Rencontre avec John Corabi – THE DEAD DAISIES

7 mai dernier, 15h, au Dr Feelgood. Après le concert de la veille, on aurait imaginé que les Dead Daisies préfèrent profiter de leur journée off pour se reposer ou se balader dans Paris avant de repartir vers la Suisse, mais ce serait les sous-estimer. A l’heure pétante, ils accueillent eux-même la petite foule de privilégiés venus assister à leur showcase acoustique. Signent des affiches, se prêtent au jeu des photos ou distribuent des câlins, le tout avec des sourires éclatants. Les gars sont capables de passer de leurs chansons à des reprises de Led Zepp ou des Beatles, comme ça, au débotté, et les frissons parcourent la salle.

Le set ne dure pas plus de 35mn, mais personne ne questionne son efficacité, et surtout, les cinq musiciens restent encore longuement dans la salle pour répondre à toutes les demandes de fans.

John arrive à la bourre à notre rendez-vous, mais il ne hâte pas l’interview pour autant. Couché tard la veille, il avoue être un peu fatigué en versant du Coca Zéro© dans son verre de brandy. Sa mèche blanche caractéristique disparaît sous un chapeau en feutre, ses colliers s’entrechoquent dans des bruits de “cling clang” quand il bouge ou quand il tire sur sa cigarette électronique. Installé côté banquette, il parle tranquillement, prend le temps de réfléchir à ses réponses, glisse parfois une petite blague qui nous fait rire alors qu’il garde simplement un sourire en coin. Souvent, il avance sa main pour la poser rapidement sur les nôtres. C’est un homme qui transpire le charisme et inspire la tendresse. Un vrai bon moment.

Comment tu décrirais les Dead Daisies à quelqu’un qui ne connaît pas ?

John Corabi – Honnêtement, je pense que c’est un groupe de rock old-school. Droit au but, sans fioritures, tu vois l’idée ? J’ai tendance à rapprocher les Daisies du vieil Aerosmith des 70s. De gros amplis, et 5 mecs sur scène qui jouent… Pour moi, c’est du rock’n’roll à l’ancienne. On ne réinvente pas la roue, on se contente de faire quelque chose qu’on adore.

Est-ce que c’est compliqué d’écrire de la nouvelle musique quand c’est un style qui est joué dans le monde entier depuis 40 ans ?

J – Non parce que je crois que rien n’est réellement original. Rien du tout. C’est rigolo d’ailleurs. Il y a une raison pour laquelle certaines choses, les classiques, reviennent toujours. Tu vois ? Ça s’en va, et puis ça revient, comme les modes. Même les bagnoles ! Si on regarde le succès des Mustangs ces dernières années, alors qu’elles ressemblent à nouveau à de vieilles bagnoles… Ils changent la peinture, les couleurs, mais c’est un classique.

Vraiment, je ne vois aucun artiste qui produise quelque chose de totalement inédit. Chacun prend ce qui lui plaît et appose son empreinte dessus. Tu prends des groupes comme le nôtre, Rival Sons, Greta Van Fleet… Eux ils ont ce son à la Led Zepp qu’on recherche aussi, Rival Sons donne dans les gros riffs des ’70s, et ils y ajoutent juste un brin de modernité

Ou même les New Roses : les mecs sont allemands et quand tu les entends, tu as l’impression d’être dans un vieux garage en Californie !

J – Oui, et c’est drôle, je parlais au chanteur, il était en train de chauffer sa voix, et j’étais impressionné ! Je lui ai dit “Mec, tu as une voix incroyable”, sa voix me rappelle beaucoup celle de Steve Marriott d’Humble Pie. Encore une fois ; tu reproduis ce qui te plaît. Je crois que les gens qui cherchent délibérément à trop planifier la façon dont ils veulent sonner, s’habiller, ces gens-là sont foutus. Le public verra que tu en fais trop, que ce n’est pas naturel.

Tu sais, nous, on va en studio, on écrit de la musique. Sur notre nouvel album, dans “Judgement Day”, y’a de l’acoustique, du heavy… Pareil avec “Burn it Down”, c’est bluesy et heavy, y’a “Rise Up”, y’a des ballades… On n’y réfléchit pas, on écrit de cette façon. On est tous dans la même tranche d’âge, on a grandi en écoutant Black Sabbath, Aerosmith, Zeppelin, Queen, David Bowie, Free, c’est là dedans qu’on puise.

