PRIMORDIAL – Exile Amongst the Ruins

Quelques mois après sa sortie, voici un album qui ne cesse de se retrouver dans mon champ auditif ! La raison principale est son aspect troublant ; c’est ainsi que je pourrais résumer, s’il le fallait, le dernier album de Primordial, Exile Amongst the Ruins. Bien entendu, il serait ridicule de le résumer en un seul mot, sans explications, mais ce ressenti n’en sera pas moins le même.

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Dans le milieu folk/black, les Irlandais ne sont maintenant plus à présenter et leur musique unique réussit une nouvelle fois à séduire. Troublant est en effet un mot qui revient souvent lorsqu’on écoute ce groupe et ce, pour beaucoup de raisons, mais cette année, ce sera avec intensité ! Leur carrière semble être un voyage sans fin dans les tréfonds des civilisations perdues, et lorsqu’on est touché par la somptuosité de leur musique, on n’en réchappe pas. Primordial fait partie des groupes d’une vie, un groupe qui te suit dans les moments souvent les plus forts.

Pour rentrer dans le vif du sujet, Exile Amongst the Ruins, neuvième album de Primordial, est une évolution, une production bien différente, sûrement liée à la situation d’enregistrement que le chanteur Alan Averill décrit comme stressante. Il nous laisse cette impression que, quoiqu’il arrive, on retrouvera toujours en concert cette transe qui se répand dans la foule. D’ailleurs, après leur passage au mois d’avril, on peut dire que j’ai raison, non ? Plus les conditions sont extrêmes, plus la musique sera empreinte d’émotions.

Primordial

C’est par un des morceaux les plus longs – l’album compte 8 titres dont la durée varie entre 5 et 10 minutes – que s’ouvre Exile Amongst de Ruins. Un glas funèbre comme entrée en matière annonce une introduction lente et acoustique pour un début fascinant. « Nail Their Tongues » trouble dès qu’Alan Averill entame un chant rauque mais bien clair sur le refrain. On sent un rythme plus énervé qu’à l’accoutumée, et le titre se termine de façon très sèche au milieu d’un riff. Certains autres morceaux vont confirmer ce ressenti.

On retrouve aussi des épisodes plus typiques, comme « To Hell or The Hangman » ou « Sunken Lungs », mais qui font ressortir une certaine rage que, peut-être, on ne remarquait pas avant. Entre chaque moment rythmé, on rencontre des surprises, tel « Stolen Years », premier extrait de l’album, assez court comparé aux autres, très lent comme une complainte malgré une voix finalement moins présente. On a l’impression d’être en suspension jusqu’à la moitié du morceau. Suspension effectivement justifiée lorsqu’on sait qu’elle aborde comme sujet la dernière nuit sur Terre, celle qu’on vivra tous un jour sans savoir que ce sera celle-là. C’est le moment de l’introspection…

Si le groupe semble prendre une nouvelle direction, de longs titres doom sont toujours présents et la mélancolie continue de nous gagner avec force. Si vous découvrez le groupe, la première chose à faire sera d’aller écouter ce qu’ils ont fait avant, car débuter Primordial avec cet album serait comme prendre un film en cours de route. On est intrigués, mais on ne comprend pas l’essentiel alors qu’il est important d’évoluer avec eux pour mieux s’imprégner de leur musique.

« Last call », dernier titre de l’album, est sûrement le plus envoûtant : une intro de plus d’une minute, une voix languissante, des riffs lourds et cette sensation d’être de nouveau en suspension pendant quelques minutes avant de retrouver un final plus agressif.

Il y a un côté triste et tumultueux plus présent dans cet album mais, à aucun moment, il n’en est moins captivant. Chaque titre prend aux tripes à sa manière et la nouvelle direction – ou plutôt l’évolution du groupe – mélange à la fois ce qu’ils savent faire et une nouvelle touche impétueuse amenée avec subtilité. De quoi passer encore quelques mois avec cet album dans les oreilles, le temps de découvrir vraiment toute sa finesse.

Primordial, Exile Amongst the Ruins, Metal Blade Records, sortie le 30 mars 2018.

Cindy

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