
Aujourd’hui, on va parler de The Dead Daisies. Si tu n’en avais jamais entendu parler, sache que c’est ce qu’on appelle communément un “super-groupe”. Pas forcément pour dire “Wahou, c’est super” dans le sens de “c’est sensass’, c’est extra”, même si généralement, c’est un peu le but.
Nan, un “super-groupe”, c’est un groupe formé par des musiciens qui officient habituellement dans un AUTRE groupe. Plutôt connu, normalement.
Par exemple, Prophets of Rage est un super-groupe issu de RATM, Public Enemy et Cypress Hill. Dans le tas, certaines des formations d’origine existent encore, d’autres sont défuntes (Rest In Pieces, comme disent les jeunes des ‘90s). Ça permet parfois de faire autre chose sans pour autant quitter le groupe/faire splitter le groupe/faire une croix sur les royalties. Parfois, ça permet aussi de capitaliser à donf sur le nom d’un groupe alors qu’on y a officié peu de temps.
Là, avec les Dead Daisies, on a un peu tous les cas de figure. Pour avoir eu le plaisir d’interviewer John Corabi, chanteur de son état, je ne peux que te conseiller de garder un oeil sur ce qui se fait par chez nous si tu veux en savoir plus. #TeasingDeMalade
D’ici là, ce qui nous intéresse, c’est l’album. Alors parlons-en.

Burn it Down mesure 10 titres au garrot, et pèse une quarantaine de minutes. La prod est propre, et comme toutes les compos, mise à contribution du feeling des années 70. Comme les albums précédents donc, mais en un peu plus bourrin. CE QUI N’EST JAMAIS POUR ME DEPLAIRE DIS DONC !
Alors bon, certes, les gars font ce type de musique depuis 30 ans, on peut dire qu’ils sont rôdés, et qu’ils n’ont ni l’intention ni la prétention de réinventer la poudre à chaque minute. Mais le paquet est bien ficelé, les riffs sont bien entêtants, la reprise bien d’époque (Bitch, parce que le mouvement #MeToo n’est pas toujours rétroactif, et qu’en plus ce n’est même pas la chanson la plus macho des Rolling Stones).
Alors plutôt que de sur-analyser chaque seconde, je préfère te proposer une sélection d’activités que tu peux pratiquer en écoutant certains des morceaux. Je pense à ta vie quotidienne et banale, qui sera toujours moins chiante avec du rock’n’roll. Attrape tes vieux foulards et bandanas, enfile ta veste en denim ou ton vieux cuir et suis-moi.

“Resurrected” & “Rise Up”sont parfaites à écouter sous la douche, en chantant fort, faux, et possiblement en yaourt. Pour peu que tu aies en plus la gueule de bois, ces chansons donneront à ton shampoing un goût inédit de victoire sur la douleur et la tête qui tourne. En plus, ça te force à te concentrer pour ne pas glisser quand tu enjambes la baignoire. Ce serait tout de même dommage de finir comme Claude François. Ici ce sont les pâquerettes qui priment, pas les magnolias.
Ta femme/ton mec/ton chien/ton collègue qui t’offrait le café/ta caissière préférée de la station service se sont barrés sans dire au revoir ? Prisonnier de ta mélancolie, tu te dis que quitte à avoir tout perdu, autant virer vraiment véner. Alors attrape tous vos souvenirs, photos, factures, cartes postales, post-its, contenu du jerrican de secours, balance tout ça dans un chaudron et craque une allumette en chantant “Burn It Down”avec une étincelle de folie dans les yeux. Si tu sors un harmonica, c’est encore mieux, mais garde quand même un extincteur à portée de main, la prudence n’est pas ton ennemie.
La fin du monde approche, d’ailleurs ce matin, quand tu t’es réveillé, seule ta maison tenait encore debout dans la rue. Tu cherches les survivants dans les décombres pour monter la résistance face à l’apocalypse, qu’elle soit nucléaire ou zombie. Étrangement, tu fais preuve d’une sérénité à tout rompre. Normal, puisque sur ton petit poste à piles, “Judgement Day“ est la seule chanson qui passe encore, et tes camarades te surnomment John (ou Sarah) Connor.
La grève SNCF/RATP n’en finit pas, et ton boss en a ras-le-cul de te voir arriver en retard, se montrant lui-même en exemple d’assiduité, alors que bon, lui a 4 bagnoles et deux motos, toutes avec chauffeur vu qu’il n’a pas le permis. Et le matin de trop, lassé de voir les gens se retourner les uns contre les autres, tu craques. “Dead & Gone“ résonne dans ton coeur alors que tu harangues la foule massée sur le quai du RER à te suivre dans les rues. Hypnotisés par ton charisme, tous marchent dans tes pas. Après un rapide crochet à ton taff destiné à faire savoir à ton boss où il peut aller se faire voir, vous prenez la direction de l’Elysée/le MEDEF/l’ONU/la Maison Blanche pour aller régler les problèmes à la source. La révolution est lancée, et ça va chier.

Tu as trop mangé, déboutonné ton jean, ton corps semble prendre des proportions inédites qui le font déborder dans une autre dimension. Mais il reste une part de fondant au chocolat. Ton préféré.
Ni une ni deux, tu attrapes une cuillère et tape dedans en chantant “Can’t take it with you“. Puisque certes, tu ne l’emporteras pas au paradis (dont tu te rapproches à chaque bouchée, au propre comme au figuré), mais tu peux finir ce gâteau avant que tes artères ne se bouchent pour de bon. Ton épitaphe est toute trouvée.
Voilà.
Comme tu n’es pas complètement stupide, tu auras remarqué que je n’ai pas listé tous les morceaux de l’album. Je t’invite à l’écouter et à proposer dans les commentaires les situations auxquelles tu penses. Ce sera un peu plus interactif ainsi.
D’ici là, vive le rock, et vivent les vieux rockeurs, même ceux qui se teignent les cheveux blancs à grands coups de Réjécolor. Et brûlons tout le reste.
Texte : Sarah
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