineront d’une oreille à l’autre et on s’arrêtera un instant sur le refrain, mélodique à souhait.
Mais à travers cet album, le quartet parisien a essayé de sortir de sa zone de confort en proposant des titres différents. Je pense par exemple à « Mysterious Smile » qui arrive ensuite et que la formation a choisi comme single et auquel elle a offert un clip, plus groovy, aussi bien dans le tempo que dans la tonalité, dont le mysterious rire de Mathieu résonne sur l’intro.
Retour au lourd avec « Haters » et Timon qui maltraite, pardon martèle sa batterie pendant que Julien hurle sa haine sur l’intro. On s’arrêtera aussi un instant sur « Easy Target » toujours dans l’urgence, avec ses chœurs et surtout sur « Idol » à la tonalité à première vue déconcertante mais qui sonne bien lourd, grave, mature.
On passe ensuite à « Starless Night », morceau en hommage à l’un de leur ami parti trop tôt, jamais dans le pathos, tout dans le rythme soutenu puis par « A New Sun » et sa guitare envolée, délicate et son refrain mélancolique, presque torturé.
L’opus se termine sur « Bad Habits » dont l’introduction est clairement un jeune homme particulièrement éméché chantant sous les rires hilares de ses amis « Unchain my Heart » de Joe Cocker et sur lequel la part belle est faite à la basse avant que le refrain vous souffle. La parfaite combinaison du vieux Bukowski et du nouveau.
Pour conclure, je ne pense pas me tromper en disant que les fans de la première heure de la formation ne seront pas déçus : c’est du grand Bukowski. En s’ouvrant sur d’autres horizons, le quartet devrait même réussir à attirer une nouvelle population. En tout cas, c’est tout le mal que je leur souhaite ! Il ne reste plus qu’à voir ce que cela donne sur scène. N’est-ce pas à ça que l’on voit la vraie valeur d’un groupe et d’un album ?
Bukowski – Strangers, sorti le 05 Octobre 2018
Texte : Camille
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