
Changer le monde, changer les choses
Avec des bouquets de roses
Changer les femmes, changer les hommes
Avec des géraniums
Voilà, ça c’est fait, maintenant que tu l’as dans la tête, on peut commencer.
Si tu es du genre à lire tout ce qui est publié sur ce site (ou juste mes pages, dansquel cas je tatouerai volontiers tes fesses de mon autographe à l’occasion), tu ne seras pas sans savoir qu’en janvier, je suis allée voir The New Roses au Petit Bain. Sortant un peu frustrée pour cause de retard causant un concert tronqué, j’avais donné rendez-vous aux Allemands pour la revanche, cette fois en première partie des Dead Daisies.
Et ça, c’était dimanche. Donc parlons un peu de ce concert floral qui ramène le printemps à coups de batte de baseball dans les dents.
Sache que pour pousser le truc au bout, j’ai failli ré-écrire la chanson de Voulzy. Et puis je me suis fait peur en envisageant non seulement de l’écrire mais de l’interpréter con mi guitarra et de lancer une chaîne YouTube thématique.
Et puis j’ai dormi, ça m’a fait du bien et j’ai lâché l’idée, probablement pour le plus grand bien de l’Humanité. (si toutefois ça t’intéresse, fais moi signe, on lancera un Patreon)
Bref.
Je m’souviens on avait des chansons, des paroles
Comme des pétales et des corolles
Qu’écoutait en rêvant
La petite fille au tourne-disque folle
Première jardinière de la soirée, donc, The New Roses. Ben tu vas rire, autant la dernière fois, y’avait eu un problème de retard, ben là c’était le contraire. La page Facebook du concert les annonçait à 19h45, et pour une fois, j’ai bien fait de prévoir large : à mon arrivée à 19h25, ils jouaient Forever Never Comes. Que j’ai loupée, du coup, le temps de faire la queue et d’engueuler tout le monde.
Résultat : il n’est pas exclu que j’aie bousculé quelques comparses spectateurs pour me rapprocher jusqu’à apercevoir certaines têtes déjà vues au Petit Bain (la fille qui filme tout, le mec à donf qui regarde plus les gens derrière lui que le concert, les gosses…)
Côté Oscars techniques : le son fut bon et les lumières aussi, sans stroboscope-dans-la-gueule, ce qui est toujours appréciable.
Côté setlist : deuxième effet kiss cool. Moi qui espérais que le début lancé plus tôt que prévu leur servirait à jouer plus longtemps, j’ai été fort déçue de voir que ce n’était pas le cas. Résultat, un peu avant 20h, c’était fini. Sans chansons-titre des premiers albums, sans avoir vu le début, alors que le public commençait à peine à se chauffer. #Frustration.
Changer les âmes, changer les cœurs
Avec des bouquets de fleurs
Je suis peut être “Jamais contente” mais ça n’aide pas de voir que ce groupe pourrait vraiment bien bien marcher mais qu’ils font parfois des choix étranges. Après, pour contrebalancer ça, je te dirai que clairement, l’affiche globale est bien plus adaptée qu’une soirée de co-headline avec Audrey Horne.
Notons aussi qu’au changement de plateau, les New Roses ont dû sortir toutes leurs affaires dehors pour les ranger, parce que l’espace entre la scène et le bar (où ça se fait normalement) était blindé des flightcases et autres valises des Dead Daisies. Ce qui a donné un moment assez bucolique : rouler des câbles et ranger un set entier de batterie en plein soleil, ce n’est pas quelque chose qu’on voit tous les jours. Heureusement qu’il ne pleuvait pas.
La guerre au vent, l’amour devant
Grâce à des fleurs des champs
En tous cas, le style des deux groupes étant plutôt similaire, le public avait l’air content de la perf des New Roses, même courte. Et si la proportion de gens qui dansent et bougent n’était pas immense, elle était à peine plus importante pendant Dead Daisies.
Je suis bien incapable de dire pourquoi.