 Et nous aussi !

J – C’est de la super musique ! Les Beatles ! (il pose la main sur son cœur dans un clung clong de bracelets) Tu prends même un groupe comme Soundgarden, et autant je les aime (et Chris, qu’il repose en paix), c’est de la super musique ! Mais si tu l’examines bien, à quoi Soundgarden te fait penser ? Pour moi, c’est un mix entre le gros son de Black Sabbath et les mélodies des Beatles. Personne ne fait rien de totalement original.

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 Comment se passe le recrutement de nouveaux membres ?

J – Ce sont tous des amis. Doug (Aldrich) a bossé avec Deen (Castronovo), Marco (Mendoza) a bossé avec Deen…

Nous sommes interrompus car à ce moment, un gros “AAAAAAHH” résonne à côté de nous parce que Marco Mendoza teste la table de beer pong du Feelgood

J – Tu peeeeeux ?… Je veux pas être un connard, mais j’essaie de me faire interviewer là ! Désolé hein

Marco ramasse tout le bordel qu’il a renversé et part à reculons – il n’est pas exclu qu’il y ait eu une courbette – “Pardon, pardon”

J – Reprenons… Moi je suis arrivé parce que je connaissais Marco, et à l’époque, Dizzy (Reed) et Brian (Tichy). On est tous des amis. On a intégré Doug  parce qu’on le connaissait tous, on est comme une famille. Alors on croise les doigts pour que le fait d’être tous entassés dans un espace limité pendant 7-8 ou 9 mois par an, on puisse continuer à bien s’entendre.

Après, beaucoup des noms sur “La Liste” peuvent être trompeurs… Il me semble que David (Lowy) a toujours voulu que le groupe ait un noyau durable, qui enregistre l’album et parte en tournée.

Mais le groupe est souvent décrit comme ayant un personnel tournant, et la liste des ex-membres est 3 fois plus longue que celle des membres actuels…

J – C’est ça qui est trompeur. Par exemple, quand on enregistrait Revolución, Brian a dû s’absenter parce qu’il avait d’autres obligations au même moment. J’ai rejoint le groupe à Cuba où on a commencé certains des morceaux. Quand on a fini l’album, Brian n’était toujours pas disponible. Quand on est partis en tournée avec Kiss, Brian n’était pas encore revenu, donc on s’est dit qu’on pouvait appeler Tommy Clufetos. “Tu es dispo ? Ouais” et on s’est retrouvés, on a répété avec Tommy, et on a joué plusieurs concerts avec lui. Quand Brian a pu se libérer, il est revenu. Donc je pense qu’il y a toujours eu une sorte de cœur permanent dans le groupe, mais que cette fameuse Liste est surtout composée de gens qui peuvent nous dépanner quand on a besoin d’eux. Darryl Jones a remplacé Marco au moment où il finissait Black Star Riders

On est tous amis de toutes façons. Je fais ça depuis 30 ans, tu sais, je connais des millions de gens dans ce business, donc s’il survenait un évènement qui m’empêche d’assurer un concert ou autre, je ferais quoi ? J’appellerais Robin Zander ou quelqu’un d’autre…

Le groupe ne s’appelle pas “David Lowy & the Dead Daisies”, ou “John Corabi & the Dead Daisies”, donc peu importe la raison, si l’un de nous ne peut pas assurer un show, ça ne pose pas de problème, on lui demandera s’il peut recommander un batteur, un bassiste etc pour le remplacer. C’est comme ça qu’on a fonctionné jusqu’ici, qu’on avance, que les Dead Daisies avancent. S’il faut trouver un dépannage, on le trouve.

Il y a quelques années, j’ai vu Aerosmith, sans Tom Hamilton à cause de ses problèmes de santé, il avait un cancer de la gorge. Donc ils avaient un autre bassiste sur scène, et quelque part, ce n’est pas si grave quand ILS le font, alors bon, on a à peu près fait le même genre de chose. C’est juste qu’on a de bons membres… Marco peut recevoir un coup de fil pour aller faire un album quelque part parce que c’est un musicien génial. S’il nous dit “Les gars, je vais pas pouvoir assurer ces 4 dates-ci”, on appelle Darryl Jones pour le faire !

