
C’est juste après leur prestation sur la scène de La Halle au Cernunnos Pagan Fest que se déroule cette rencontre. Très à l’aise le groupe débarque au complet pour un moment typique de ce festival c’est-à-dire convivial et plein d’humour ! Markus (chant et guitare), Lauri (un nombre impressionnant d’instruments traditionnels), Raivo (basse) et Tõnis (batterie), venus d’Estonie, racontent un peu leur histoire.
C’est votre première fois ici, au Cernunnos Pagan Fest et maintenant que vous avez joué, comment vous-sentez-vous ?
Markus : C’est vraiment fantastique, Metsatöll aime la France, on vit chaque moment chaque émotion et on a adore ce festival !
Lauri : C’est très cosy, les gens sont sympathiques
Markus : C’est un peu comme à la maison.
Et qu’avez-vous pensé du public ?
M : Il était bien car ils ont vraiment écouté notre musique, bien sûr il y a toujours le mosh pit mais il y en a qui écoutent aussi. On peut mieux déverser notre énergie sur le public et il nous la renvoie en retour !
A propos de votre groupe… Votre culture est une grande inspiration pouvez-vous en dire plus ? Sur le nom pour commencer ? Metsatöll (se prononce Metsateule) c’est un loup ?
L : C’est un euphémisme, il s’agit d’ une mauvaise créature. Lorsqu’une bête est effrayante on lui donne un autre nom pour se protéger car si on appelle le loup par son vrai nom il pourrait venir et faire de mauvaises choses ! L’année dernière un loup a mangé 8 agneaux, et c’était à 20 mètres de chez moi ! Ça fait peur ! Mais le loup est un bon animal, c’est dans sa nature de se nourrir, comme nous . Donc quand on l’appelle metsatöll ça veut dire animal de la forêt. Si tu appelles le loup par ce nom, il ne t’entend pas et il ne vient pas !
Bon au moins… Il y a des loups en Estonie ! Où trouvez-vous votre inspiration ?
M : On chante sur des sujets assez basiques, sur la vie autour de nous. Bien sûr l’inspiration peut venir de n’importe où cela dépend de l’humeur. Elle peut venir parfois de l’histoire, le plus souvent de la nature…
L : L’histoire bien sûr, en Estonie nous avons un héritage, une connaissance qui vient de nos parents qu’ils tiennent de nos grands-parents. On voit le monde comme des estoniens, on a une connexion à l’histoire de l’Estonie. C’est ce que j’aime raconter quand j’écris des paroles. J’aime écrire en estonien car on peut dire plus de choses et c’est une langue plus poétique. Mon inspiration vient de ma propre histoire.
Il y a la traduction de vos chansons disponible sur votre site, c’est une volonté de transmettre votre savoir ?
L : C’est une possibilité mais bien sûr, on ne peut pas vraiment traduire une culture il y a toujours quelque chose au-delà des mots qui est intraduisible. Même les choses les plus basiques comme la forêt ou même notre perception des couleurs qui va être différente d’un pays à l’autre. Le vert en Estonie n’est pas le même en Inde ! (Rires) Tu peux traduire et espérer que les gens comprennent. Mais raconter des choses à notre pays, à l’Estonie, c’est plus facile qu’à des cultures différentes. Les finlandais et les estoniens ont une culture très proche on a beaucoup de fans en Finlande on se comprend, on comprend nos blagues et nos histoires.
Les paroles ont été traduites par notre ancien batteur Silver Rattasepp qui est très bon pour retranscrire une signification au-delà des simples mots.
D’ailleurs il y a eu plusieurs changements de line-up depuis le début de Metsatöll , comment faites-vous pour maintenir intacte l’âme du groupe ?
M : Oui, je suis le dernier membre originel. Le groupe se développe au fil des années et le dernier arrivé c’est Tõnis à la batterie qui est définitivement très bon. On sera heureux d’enregistrer un nouvel album avec lui ! Il a la même énergie que nous ,on aime faire des tournées, être sur scène. On n’est pas des pro qui demandent beaucoup d’argent pour jouer de la batterie (Rires) ! Mais on est comme des frères. Le line-up actuel durera jusqu’à la fin de Metsatöll.
