
Ce soir-là, je m’apprête à voir un groupe légendaire dans une salle tout aussi légendaire. En fait, vous savez quoi ? Accept n’est pas seulement un groupe de heavy metal allemand ! C’est la quintessence même de la « Deutsch Qualität » en matière de décibels. En effet, Accept est au heavy metal old school ce que la BMW est à l’industrie automobile : Un MUST !!! Bien entendu, si vous préférez le néo-metal ou le metalcore au bon vieux metal lourd made in Germany, fuyez ce groupe ! Mais si vous êtes un vieux de la vieille, vous avez déjà fredonné l’air d’hymnes indémodables comme « Metal Heart » ou « Balls to the walls ». Dans ce cas-là, je n’ai rien à dire…
La soirée a donc lieu à l’Elysée Montmartre, la salle mythique du quartier de Pigalle. Jouer dans une salle aussi prestigieuse est presque déjà un gage de qualité, n’est-ce pas ? J’arrive sur les lieux vers 19h15. Le groupe de première partie vient juste de déballer ses riffs métalliques sur scène. Night Demon vient d’ouvrir les hostilités. Ce groupe nous vient de la ville de Ventura en Californie. Bon, soyons honnêtes : Ce groupe n’offre rien de très révolutionnaire ni de très palpitant non plus. Son heavy metal standardisé n’est pas mauvais mais il invite surtout l’auditeur à aller chercher une bière au bar, à discuter ou faire des emplettes au merchandising. On se demande bien ce qu’un groupe comme Night Demon peut bien apporter de nouveau et de réjouissant en 2018 tant sa musique reste rigoureusement attachée aux poncifs du genre ! Bref, le groupe a encore du pain sur la planche s’il veut convaincre quelqu’un d’autre que le « die hard fan » de heavy metal US. Peut mieux faire !!!
Aux environs de 21 heures, les californiens laissent place à ceux que l’on attendait : Accept. Les seigneurs du metal teuton entrent sur scène derrière un décor à la Mad Max évoquant la façade métallique d’une centrale électrique ou une machine futuriste non identifiée. Ce n’est pas la première fois que je vois ce groupe sur scène. Il me semble même les avoir vus au Wacken Open Air, ce festival allemand devenu la Mecque des métalleux. Cependant, je dois avouer que les allemands m’ont une fois de plus époustouflé par leur professionnalisme et leur jusqu’au-boutisme. N’en déplaisent aux puristes : La nouvelle mouture d’Accept sans Udo Dirkschneider (leader charismatique d’Accept qui a officiellement quitté le groupe en 1997) tient la route à peu près autant que le line-up d’origine ! Le chanteur américain Mark Tornillo fait désormais partie intégrante du groupe et a fait ses preuves depuis son intégration en 2010. Preuve en est : Dès le début du concert, le groupe interprète un titre du dernier album « The rise of chaos », se montrant aussi convaincant que s’il avait puisé dans son répertoire datant des années 80. Un des points forts d’Accept réside dans la dextérité incroyable du guitariste Wolf Hoffmann, un des fondateurs du groupe avec Udo, qui a désormais des faux airs de Bruce Willis avec son crâne rasé à blanc. Par la suite, le groupe interprète quelques-uns de ses grands hits des eighties, comme « Restless and wild », « London leatherboys », « Princess of the dawn », ou « Fast as a shark ». Mais Accept ne se complait pas dans une forme de nostalgie des années 80 car il alterne avec des titres plus récents, notamment ceux tirés de son dernier opus comme « The rise of chaos » ou « Koolaid » ainsi qu’avec des titres des années 90 comme « Objection overruled ».
Vers le milieu du concert, le groupe interprète un de ses grands classiques, à savoir la reprise du fameux « Bolero » de Ravel. C’est l’occasion que saisit le guitariste Wolf Hoffmann de nous montrer ses talents de soliste. Tels des chevaliers teutoniques, les musiciens d’Accept quadrillent le terrain et lancent une offensive sans merci à coups de riffs acérés et impitoyables. Après un petit tour, les membres du groupe reprennent possession de la scène pour la traditionnelle séance de rappels avec l’un de ses hymnes incontournables, si emblématique de l’ère UDO : « Metal Heart ». En guise d’adieu, les demi-dieux du metal d’outre-Rhin entonnent un magistral et entraînant « Balls to the wall », pour le grand plaisir du public parisien. Certainement un des meilleurs morceaux de sa carrière. Pour conclure, Accept est une véritable machine de guerre qui n’a rien perdu de sa puissance malgré le poids des annnées !
Setlist Accept :
1 – Die by the sword
2 – Stalingrad
3 – Restless and wild
4 – London leatherboys
5 – Breaker
6- The rise of chaos
7 – Koolaid
8 – No regrets
9 – Analog man
10 – Final journey
11 – Shadow soldiers
12 – Bolero (Ravel)
13 – Neon Nights
14 – Princess of the dawn
15 – Midnight Mover
15 – Up to the limit
16 – Objection overruled
17 – Pandemic
19 – Fast as a shark
ENCORE
20 – Metal Heart
21 – Teutonic Terror
22 – Balls to the wall
Texte : Mathieu
Photos : Lesly
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