Watain – Trident Wolf Eclipse

 
Watain est un groupe de black metal né en 1998 à Uppsala (Suède). Leur sixième album intitulé Trident Wolf Eclipse est sorti le 5 janvier dernier chez Century Media. Alors que la dernière décennie a vu le black se diversifier, Watain fait perdurer la longue tradition scandinave.

Sur la cover de l’album, une chaîne de montagne se détache sur un ciel orageux traversé d’éclairs. Une éclipse solaire frappée du trident s’élève au-dessus de la montagne centrale vers le sommet de laquelle serpente un chemin. Le logo du groupe occupe une place écrasante au centre de l’illustration. Les éléments qui constituent le reste de la pochette sont très parlants quant à l’héritage revendiqué par Watain. La chaîne de montagnes, parmi lesquelles se cache un loup hurlant à la lune, rappelle celles de In the Nightside Eclipse (encore une éclipse !) d’Emperor ou de Where Shadows forever reigns de Dark Funeral. Les lettrines gothiques du titre puisent dans un fond commun à de nombreux groupes de la seconde vague black metal comme Ulver, s’il fallait n’en citer qu’un. Le style “gravure” de l’ensemble fait écho à….presque toutes les pochettes de black metal des dernières années ? Certes Watain avait parié dessus en 2003 pour son deuxième album. Dürer c’est la classe et je suis fan mais viendra un temps où la gravure germanique finira par lasser…

En guise d’introduction, point d’instru mélodique et inquiétante comme le proposait The Wild Hunt mais un morceau brutal “Nuclear Alchemy”. Visuellement, le clip ne dément pas le visuel de la pochette : du cuir, des clous rouillés, du feu, du corpse paint… Violent et brutal, le morceau est porté par un blast beat presque permanent. Le brigde à mi-durée apporte un point d’équilibre avec son rythme plus posé. Notons que le chant d’Erik Danielsson reste dans le grave (et le compréhensible comme le pointent de nombreux fans !).

Après 40 minutes, soit 20 minutes de moins que leurs précédents albums, les promesses de Watain sont tenues : à la brutalité des morceaux s’adjoint un mysticisme très mélodique à la Behemoth, il suffit d’écouter la fin de “A Throne Below” (même le titre claque quoi !).

Personnellement j’ai beaucoup de mal à écouter un nouveau groupe de black sans passer mon temps à essayer de relier tel riff à tel groupe (manque de pratique que voulez-vous…) et d’une manière générale, le style de Watain impressionne par son caractère grandiose et la justesse de ses morceaux mais le tout manque un peu de bravoure et de nouveauté. L’album est très travaillé mais innove peu à mon goût même si le break de “The Fire of Power” (clairement mon morceau préféré) m’a surpris à la première écoute !

L’album s’achève sur une outro instrumentale, “Antikrists Mirakel”, qui laisse sur sa faim : pas de point d’orgue dantesque mais un riff relativement uniforme dans lequel se noie une récitation incompréhensible.

A l’occasion de la sortie de Trident Wolf Eclipse, le groupe est en tournée et passait, quel heureux hasard, par Paris le 13 janvier dernier.
 
Watain, Trident Wolf Eclipse, sortie : 5 janvier 2018 chez Century Media.
Texte : Thomas

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