Interview Boban Milunovic (Metal Days)

C’est toujours compliqué de choisir son festival, souvent parce qu’ils sont tous pareils. Il y en a un qui sort du lot : Metal Days. C’est (bah oui comme son nom l’indique connard!) un festival metal qui se passe en Slovénie depuis 2004. Ce qui les différencient des autres, c’est le côté camp de vacances. Bref tu t’en branles de ce que je raconte, j’vais plutôt laisser le créateur et propriétaire du festival t’en parler, j’ai nommé Mr Boban Milunovic.

Pourriez vous nous décrire vos différents festivals qui semblent avoir chacun leur propre concept ?

Boban Milunovic : Nos festivals (Metal Days, Punk Rock Holiday, Overjam, MotörCity & Winter Days of metal) ont chacun leur propre thème (Metal, Punk, Reggae, Moto & blues, Metal en hiver) mais sont basés sur le même concept. L’idée est d’allier un festival de musique avec de bonnes vacances. Même s’ils sont basés sur le même concept, ils sont organisés par des équipes différentes parce qu’évidemment un fan de metal ne sera pas le mieux placé pour organiser un festival de reggae et vice versa. Nous sommes des passionnés, pas seulement des promoteurs et je crois que c’est que ressent le public qui vient à nos festivals.

Du coup lequel préférez vous personnellement ?

B M : Définitivement les Metal Days. C’est quelque chose que je fais depuis longtemps et un style que j’affectionne particulièrement. Après depuis l’année dernière nous avons lancé le MortörCity, un festival de moto & de Blues-rock qui est en train de devenir mon préféré. De toute façon les deux vont de pair, parce que le metal découle du blues.

Outre le fait que l’un soit en hiver et l’autre en été, quelles sont les différences entre les Winter Days Of Metal et les Metal Days ?

B M : Comme tu dis, la principale différence est que l’un est en hiver et l’autre en été. Mais cela se traduit dans les activités que tu peux faire. Le site du festival est entouré de 2 rivières et d’une montagne, du coup l’été tu peux aller te baigner avant d’aller aux concerts et l’hiver, tu peux aller skier avant.

Un autre aspect différent des autres festivals, les concerts commencent en fin d’après-midi, pourquoi ?

B M : Nous avons en effet décidé que les concerts commenceraient après 17h pour que les festivaliers aient le temps de passer la journée comme ils l’entendent. Parce que si nous commencions les concerts à 14h il n’y aurait plus de temps pour le reste des choses à faire ici. C’est très important pour nous que les gens aient la liberté de faire comme ils veulent, de ne pas avoir à se presser pour aller voir tel ou tel concert. Ce que je vois dans les autres festivals, c’est qu’ils sont organisés comme des aéroports et une fois dedans tu arrêtes de réfléchir, tu dois faire ci, tu dois faire ça. Nous ne faisons pas comme ça. Nous vous laissons faire comme vous le sentez. A la surface, ça peut paraître chaotique comme si nous ne savions pas ce que nous faisons mais au contraire nous savons très bien ce que nous faisons.

Vous avez de grosses têtes d’affiche maintenant (Judas Priest, Behemoth, Accept etc..), quel serait le groupe que vous rêveriez d’avoir à votre festival ?

B M : J’aimerais avoir les membres restant de Pantera qui ferait une reunion concert avec Zakk Wylde à la guitare. Ce serait le concert de ma vie. Dans le metal moderne, il n’y a aucun groupe comme Pantera. Pour moi ils ont fait sortir le metal de l’underground vers un public mainstream.

On parle des têtes d’affiche mais vous avez aussi de plus petits groupes, d’où viennent ils ?

B M : Nous avons des groupes qui viennent de partout dans le monde. Nous mettons beaucoup d’énergie et d’efforts à amener des petits groupes dans nos festivals et leurs donner la possibilité de se produire devant le plus grand nombre. C’est pour ça que depuis maintenant 2 ans nous avons une scène spécialement dédiée à la découverte de groupes. Contrairement aux autres festivals, nous annonçons les petits groupes bien en avance pour pouvoir leur donner toute l’exposition qu’ils méritent. Nous pensons qu’il est important d’aider et de respecter les petits groupes parce que toutes les têtes d’affiche du monde ont un jour été un petit groupe.

Est ce qu’il y a des groupes français ?

B M : Si je ne me trompe pas nous en avons 2 cette année, Malemort & Igorrr. J’ai très hâte de voir Igorrr, qui je trouve ont une approche très fraîche du metal.

Pour les petits groupes français qui aimeraient participer à votre festival, comment doivent ils s’y prendre ?

B M : Pour cela aussi nous sommes différents des autres festivals. La plupart des autres festivals font des tremplins, nous le faisions aussi par le passé mais plus maintenant. Maintenant, au moins un membre du groupe doit prendre son billet pour le festival, y assister en tant que spectateur et remplir un formulaire et laisser un cd au point d’information. Après nous sélectionnons 40 groupes. Ensuite, ce n’est pas obligatoire, mais les groupes sélectionnés peuvent vendre des billets pour le festival, et sur chaque billet vendu, ils recevront un peu d’argent pour l’essence et autres dépenses de tournée. Le groupe qui aura vendu le plus de billets aura la meilleure place sur le running order et auront automatiquement une place pour le festival de l’année d’après.Le 2e aura la 2e meilleure place etc etc. Comme ça vous apportez votre soutien au festival et le festival vous apporte son soutien.