Deicide – Overtures of Blasphemy

Deicide remue joyeusement la sphère death metal avec la sortie d’Overtures of Blasphemy chez Nuclear Blast depuis le 14 septembre. Deicide fait plus ou moins partie des meubles dans le paysage death, et les voir toujours en activité après cette douzaine d’albums, toujours aussi remontés contre le prêtre du coin, a quelque chose de rassurant.

Deicide ne déroge pas à un certain classicisme si j’ose dire ; l’inconvénient du death metal, c’est qu’il ne semble que très faiblement enclin à réinventer les codes de son propre genre, ce qui a pour avantage, ceci dit, d’éviter les mauvaises surprises. Deicide ne se dénature pas, on ne peut pas parler de Deicide comme un groupe qui évolue ou qui mûrit. Et pour être honnête, c’est tant mieux, l’amateur de death n’a que très peu d’intérêt à voir les piliers du genre s’assagir et s’essayer à des compromis musicaux. Deicide, pour le bonheur de ses fans, conserve son statut de concasseur de vertèbres en chef.

Même si, comme je le disais, Deicide n’entend pas dépoussiérer le genre et s’imposer comme une sorte de nouvelles vague créatrice, on dénote une attention portée à la mélodie, une plus grande place accordée aux solos, un guttural mieux intégré à la composition et plus policé, sans pour autant perdre de sa puissance. J’entretiens personnellement une nostalgie de ce guttural un peu cradingue qui se découpait nettement sur la mélodie, que l’on retrouve très partiellement ici dans “Crucified Soul Of Salvation” et “Defying the Sacred” (dont l’introduction au solo de guitare m’a copieusement agacée, lui préférant là aussi les riffs lourds, saccadés et sans ménagement qui avaient cours dans les opus précédents). Cet aspect plus chiadé n’est pas passé inaperçu, et même si cet album reste efficace et véhicule parfaitement l’identité Deicide, il y a fort à parier que certains lui préférerons “Legion” ou “Serpents of Light” pour leur espèce de malveillance et leur puissance sans concession.

En somme, Deicide saura contenter le fan de death, la sortie d’un album de Deicide constituant presque un événement en soi. Même s’il ne s’agit pas de leur meilleur opus et que ces solos de guitare un peu faciles étaient loin d’être nécessaires, voilà qui fera un fond sonore de choix pour vos barbecues entre chevelus revêtus de raffinés treillis militaires, copieusement servis en non moins raffinées 1664.

Overtures of Blasphemy est déjà disponible en écoute intégrale sur les Internets.

Texte : Claire

Overtures of Blasphemy – Deicide, chez Nuclear Blast depuis le 14 septembre

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