Avatar + Hellzapoppin + Old Kerry McKee @ Trianon – 13/03/18

Hey coucou, c’est ENCORE moi ! Quelqu’un a prononcé le mot “Avatar” par ici ?

Je me disais bien…

Bon, après être allée à la rencontre du Roi, puis à la rencontre du nouvel album, il ne manquait plus que le concert pour sceller définitivement la citoyenneté en Avatar Country. C’est chose faite et on va tâcher de revenir sur ce spectacle complet, au propre comme au figuré.

L’avantage, c’est que ce groupe est clairement une valeur sûre sur scène. Leurs passages en festivals se traduisent à chaque fois par une augmentation du public aux tournées, qui finissent à guichets fermés. La dernière fois qu’ils ont joué à Paris, c’était au Trabendo, c’était complet, et j’avais eu cette réflexion :

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#2016vs2018

La vie est tout de même rudement bien faite puisque que c’est dans un Trianon plein comme un oeuf que les Suédois font étape ce soir. Dès le lobby, le ton est donné. Les roadies en costume tiennent stand de merch, galerie de fanarts et même une sorte de tombola pour gagner des goodies.

Toute la soirée est ciselée pour créer une ambiance cirque ambulant et dépaysement. Du moins, on peut aisément le supposer puisque la première partie est déjà terminée au moment où nous arrivons ! Les horaires sur le site du Trianon ayant donné un running order erroné, impossible d’arriver à temps pour apercevoir Old Kerry McKee, pourtant prometteur avec sa dégaine d’homme-orchestre sorti du bayou.

Le groupe qui entre ensuite sur scène possède la particularité de ne pas jouer de musique.

Hellzapoppin qui se définit comme “le plus grand freakshow ambulant” exécute une suite de numéros de cirque, ou de prestations dignes d’un cabinet de curiosité. Parfois en musique, parfois sans. Et vas-y qu’on avale des sabres, du verre ou du feu et qu’on marche sur tout un tas d’objets pointus ou aiguisés, et qu’on fait des trucs chelous avec des outils sortis de la trousse du petit bricoleur sponsorisé par Leroy Merlin.

L’AN-GOISSE. Alors je dois avouer que mon côté “mauviette 9000++” prend le pas devant ce type de spectacle et que je suis incapable de regarder ces numéros. C’est extrêmement personnel, et ça me rend incapable de juger de sa qualité, pas plus que je ne peux tenir plus de 10 secondes devant un film d’horreur ou un tuto de dentiste. Mais bon, vu le monde présent pour cette performance, ce “circus side show” semble avoir trouvé son public. Tant mieux pour eux (mais ne revenez pas me voir s’il vous plaît, après je dors plus et c’est compliqué)

Qu’on aime ou pas, il est indéniable que l’immersion totale dans une sorte de monde parallèle est au menu. Car pendant le changement de plateau, en lieu d’une musique d’ambiance ou d’un best-of d’Iron Maiden, les haut-parleurs diffusent ce que l’on identifie comme une sorte de zapping des radios d’Avatar Country. Le pays, donc, pas l’album. Des extraits de talk-show en anglais, quelques mots en suédois, et des bouts de chansons de tous styles, toutes à la gloire du Roi

Pendant ce temps, le changement de plateau se fait à l’abri des regards, caché derrière une bannière marquée du logo du groupe ainsi que d’un immense portrait de Kungen.

Culte de la personnalité : + 5 points. On est au bon endroit.

Les lumières s’éteignent, le Trianon hurle comme un seul homme, et les premières notes de Glory to the King résonnent, accompagnées d’une banderole indiquant les paroles.

Karaoké : + 2 points.

S’en suivront pas loin d’une vingtaine de titres, lancés par Legend of the King, qui voit le guitariste sur son trône surgir à l’arrière de la scène, comme promis. Au final, un tiers du concert est constitué de nouvelles chansons, et, c’est important à préciser, le son est sublime.

Du coup, on est contents. Tout comme le reste du public qui beugle comme un seul homme, et rebondit du début à la fin du concert, aidé par le plancher sur ressorts. Ca chante, ça pogote gentiment, ça re-chante et pour une fois… Ben, on croit le chanteur quand il dit qu’il est impressionné par la ferveur de l’assistance et qu’il s’agit du meilleur concert parisien de leur histoire. Ouais, on sait bien qu’ils le disent à tout le monde, mais LA, POUR NOUS, C’ÉTAIT VRAI OKAY ?!

Alors qu’est-ce qu’on peut dire de plus sur ce concert ? Plusieurs points semblent évidents :

  • Si on était dans “4 mariages pour une lune de miel” ou les “Reines du Shopping”, on ne pourrait pas leur reprocher de hors-thème. Des costumes (qui changent pendant le show) aux décors, aux discours, jusqu’aux lumières (splendides), tout est fait pour placer le Roi au centre de l’attention. Je veux dire, il se balade avec une couronne posée sur 15 kilos de dreads SANS être JAMAIS ridicule. Celui ci en joue allègrement, une vraie bonne surprise quand on connaît la timidité dudit Kungen. Bref, un vrai concert de Beyoncé
  • La progression d’une tournée à l’autre est sidérante. Bien que centrés sur leur concept, Avatar conserve certains de ses gimmicks précédents. Le tout en plus subtil. Bien que le spectacle puise dans le burlesque voire le grotesque, ça ne devient jamais “trop”, ni kitsch, ni ridicule…
  • D’ailleurs, le point précédent s’explique sûrement par celui ci : les membres centraux du groupe jusqu’ici (soit Johannes le clown-chanteur et John l’automate-batteur) attirent toujours les regards, mais les autres membres s’affirment, Kungen le premier, dans une débauche de charisme. Peut être est-ce la taille de la scène qui leur laisse à chacun la place pour exister mais clairement, il s’est passé quelque chose, parce qu’ils sont tout simplement hallucinants.
  • Certains clins d’œil, comme le roadie jouant de la cloche à vache sur the King Wants You, ou la démonstration de trombone de Johannes et la scénette de marionnettes pendant Puppet Show. Le genre de petit moment qui, même s’ils sont millimétrés et reproduits à chaque date, donnent le sentiment d’assister à un spectacle unique. Et puis c’est rigolo, donc de toutes façons ça fonctionne !


 
En résumé, un excellent moment, et une promesse de potentiel pour Avatar qui ne se contente pas de ressortir ses ficelles habituelles, pour proposer un spectacle suffisamment différent pour créer la nouveauté, mais en conservant une identité reconnaissable dès le premier coup d’œil.

La dernière fois que j’ai écrit sur Avatar, je cloturais sur ma hâte de les revoir à ce concert. A présent qu’il est passé, je peux compter les jours qui nous séparent du show au Download Paris. D’ici là, ils tournent, donc n’hésite pas, le chaland, et laisse toi attirer ! Tu verras, c’est ce qu’on a fait de plus rock’n’roll avec la Monarchie !

Jonas 1

Merci à Live Nation, with very special thanks to Kungen

Photos de sa Majesté et son orchestre : Anne-So

Minutes écrites du concert : Sarah

Objectivité : Personne

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