
Ne vous méprenez pas : Au vu de la pochette de la dernière galette des gaulois de Glorior Belli, on pourrait penser que le groupe a fait un retour aux sources vers le black metal traditionnel qu’il jouait à ses débuts. Il est vrai que le design de l’album (lequel représente un vitrail d’église aux teintes assez ternes) évoque plus volontiers les gargouilles de Notre Dame de Paris et le Moyen Age européen que les bayous de Louisiane.
Et bien, détrompez-vous ! Les parisiens ont entamé il y a déjà plusieurs années (au moins depuis l’album The great southern darkness sorti en 2011) une évolution progressive vers un metal extrême largement teinté de rock sudiste et de stoner qui sent bon les marais du pays cajun. Et visiblement, ils ne comptent pas s’arrêter en chemin ! Si la voix de leur bien nommé vocaliste Billy Bayou (qui est devenu le pilier du groupe puisqu’il est le seul survivant de la formation originelle) est encore très proche de ce qui se fait actuellement en terme de black metal, la musique de Glorior Belli est désormais fortement influencée par le son monolithique de groupes comme Pantera, Crowbar, Eyehategod ou Down.
Parfois planant, leur black metal semble avoir muté en un stoner gras à souhait comme on l’aime, s’éloignant ainsi des poncifs du metal noir. En effet, des titres comme « Hangin‘ Crepe » ou « Runaway charley » ont cette petite touche de mélancolie propre aux groupes de stoner ou de sludge. Le timbre de la voix de Billy Bayou devient moins rauque et s’éclaircit jusqu’à devenir clair comme sur le titre « Rebel Reveries » qui clôt l’album. Il y a certes des titres clairement orientés vers le black metal comme « Split tongues won’t atone », « Deserters of Eden » ou « Sui generis », évoquant parfois le son des dernières productions de Satyricon.
Cependant, il est désormais clair que les français puisent aujourd‘hui davantage leur inspiration du côté du Sud des Etats Unis que de celui de la Scandinavie, comme en témoigne notamment la chanson éponyme de ce disque (à savoir « The apostates »). Plutôt originale, leur musique n’a pour autant rien de révolutionnaire ni d’avant-gardiste et ressemble beaucoup à ce qui se faisait déjà dans les années 90 dans la scène NOLA (pour New Orleans LouisianA).
Désormais signés sur le label français Season of Mist, les franciliens de Glorior Belli (groupe qui s’est formé en 2002) affirment leur style à la croisée des chemins entre black metal, rock sudiste, sludge et stoner et nous offrent un album d’une précision exemplaire. Un groupe à découvrir absolument si ce n’est déjà fait !
Glorior Belli, The Apostates, Season of Mist sorti le 6 avril 2018 .
Texte : Mathieu
Laisser un commentaire