[Déchronique] Powerwolf – The Sacrament of Sin

Oh bonjour ! C’est encore moi ! Enfin, “encore”, c’est tout relatif, mais j’en avais marre de me faire engueuler parce que j’étais en retard.

J’ai décidé d’écouter un bel album tout neuf pour t’en parler, et il s’appelle The Sacrament of Sin. Parce que voilà, ta vie est triste, tu ne sais pas quoi faire, tu es perdu(e) dans les méandres des sorties d’albums, tu pleures la mort de Zombie Boy sans trop savoir qui c’était, mais bon, c’est triste quand même (et tu as raison). Mais ne t’en fais pas bel enfant, je vais t’apprendre la vie, tu vas voir. Éteins YouTube, la télé, abandonne tes influenceurs habituels, ils sont clairement pas au niveau.

Parce que hé, c’est pas chez Betty ou Norman qu’on entendra parler de Powerwolf, hein ? Ceci dit, c’est pas plus mal. Je pense qu’ils se sentiraient sales (Powerwolf hein, pas les blogueurs à succès). Et pour cause. Powerwolf, ils gèrent des démons, des loup-garous, voire des vampires à l’occasion, mais ils sont pas prêts pour les posts sponso pour les boissons-repas Feed.


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Perso, ça me fait penser à mon ticheurte des Hives. Mais je suis un peu obsessionnelle.

Bref. Comme d’hab, on va commencer par un petit rappel du passé, à savoir ma propre découverte du groupe. Tu n’avais pas non plus remarqué que j’avais vaguement un fil récurrent dans ces déchroniques ? C’est marrant, moi non plus VOLONTAIRE.

Alors sache qu’en 2015, j’ai effectué mon grand retour au Wacken Open Air. On en parlera peut être un jour, mais là, ce qui nous intéresse, c’est l’attente pour Powerwolf, que je ne connaissais pas à ce stade. Autour, les Allemands étaient déjà à donf, occupés à se couvrir de corpse paint dans une ambiance joyeuse et ensoleillée. Le tout dans environ 60 cm de boue.

Là dessus, mon pote m’explique : « Tu vas voir, les paroles, c’est simple, c’est “Wolf Wolf Blood Blood Allelujah Ave Maria” ».

Et effectivement…

3 ans plus tard, je ne possède toujours pas d’albums de Powerwolf, mais je loupe rarement un concert. Parce que c’est cool, rigolo, efficace, et qu’à titre personnel, j’aime bien faire des “WooohwooohWOOOH” pendant un concert.

Mais du coup, ça rend quoi en studio ? Est-ce que l’enthousiasme général des gars se ressent ? Est-ce que si on ferme les yeux, on visualise le maquillage à la truelle et les cheveux gras d’Attila Dorn ? C’est pas le meilleur nom du monde, Attila, pour un chanteur de power roumain ?

Rappel : Powerwolf, c’est du power, donc il faut bien replacer les bases à un moment, avec un petit air de musique de film. Vangelis n’a qu’à bien se tenir. D’ailleurs, il est encore vivant Vangelis ? Je me demande ce que ça donnerait s’il venait faire un featuring avec Powerwolf. Ca peut faire un bon CD bonus pour la prochaine fois.

En fait, ce qui est rigolo d’entrée dans cet album, c’est qu’il a un côté Best of, alors que les chansons sont toutes inédites. Un peu comme s’ils avaient pris tous les éléments qu’ils maîtrisent et qu’ils les avaient battus et mixés ensemble pour faire un gros gâteau de loup garou. Et vas-y que je te chante des pseudo-psaumes en langues mortes, et vas-y que je te balance des solos et des envolées lyriques sortis du fin fond des tripes (de quelqu’un d’autre). Ouh yeah.

Après, le problème, c’est qu’au fur et à mesure de l’écoute, c’est toujours un peu la même limonade. Donc bon, faisons une pause “clip” pour voir ce que ça donne avec le visuel…

Mouais. Ça, pour le coup, c’est un peu pourri. Dommage, parce qu’avec le budget qu’ils ont, ils pourraient faire mieux que des resucées de clips de Ghost (j’aime pas trop Ghost). Je comprends pas ce délire avec les bonnes sœurs qui forcément vont devenir de sacrées cochonnes dès qu’on leur parle gentiment. Clairement, les mecs de Powerwolf (et Ghost) n’ont pas subi Sœur Catherine et son obsession des apparitions de la Vierge à Medjugorje en 5e, au Collège Notre-Dame de la Délivrande (true story).

Ahem.

Y’a pas que les nonnes hein. L’autre clip, posté plus haut, à base de crypto-flashbacks incompréhensibles et de gens qui flânent dans une église, ça me rappelle immédiatement les VIEUX clips d’Epica (Tape dans tes mains si tu as déjà vu le clip de “Feint” ! Non, je ne le mettrai pas ici, je cherche à l’oublier depuis 2004).

LA BONNE NOUVELLE, c’est que sans les clips, les chansons sonnent bien mieux. Une fois qu’on a passé outre le jeu de mot un peu pourri de “Demons are a girl’s best friend”, et qu’on voit Powerwolf la jouer en live en faisant les marioles, ça marche à donf.