J’avais pensé à la moyenne d’âge, plus élevée que dans la fosse d’un Alestorm par exemple, mais les gens les plus à fond n’étaient pas forcément les plus jeunes.
Après il faisait une chaleur à crever. Et les deux premiers albums des Dead Daisies, s’ils sont plutôt dansants à mon sens, bougent clairement moins que le nouvel opus. Mais bon, quoiqu’il en soit, la palme des spectateurs les plus chouettes à observer est évidemment décernée à la nana en débardeur noir sur la droite de la fosse, dont l’enthousiasme communicatif n’avait d’égal que sa connaissance des paroles de toutes les chansons, même récentes. L’autre, c’est le gars à lunettes d’époque et chapeau au balcon qui chantait à tue tête. Mec, tu m’as rendu la vie belle même de l’autre côté de la salle.
Mais du coup on en parle du concert lui même ?
Okay comme tu veux.
Difficile de croire que la moyenne d’âge du groupe est plus proche de la soixantaine que de l’adolescence, parce que ce sont clairement 5 jeunes hommes qui ont occupé la scène ce soir. Le plus agréable c’est que chacun de ces gars interagit avec le public à sa façon, ce qui en plus d’être drôle, est extrêmement efficace. Je parlais du fait que les gens bougeaient peu, en revanche, nombreuses seront les courbatures dans les bras au réveil à force d’avoir applaudi, fait clap clap.
Changer le vieux monde
Pour faire un jardin
Tu verras
Tu verras le pouvoir des fleurs
Pour le coup, les Dead Daisies ne sont pas là pour prendre racine sur scène. Ils ne jouent pas à l’économie, tous détrempent leurs vêtements en quelques chansons, sautent partout, font les marioles plus ou moins à tour de rôle, et distribuent des médiators par camions entiers quand ils ne jonglent pas avec. John (Corabi, le chanteur) tente une vanne sur l’hiver de Nashville qui tombe totalement à plat pour introduire Mexico, Deen (Castronovo) enfile un microcasque pour haranguer la foule pendant son solo de batterie façon “j’aime taper”. Les autres se baladent avec leurs grattes, se dandinent comme des canards, Marco Mendoza ira même jusqu’à faire slammer sa basse à la toute fin du show, dans les mains de spectateurs se demandant s’il viendrait la récupérer un jour.
Changer les cœurs
Avec des bouquets de fleurs
La guerre au vent
L’amour devant
Grâce à des fleurs des champs
Côté setlist, c’est presque une vingtaine de morceaux qui sont joués, y compris un medley de grands succès des ex-groupes des membres, avec mention spéciale au public qui assure en “Woh-ooooh” sonores la mélodie de Heaven & Hell. La part belle est faite aux albums Burn It Down et Make Some Noise (que le public accueille avec moult cris), pour un set assez équilibré, rehaussé de Bitch, reprise des Rolling Stones, et Helter Skelter, des Beatles. Choisis ton camp camarade.
Une chose est certaine, le groupe lui-même s’est profondément amusé. Multipliant les vannes basées sur la rivalité entre la France et l’Angleterre, remerciant les fans d’avoir acheté le nouvel album, “ce qui me permet de payer les croquettes de mon chien pour les 5 prochains jours”, les gars savent aussi se faire plus sérieux. On ressent chaque mot lorsqu’ils expliquent que leur rapport au public n’est pas fondé sur une disparité “rockstars/fans”, mais sur celui d’une famille. Ce qu’ils prouveront encore le lendemain en se rendant incroyablement accessibles aux quelques privilégiés assistant à leur mini showcase du Dr Feelgood. Alors c’est un peu étrange quand ils encouragent chacun à booster le bouche-à-oreille autour du groupe sur les réseaux sociaux, mais c’est demandé avec tellement de sincérité et de passion, qu’on ne peut pas leur en tenir rigueur. Après tout, ils sont en promo.
Et ils peuvent revenir quand ils veulent, on sera là, à jouer à “Qui est le plus enthousiaste” avec eux.
Belles images : Mario
Texte : Sarah
Merci à Replica & VeryShow Prod
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