L : Metsatöll ce n’est pas seulement les musiciens, nous avons aussi l’ingénieur du son et les techniciens sur scène. C ’est une équipe, on parle de tout entre nous, on est proches.
Quels sont vos projets pour le futur, un nouvel album ?
M : un nouvel album oui définitivement ! Metsatöll fêtera ses 20 ans l’année prochaine il va falloir célébrer l’occasion. On essaie de l’écrire d’une façon différente comme tous les autres albums mais on ne sait pas encore quelles chansons on va choisir, quelque chose de plus rapide ou plus lent …
L : Toutes les portes sont ouvertes ! On veut prendre notre temps pour faire les arrangements et être tous satisfaits du résultat.
Lauri, j’ai lu que tu fabriquais tes propres instruments traditionnels, et surtout j’ai lu quelqu’un avait fabriqué un instrument à partir d’un crâne de chèvre…
M : C’est le bassiste…
Raivo : Oui alors le crâne c’était juste pour le rendre plus beau il ne fait aucun son ! (Rires)
Mais tu ne l’as pas emmené aujourd’hui !
R : Oui on est trop loin et il est trop lourd!
M : Il est beau mais ne reste pas accordé !
L : Il faut l’accorder en étant nu et il faut que ce soit la pleine lune! (Rires)
Il y a la pleine lune aussi en France…
M : Désolé la prochaine fois on l’emmènera ! L’année prochaine on devrait jouer en France pour les 20 ans et on sera nus sur scène…(Rires)
(Dès les première secondes du clip “Vimm” on voit le bassiste avec ce fameux instrument NDLR)
Revenons aux choses sérieuses… Lauri combien d’instruments joues-tu ?
L : Je n’ai pas compté… J’aime jouer beaucoup d’instruments différents car ils sonnent tous différemment. Chez moi j’aime jouer de l’accordéon parce que les enfants adorent et on fait des fêtes dans le village. C’est un accordéon diatonique, pas un grand. C’est cosy, et il n’y a pas besoin de l’accorder. Mais je ne compte pas, ce n’est pas important ! J’aime simplement jouer !
Ce festival s’agrandit tous les ans. Qu’est-ce que cela fait de voir les gens de plus en plus intéressés par ce qui touche au pagan ? Alors que notre société est de plus en plus envahie par la technologie, on voit cet engouement pour nos racines traditionnelles évoluer et devenir plus fort.
M : C’est très bien que ce festival s’agrandisse je pense que lorsque tu vis dans cette technologie tous les jours tu as besoin de t’évader. Et c’est une manière d’être différent et toi-même en même temps. Personne ne te regarde comme si tu étais bizarre et j’espère que ce festival va grossir encore, on veut revenir jouer ici !
Vous êtes bien sur les bienvenus ! Avez-vous un peu de temps pour profiter du festival ?
M : Pas vraiment, on croise les autres groupes dans les backstage bien sûr et on discute…
Tõnis :En fait hier on n’est pas arrivés ensemble. Je suis arrivé apres et les autres étaient déjà à l’hôtel. Je ne savais pas quoi faire on m’a emmené à l’after party et on m’a donné du vin chaud et c’est à cause de ça que je n’ai pas vu d’autres groupes …(Rires)
L: Je n’ai pas vu les autres groupes mais je me suis renseigné sur ceux que je ne connaissais pas. J’ai fait mes devoirs ! Pas tous mais les plus importants ! Certains sont très intéressants ! Et on va voyager avec Faun au brésil début mai. Je n’avais jamais écouté alors c’était l’occasion de voir avec quel type de groupe on allait voyager jusqu’au brésil ! C’est intéressant comme musique.
M : Ils sont bons, je connais leur musique depuis quelques années.
Un mot pour finir ?
Le groupe : On espère en tout cas que ce festival aura de plus en plus de monde et de moyens pour grossir et amener de grands groupes.
Merci à vous pour ce moment et à bientôt !
Interview et traduction : Cindy
Photos : Aurélia
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