Cette fameuse longue “Liste” de gens, ce sont juste des amis, et on s’entraide entre amis !

Comment vous gérez la compo, les répètes et l’enregistrement d’un album, vu que personne ne vit dans la même ville voire le même état, voire le même hémisphère que les autres ?

J – Je sais, c’est chelou, non ? Je trouve aussi…

 Vous Skypez ?

J – Nope

Vous vous passez des emails ?

J – Nope ! Notre management nous concocte un rétroplanning pour l’année ; « là on tourne, là on fait un break de quelques semaines, et après on va faire un disque.» Une fois que c’est calé, on prend chacun notre avion et “Pschhhhiou”, on se réunit !

 Où est-ce que vous vous retrouvez ?

J – Ca dépend… Pour Make Some Noise, on était à Nashville (ma maison), et on a tout fait sur place. Pour Burn It Down, nous sommes allés à New-York, et on a écrit l’album là-bas. David, en bon businessman, avait des obligations à New York alors on en a profité. Et tous les jours, on se levait le matin, on sortait de l’hôtel, on se rendait au studio où on se posait tous avec Marti (Frederiksen, le producteur), et on écrivait. On a fait ça pendant 10 jours, jusqu’à ce qu’on se dise « Okay, on a assez pour remplir un album» et on est repartis à Nashville.

Personne n’est arrivé avec des compos déjà prêtes ?

J – Seulement quelques riffs… Mais c’est très rapide, c’en est presque bizarre. On a 6 gus là où la plupart des groupes en ont un ou deux pour composer. Tout le monde écrit.

On s’est réunis, on a trouvé environ 22-25 idées, on a embarqué pour Nashville, puisque le studio et la maison de Marti y sont aussi. On s’est installés, et puis on s’est mis à bosser de 10h le matin à 21-22h le soir, 7 jours par semaine, jusqu’à ce qu’on ait fini. Généralement, de l’écriture jusqu’au choix de la pochette, enregistrement et mix compris, ça nous prend environ 5 semaines. On a fini la tournée en septembre, on a pris quelques semaines de congé. Fin octobre, on était à New York pour les 10 jours d’écriture, on a refait une petite pause… On est entrés en studio juste avant Thanksgiving, et on a terminé le 16 décembre. Tout était fini avant les fêtes de fin d’année.

 C’était y’a 5 mois… Vous avez profité de la tournée pour composer du nouveau matos ?

J – Juste quelques riffs… Je n’écris pas de chansons entières pour ce groupe, j’aurais peut être une idée, mais on compose tous ensemble, c’est très important pour nous.

Ça se sent sur scène d’ailleurs, puisque vous communiquez tous avec le public. C’est d’autant plus visible que vous passez après les New Roses où seul le chanteur interagit avec la foule.

J – Énormément de groupes sont comme ça… Ma priorité c’est… Je me fous de qui parle, au fond. La seule chose à laquelle on essaie de penser, c’est de ne pas parler tous en même temps, tu vois ? Ne pas se gêner… Et même comme ça, hier soir, Doug a pris mon micro, ben ok, pas de souci, mais je prends sa guitare ! Ce n’était absolument pas prévu 🙂

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Le meilleur et le pire en tournée ?

J – Le meilleur et le pire ?… Le meilleur, c’est évidemment quand on est sur scène. Il y a une énergie géniale qui nous parvient depuis la foule. Les fans, les amis, la famille comme je disais hier soir. Mais après quelques temps, la fatigue te rattrape, et tu veux juste rentrer chez toi. Tous les jours, j’entre dans la pièce, j’ouvre ma valise (il mime en bruitant), je sors mes affaires, mon ordinateur, mon téléphone, je branche tout ensemble, je recharge les batteries, etc. C’est très monotone, très routinier. Tu ne dors pas beaucoup non plus… Tout à l’heure quelqu’un me demandait si j’allais sortir, me balader en ville, mais je suis tellement nase !

 En même temps, si tu t’es couché à 3h, c’est normal aussi.

