RENCONTRE AVEC MAUD DARDEAU

 
C’est à la rencontre d’une femme que nous sommes partis cette fois-ci. Maud Dardeau, dans son salon privé portant son nom, nous présente son parcours.

Peux-tu te présenter, en quelques mots, à nos lecteurs ?

Maud Dardeau, 34 ans, je suis originaire de Troyes et désormais installée à Bordeaux.

Quel a été ton parcours artistique jusqu’à venir dans le milieu du tatouage ?

J’ai fait des études d’art, une première école en communication visuelle à Troyes puis une seconde à Paris. Je me suis rendu compte rapidement que ces études ne répondraient pas à mes futures attentes artistiques. Je ne me voyais pas devenir graphiste et devoir répondre aux standards de la publicité.

J’ai quitté la dernière école pour devenir peintre illustratrice à mon compte. J’ai travaillé durant 6 ans avec le collectif Jeanspézial (réalisation de fresques murales, expositions, décoration d’agence, etc.). Petit à petit, le tatouage s’est intégré dans mes créations et cela a éveillé de plus en plus ma curiosité. Je me suis donc fait tatouer avec mon frère pour la première fois chez Tin-tin Tatouages à Paris. Je suis venue à plusieurs reprises dans sa boutique pour rencontrer les artistes tatoueurs et j’ai pu présenter mon book à Tin-tin qui m’a ensuite donné la chance d’être son apprentie.

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En 2010 tu as commencé ton apprentissage chez Tin-Tin, comment ça s’est passé ? C’était là bas que tu voulais le faire ?

Mon apprentissage a été à l’ancienne, dans les règles de l’art!

J’ai passé une année à observer, questionner, nettoyer, apprendre le métier, me familiariser avec la clientèle et trouver ma direction artistique aux côtés de tatoueurs talentueux.

Je suis restée 6 ans chez Tin-tin Tatouages.

Aujourd’hui tu as ton propre shop, qu’est ce qui t’as donné envie de partir sur Bordeaux ?

C’est un projet de couple. Nous avons eu un coup de coeur pour cette ville.

Un trait qui s’inspire fortement de la gravure, était-ce un choix stylistique qui s’est imposé naturellement ?

Complètement, je suis partie dans cette direction car j’ai toujours admiré le travail de la gravure. A l’époque on en voyait que très rarement dans le tatouage.

Comment ça se passe au niveau pratique ? Qu’est ce que tu recherchais dans cette approche stylistique adaptée au tatouage ?

Je cherchais à me démarquer en apportant un style qui n’était pas encore pratiqué.

La gravure est un art souvent méconnu dans sa richesse stylistique et les plus grands y sont souvent passés, comment as-tu découvert l’art de la gravure et comment tu travailles en amont la préparation d’un projet ? Documentation, inspiration, recherches..)

Je me suis toujours intéressée à l’Histoire de l’art que ce soit la peinture, la gravure, la sculpture, etc.

Pour la préparation des projets, je fais beaucoup de recherches et j’aime beaucoup chiner des livres ou objets dans les brocantes ou chez les antiquaires.

A travers les choix de sujet et stylistiques, on retrouve beaucoup de Gustave Doré comme tu le soulignes aussi souvent, qu’est-ce qui t’a marquée dans son oeuvre ? Pourquoi ce choix ? Quels sont les autres artistes que tu apprécies ?

Gustave Doré c’est une évidence, il a réalisé plus de 100000 dessins et ses références sont intemporelles.

Son travail de la ligne, des contrastes, des volumes est juste sublime et me touche particulièrement. Il y a une finesse que l’on ne retrouve pas chez tous les graveurs.

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Ton oeuvre personnelle la plus symbolique ?

Il n’y en a pas une en particulier, je prends toujours autant de plaisir à chaque nouvelle pièce.

Est-ce que tu pratiques la gravure à côté du tatouage ?

Non hélas, je n’ai pas le temps.

Y a-t-il un autre art que tu exerces ?

La peinture, même si je trouve de moins en moins de temps de la pratiquer.

Quels sont les autres artistes, arts et les techniques qui t’inspirent le plus ?

L’inspiration vient de partout, tout ce qui nous entoure peut en être une source.

Quand on regarde ton travail, on s’aperçoit que tu fais plus de grosses pièces que de petites. C’est un choix  ?

Oui complètement, étant donné que j’aime travailler en détail, j’ai donc besoin d’un maximum de place.

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Aujourd’hui, comment vois-tu la femme dans le milieu du tattoo ?

Aujourd’hui la femme à la même place que l’homme dans le tatouage, on parle d’artistes.

Il y en a actuellement de plus en plus d’artistes qui sont mises en avant et certaines émissions de télé réalité ont « donné » un coup de projecteur sur certaines femmes tatoueuses . Une bonne ou une mauvaise chose ?

C’est une bonne chose, on voit maintenant des émissions avec de très bons tatoueurs/tatoueuses qui mettent en avant le travail de qualité de ces artistes.

Merci Maud pour ce temps précieux que tu nous a consacré, l’équipe The Unchained te souhaite une bonne continuation !

Texte : Léa Chastaing et Anthony Tucci
Photo : Maud Dardeau

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