J’y peux rien, le power, j’adore ça, mais j’y arrive pas quand c’est trop premier degré. Quand j’ai vu le titre de la chanson, mon espoir secret était qu’Attila apparaisse dans le clip en robe fourreau rose, et nous imite Marilyn (voire Madonna, je suis pas difficile) au milieu des autres membres du groupe sapés en smokings, brandissant des bouts de viande ou des crucifix.

Donc maintenant, tu comprends mieux ma déception.

Mais revenons à nos agneaux sacrificiels, au cas par cas, parce que ça commence à être long et que tu as probablement des courses à faire ou des vacances à prendre.

À “Killers with the Cross”, on a déjà oublié ses réserves.

“Incense & Iron”, pareil, on a déjà l’impression de l’avoir entendue mais c’est pas grave, on headbangue quand même !

“Where the Wild Wolves” : UNE BALLADE QUI TUE ! C’EST BEAU COMME DU HAMMERFALL ! ENFIN ! Enfin, on sent le potentiel de déconneurs des gars, et enfin, ils nous livrent quelque chose qu’ils n’avaient pas fait avant !

La petite ligne de gratte avec les choeurs en latin macaronique derrière, c’est à crever de rire. Ca pourrait servir dans un film sérieux, un supercut avec une histoire romantique entre deux jeunes gens. Qui énumère les clichés obligatoires du teen-movie pourrave, mais qui finit avec les deux ados qui se  font bouffer dans les bois.

Je suis sûre que ça peut marcher avec que des scènes sorties des Scream. Limite je m’y collerais tout de suite si j’avais la moindre idée de comment on utilise un logiciel de montage.

“Stossgebet”, rien de bien particulier à remarquer, on revient dans le pur Powerwolf.

“Nightside of Siberia”, on commence à sortir le maquillage et à se masser de la farine, de la suie et du gel “Fixation Extrême Indestructible” dans les cheveux.

Je n’invente rien, pas même les superlatifs ! Il est visible sur la table ici :

Arrive “The Sacrament of Sin” : pêchu, rapide, inspiré, un peu l’essence de Powerwolf. À ce stade, on prend des poses devant le miroir et on utilise le reste de corpse paint pour dessiner des phases de la lune sur la fenêtre en prenant soin de ne pas tâcher les rideaux de Mamie.

A l’écoute de “Venom of Venus”, on se demande si Mamie aimerait bien cette chanson de Powerwolf. La réponse est simple. Si elle aime déjà bien les classiques, type “Army of the Night” ou “Sanctus Dominus”, c’est oui. En fait, cette chanson me fait penser à tellement d’autres titres, que j’ai dû réécouter deux albums entiers pour mettre le doigt dessus.

On ne recule devant aucun effort pour faire une vraie chronique complète de professionnels, t’as vu ?

“Night Time Rebel”, on vire le maquillage en headbanguant et on ressort la vieille veste à patchs du placard. Celle un peu défraîchie, tachée sous les aisselles, qui sent le rhinocéros parce que tu ne l’as jamais lavée, et qui est couverte de patchs délavés d’Accept et Judas Priest. C’est un peu la chanson qui fait instantanément pousser la permanente ascendant mullet. Ou qui te fait te raser le crâne, c’est selon.

“Fist by Fist”, c’est un peu mou pour un final, mais c’est pas grave. À ce stade, tu es probablement en train de te rappeler que tu n’as plus de démaquillant ni de coton, et qu’il va falloir être créatif pour effacer toute trace de ce bordel avant ton entretien d’embauche de 15h30. Mais grâce à Powerwolf, tu te sens balèze, et la confiance en soi, c’est l’essentiel, même avec un peu de corpse paint derrière les oreilles.

Enfin, sache que la version Deluxe de l’album propose un album entier de reprises. Mais à l’inverse du bonus de Blessed & Possessed, là, ce n’est pas Powerwolf qui reprend Savatage et compagnie, mais plutôt toute une ribambelle de groupes qui reprennent Powerwolf. L’ego va bien.

En soi, par contre, la plupart des reprises n’ont pas grand intérêt, à part si on est vraiment très très fan des groupes qui s’y collent.

Mentions spéciales tout de même pour Kadavar qui a dû se dire « Une reprise ? Okay, ben on va la faire à notre sauce, en divisant le tempo par 4 et transformer du power en stoner. Deal ! », pour Battle Beast, parce qu’un groupe de heavy à chanteuse badass, c’était un bon choix pour “Resurrection By Erection”, et Kissin’ Dynamite qui adapte splendidement “Let There Be Night” à son style, en le dépouillant au max tout en gardant sa force.

Les autres reprises ne m’ont pas marquée plus que ça (pour éviter de paraphraser du Jacques Chirac).

Ah ben tiens, Epica, on en parlait justement

Si tu me cherches, je serai couverte de corpse paint, les cheveux pleins de farine et de gel fixation souple et néanmoins extrême, à faire des WoooohwoooohWOOOOH. Et peut-être même que j’aurai une robe fourreau rose vif, pour le principe.

Texte : Sarah

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