J – Mais tu ne PEUX pas te coucher ! J’étais tellement gonflé à bloc après le concert, que je suis allé au bar de l’hôtel. J’ai retrouvé des amis, des connaissances, et puis on a bu des coups, et après un ou deux brandys, (il mime sa décrépitude) j’étais mort !

 Quelle a été la réponse des spectateurs hier soir par rapport aux nouveaux morceaux ? Comment vous l’avez perçu ?

J – On a eu un public génial, je veux dire, tout le monde avait l’air d’être vraiment à fond, a clairement réclamé un rappel… Paris a toujours été cool, mais bordel, QU’EST CE QU’IL FAISAIT CHAUD là dedans !

C’est pour ça, je n’ai pas trop saisi ta vanne sur l’hiver à Nashville où il avait fait si froid, alors que dans le Trabendo, il faisait 4000 degrés et qu’on suait tous comme des porcs !

J – Oui c’est ma petite technique pour lancer “Mexico”, mais c’est vrai que ce putain d’hiver a été brutal. Et on a commencé la tournée à Glasgow, il caillait aussi, donc j’introduisais la chanson en disant « Bon, les mecs, on suppose que vous ne cracherez pas sur un peu de chaleur mexicaine ?». J’ai pris le pli, mais c’est vrai qu’hier, en posant la question, tout le monde répondait « NAAAAAN !». Je me suis senti un peu con (il mime). J’aurais peut être dû mieux me renseigner

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La conversation dérive soudain sur la météo en Europe et aux États-Unis, les conversions Celsius/Fahrenheit, et les inondations à Paris pendant l’hiver. Nous lui expliquons notamment le principe du Zouave du Pont de l’Alma et son omniprésence dans les infos lorsque tout le monde scrute le niveau de l’eau, parvenu l’hiver en haut des cuisses du Zouave. Pour arriver à cette conclusion splendide par John : On est passés de “Burn it Down” aux couilles d’une statue sous un pont…

Fin de l’intermission

 Est-ce que vos familles écoutent votre musique ?

J – Probablement pas. Peut être quand je ramène l’album (il mime, “clong claoing” de ses bijoux) « Hey, regardez ce que j’ai fait, oh cool !»(il fait mine de jeter l’album). Mon fils écoute absolument tout. Il aime bien les Dead Daisies, et il joue de la batterie dans mon groupe solo. Il écoute du R’n’B, du blues, il aime à peu près tout ce que j’ai fait, mais il écoute aussi du METAL (il mime le bourrin), les trucs violents. Je lui fais écouter les albums dès qu’ils sont prêts, mais là, lui et sa copine viennent d’avoir des filles jumelles, donc il écoute, me dit “ouais Papa, c’est cool, faut que je file changer des couches”. Ce ne sera plus jamais pareil !

 Tu as des conseils pour les musiciens et musiciennes qui essaient d’émerger ?

J – Honnêtement, il faut commencer par se faire à l’idée que l’industrie musicale n’est plus ce qu’elle était. Mais aujourd’hui, les musiciens ont à disposition tout un bordel que je n’avais pas quand j’ai commencé. Je devais faire un album, parce qu’il n’y avait pas ProTools, Logic, Cubase. On n’avait pas toutes ces merdes, ces ordinateurs. Maintenant tu as YouTube, Facebook, Instagram, Twitter, donc tu n’as plus besoin d’un label. Alors mon conseil, c’est « Croyez en vous-même ».

Soyez patients, sortez de chez vous, travaillez votre instrument, écrivez votre musique, déposez-la, enregistrez-la vous-même, balancez tout ça sur les réseaux sociaux, et surfez la vague, tu vois ? Je suis plutôt excité par tous ces trucs, tout ce qu’il y a sur YouTube… Mais ce n’est pas une inspiration pour nous non plus, on n’y pense pas, puisque quand on compose, on écrit simplement des trucs dont on trouve qu’ils sonnent cool. On compose, on trouve de bons textes qui y collent bien, BOOM, on enregistre. Mais je trouve ça excitant… Quand j’ai commencé, et je vais sans doute paraître dégueu, il fallait lécher un paquet de cul. Tu comprends l’idée ? Tu vois, ces gens qui n’ont jamais joué un putain d’instrument de leur vie, qui débarquent et te sortent un truc du style «C’est pas accrocheur ». Ben va te faire foutre ! Maintenant tu n’as plus à subir tout ça, et tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même.

