
A en juger par la faune bigarrée qui est massée devant l’Olympia en ce dimanche soir de janvier, on se croirait revenu au temps où les demi-dieux du glam Mötley Crue mettaient le feu au Whisky a go go, la fameuse boîte de nuit située sur le Sunset Strip de Los Angeles. En effet, quelques jeunes se sont mis à la mode « hair metal » et ont enfilé leurs plus beaux spandex pour l’occasion afin de célébrer comme il se doit la venue d’un groupe qu’ils attendent comme le messie. Qu’on se le dise : La panthère d’acier is back in town pour botter vos petits culs de frenchies !!! C’est donc le 28 janvier de l’an de grâce 2018 qu’a choisi le groupe de glam parodique américain Steel Panther pour faire son grand retour dans la capitale, de surcroît dans une des salles les plus prestigieuses du Paris intramuros. On s’attend à voir un public des plus extravagants mais en fait, seuls quelques courageux ont fait le choix d’adopter le « total look » avec bandanas, permanentes et jeans moulants. Loin d’être pleine, la salle se remplit progressivement. Certes, il y a moins de monde que lorsque le groupe avait enflammé la main stage du Hellfest mais tout de même. La renommée de ce groupe qui tourne en dérision les clichés du hard rock est désormais bien solide et ça se voit !
Les hostilités commencent sous les chapeaux de roues avec un groupe dont j’ignorais jusque-ici l’existence et qui nous vient d’Atlanta aux Etats Unis : Fozzy. Un peu plus tôt dans la soirée, j’ai appris que derrière ce nom plutôt passe partout se cache une personnalité du monde du catch : Chris Jericho. D’origine canadienne, ce dernier est âgé de 47 ans et a été six fois champion du monde. Ce n’est donc pas un inconnu. Son groupe officie dans un heavy metal plutôt classique mais efficace. Sur scène, Chris Jericho porte une veste en cuir évoquant les tenues de scène de Rob Halford. D’ailleurs, c’est sans doute un hasard mais le dernier album du groupe s’intitule « Judas » ! Par ailleurs, la voix de Chris rappelle par moments celle d’Ozzy Osbourne. Même si le son est puissant et que ses musiciens parviennent sans peine à chauffer la salle, le groupe manque de créativité, si bien qu’on se lasse assez vite de leur musique. Peut mieux faire ! A signaler cependant : Une reprise plutôt habile d’un titre d’Abba, « SOS ».
La pause finie, la scène laisse place à nos panthères métalliques après une petite intro musicale (« Everybody wants some » de Van Halen). C’est la deuxième fois que Michael Starr, Stachel, Lexxi Foxx et Stixx investissent l’Olympia. Ayant été plutôt époustouflé par leur concert magistral au Hellfest en 2017, je dois dire que la prestation des quatre fantastiques m’a un peu laissé sur ma faim cette fois-ci. Bien sûr, le groupe interprète avec brio un certain nombre de ses classiques comme « Poontang Boomerang », « Gloryhole », « Death to all but metal » ou « Asian Hooker » mais la démesure à laquelle le groupe nous avait habitué n’est clairement pas là.
Le groupe se laisse aller à un interminable festival de blagounettes, se balançant des vannes à tout va et invitant les jeunes filles à exhiber leur poitrine mais oubliant au passage de se consacrer au plus important, à savoir jouer de la musique ! Certes, leur show a tout du « freakshow » à l’américaine. Mais l’intensité musicale n’est malheureusement pas au rendez-vous, le groupe préférant faire rire le public que de nous en mettre plein la vue. On a presque l’impression d’assister à un spectacle du Jamel Comedy Club avec des humoristes en perruques et bandanas. Pendant toute la durée du concert, le groupe nous sort le grand jeu : Le bassiste Lexxi Foxx se recoiffe et se remaquille pour apparaître sous ses plus beaux atours.
Michael Starr n’est pas avare de blagues salaces, lançant à la volée des « Montrez vos nichons ». Au passage, une jeune fille est invitée à monter sur scène et à enlever le haut pour exciter la gent masculine dans la salle. Au milieu du set, Satchell se livre à un solo de guitare, interprétant un medley dans lequel on reconnaît des extraits de titres comme « Sweet child ‘O’mine » des Guns N’ Roses, « Iron Man » de Black Sabbath, « Breaking the law » de Judas Priest, « Eruption » de Van Halen et bien d‘autres encore. Le concert monte en puissance vers la fin avec la traditionnelle montée sur scène de jeunes filles. Cependant, on n’atteint pas le niveau atteint par le groupe lors de son passage au Hellfest et tout ça reste assez sage.
Le set se termine avec l’hymne très hard FM « Party all day (Fuck all night) ». Malgré tout cela, le groupe a peiné à convaincre ce soir-là, préférant jouer la carte de l’humour que de la dextérité et se révélant moins intéressant que leurs aînés comme Mötley Crue, Europe ou Dokken. Pour conclure, je dirais que Steel Panther est une machine bien huilée mais qui a tendance à s’essouffler assez vite.
Setlist Steel Panther :
1 – Eyes of a panther
2 – Goin’ in the backdoor
3 – Asian Hooker
4 – Tomorrow night
5 – Wasted too much night
6 – Poontang Boomerang
7 – Guitar solo
8 – Vocal solo
9 – That’s when you came in
10 – Weenie ride
11 – 17 girls in a row
12 – Gloryhole
13 – Death to all but metal
Encore :
14 – Community property
15 – Party all day (Fuck all night)
Texte : Mathieu
Photos : Lesly
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