La conversation s’engage sur les girlbands et le fait qu’il y a tellement de musiciens sur le marché qu’il est compliqué d’exister dans la masse.

J – Mon problème avec les girlbands, c’est que trop souvent, elles ne savent pas jouer mais elles arrivent sur scène en petite tenue… (Face à deux nanas dont une qui joue dans un groupe, il se fait immédiatement chambrer) Mais moi je m’en tape que tu aies des seins ! Joue de ton putain d’instrument, et fais-le bien ! Il y a aussi un dicton américain qui dit que «quand tu trais une vache, la crème monte à la surface». Alors travaille ton instrument… Bien sûr, tu tomberas sur une enflure comme moi qui dira (il prend une voix de beauf) «Huh, elles jouent pas trop mal pour des gonzesses», ça arrivera toujours. Pratique, garde la foi, travaille dur, assure ta promotion sur tous les supports, même MySpace ! On s’en fout ! Tout est bon à prendre. Fais connaître ton nom, joue le plus de concerts possibles, parce que c’est comme ça que tu vas progresser, et rock’n’roll !

Est-ce que tu es intéressé par d’autres formes d’art que la musique ?

J – … Alors je vais essayer… En fait, j’aimerais bien faire de la peinture. Je regarde autour de moi et Paul Stanley fait de chouettes tableaux, Marilyn Manson aussi, il y a tellement de gens créatifs autour de moi qui le sont sur plusieurs plans. J’aimerais bien écrire un bouquin, écrire en fait, peu importe la forme, j’aimerais peindre. J’aime l’Art, tout simplement. Je ne pourrais pas faire autre chose, et tu ne veux surtout pas me voir faire de la maçonnerie ou du bricolage ! Ma femme m’a offert une petite… Une ceinture à outils de charpentier [tout le monde éclate de rire]. J’ai mis un bonnet et je suis sorti dans le jardin pour réparer une clôture, et elle me dit “C’est plutôt sexy”. (re-éclats de rires : il décrit la scène comme une pub pour Pepsi 🙂 Les cheveux longs, les tatouages, la chemise de bûcheron, les bottes… Mouais, bof…

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Il y a un concours de légendes à lancer sur cette photo

Qu’est-ce que tu chantes sous la douche ?

J – Des vocalises ! (il fait une démonstration) Mais je chante tellement souvent ces temps-ci qu’à la maison, je veux juste me lever, une tasse de café, et une douche brûlante. Avec la vapeur, chanter des gammes ça dégage la gorge, la poitrine, et ça fait du bien… Pis après je fume du crack, je sniffe de la coke et JE RUINE TOUT ! [il rigole].

Est-ce que tu penses que le rock peut encore changer le monde ?

J – Je le pense. L’un des meilleurs trucs que j’aie vu, c’était le Live Aid en 85. Bob Geldof qui se sert de sa célébrité, appelant ses amis et utilisant cette base pour une cause. Je ne m’occupe pas trop de politique, j’essaie de m’en préserver, bien que certains de mes textes soient politiques.

Pendant une dizaine d’années à Nashville, j’ai participé à un programme “Toys for Tods”. On faisait un concert qui levait des fonds, et l’idée c’était d’aider les gens qui ne pouvaient pas se le permettre à acheter des cadeaux de Noël pour les enfants. J’amenais mes amis, on jouait gratuitement, et le public pouvait payer l’entrée, ou venir avec des jouets à donner. Je crois qu’en 10 ans, on a levé environ 250 000 dollars, ce qui n’est pas grand chose à côté du Live Aid, mais bon, c’est mieux que rien. On faisait ça en collaboration avec les US Marines qui redistribuaient le cash et les cadeaux, il y avait des vélos, des microscopes, des trucs assez cool, et j’ai pu utiliser mes propres capacités, appeler les gars de Cinderella ou d’autres amis qui sont venus faire don de leur propre notoriété. C’est cool de faire quelque chose de positif pour quelqu’un d’autre.

Propos rigolos recueillis par Sarah

Belles photos : Anne-So & Mario (Trabendo).

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